1 décembre 2007
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Ça va, ça vient.
Fatih Akin est un jeune cinéaste allemand d'origine turque. On a presque tout dit.
Car son film, De l'autre côté, oscille sans cesse entre ces deux pays, ces deux nationalités, ces deux cultures, entre ces deux faces d'un même monde.
Le sommet de ce doux mélange sera atteint lorsqu'un immigré turc d'allemagne finira à Istanbul dans une librairie spécialisée dans la littérature allemande. Ouf !
Car c'est aussi un film sur les livres : le jeune prof de littérature, la librairie et tous ces livres qui passent de main en main, comme autant de cadeaux tout au long du film.
De l'autre côté a obtenu un prix à Cannes pour son scénario et c'est d'autant plus amusant que, selon Fatih Akin lui-même, la construction si savante du film n'a été finalement décidée qu'au dernier moment lors du montage, après un tournage beaucoup plus "chronologique" !
Et pour le coup, c'est un coup de maître.
Les histoires s'entremêlent, les personnages se croisent, sans se voir, nous allons ici et là, d'une ville à une autre (Brême et Istanbul, toutes deux superbement fimées), et même d'un moment à un autre puisque le film revient en arrière pour recroiser les mêmes personnages d'un autre point de vue. Tout cela est impossible à résumer mais s'avère très réussi (et sans confusion aucune).
Il s'en dégage un charme certain.
De l'autre côté c'est aussi ces personnages qui se cherchent (eux-mêmes ou les autres) mais qui ont du mal à se trouver. D'un côté les turcs, de l'autre côté les allemands. D'un côté les jeunes, de l'autre côté les parents. D'un côté les morts, de l'autre côté les vivants.
Un film grave (on y est emprisonné, on y meurt, ...) mais un film d'une profonde humanité, empreint de bonté et de pardon. Une belle histoire, une belle leçon.
On y retrouve avec plaisir Hanna Shygulla.
Pour celles et ceux qui aiment les hommes et les femmes d'Europe.
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