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On A Tout Archivé

14 décembre 2007 5 14 /12 /décembre /2007 07:44

Fahrenheit 451.

Dai Sijie est un chinois, écrivain et cinéaste, qui vit en France. Sa prose est donc facile, très européenne, pleine de références à la croisée des mondes entre Orient et Occident, comme en témoigne le titre de son roman : Balzac et la petite tailleuse chinoise.
[…] Son unique talent consistait à raconter des histoires, un talent certes plaisant mais hélas marginal et sans beaucoup d’avenir.
Nous n’étions plus à l’époque des Mille et Une Nuits.
Dans nos sociétés contemporaines, qu’elles soient socialistes ou capitalistes, conteur n’est malheureusement plus une profession.

Ce petit bouquin, cette petite fable, est un véritable hymne à la littérature, à la liberté d’écrire, à la liberté de lire.
À la fin de la Révolution Culturelle (Dai Sijie a lui aussi fait un «séjour» à la campagne), deux jeunes fils d’intellectuels sont envoyés dans une lointaine province montagneuse de Chine, condamnés à ce qui ressemble beaucoup à des travaux forcés, même si ce sont les travaux des champs.
Ils y découvriront un véritable trésor : une valise remplie de
«lingots d’or».
Enfin, de livres pour être plus précis : Stendhal, Dumas, Flaubert et bien sûr Balzac.
Ils y feront également la connaissance de la fille du tailleur du village voisin (la petite chinoise).
Comme on l'a vu plus haut, les deux jeunes gens (et l'auteur !) possèdent des talents de conteurs, au point qu'ils en viennent à
«raconter des films» de la ville pendant des heures aux gens du village qui n'auront jamais vu un écran de cinéma de leur vie !
Une étrange alchimie résultera de cet étonnant mélange.

[…] - Et maintenant où ils sont, ces livres ?
- Partis en fumée. Ils ont été confisqués par les Gardes rouges, qui les ont brûlés en public, sans aucune pitié, juste en bas de son immeuble.
Pendant quelques minutes, nous fumâmes dans le noir, tristement silencieux.
Cette histoire de littérature me déprimait à mort : nous n’avions pas de chance. À l’âge où nous avions enfin su lire couramment, il n’y avait déjà plus rien à lire.

De quoi nous faire regretter d'avoir loupé son dernier film au cinoche l'an passé : Les filles du botaniste.
Qu'on nous permette également d'en profiter pour citer une très très belle phrase, celle du poète allemand Heinrich Heine (qui serait resté sans doute méconnu si les nazis ne s'en étaient pris à ces bouquins) :
Là où l’on brûle les livres, on finit par brûler les hommes.
Cette sentence tristement prémonitoire date de ... 1820 !


Pour celles et ceux qui aiment les livres.
D'autres avis sur Critiques Libres ou chez Lo et Pitou.
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commentaires

N
J'ai bien accroché au début, car le style est simple et fluide, puis j'ai été déçu par la suite. J'ai trouvé que l'histoire partait un peu dans tous les sens. Dommage.
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L
Je n'avais pas particulièrement envie de le lire mais là j'ai changé d'avis ! :o)
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B
Puisse ce billet t'avoir donné envie de (le) lire !En tout cas, ce bouquin récolte pas mal de commentaires !
E
J'ai vu un petit bout de ce film mais je doit dire que je l'ai adoré. En espérant qu'on m'offre ou le livre, ou le dvd à noël mais bon faut pas trop rêver! Quant au Cd, je l'ai déjà mais ce n'est pas le plus important! En fait, ce livre m'avait touché parce que l'interdiction de la lecture, je connais très bien ça! Et c'est pas parce que je suis né en France et ai grandit en France que ce genre d'interdit sous peine de punition sévère ne pouvait pas avoir lieu. Les instituteurs avaient pour rôle complice de me dénoncer à mes parents si jamais mon regard se tournait une seule fois vers la bibliothèque au fond de la classe et on ne pouvait expérer meilleurs dénonciateurs qu'eux. Cela me valait de nombreux coups de fouets grâce à eux pour avoir oser regarder un livre. Alors pour les lire, je peux vous garantir qu'il s'agissait de véritables jeux du chat et de la souris, en sachant que je lisais un livre de 300 pages en une après midi et cela depuis le CE1. J'avoue, j'ai beaucoup "emprunté" de livres jusqu'au collège où mes parents ne savaient plus à qui s'adresser pour me dénoncer de lire.
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F
Je sais ce n'est pas bien, surtout après cet élogieux article et les commentaires qui le confirme, d'avouer que je n'ai toujours pas lu ce livre...
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P
un livre très maîtrisé, très agréable, et à conseiller il est vrai
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