Initialement ce n'était pas l'expo Femmes du monde qui nous avait motivés en ce long dimanche de pluie (faut dire que Titouan Lamazou a tout d'un nom de footballeur) et ce fut donc une belle suprise.
On aime ou on aime pas les dessins et peintures de Lamazou. Mais ce qui est certain c'est que les photos de l'expo sont absolument superbes.
Tirées en très très grand format, posées sur des chevalets, comme autant de fenêtres ouvertes sur le monde.
Une expo lumineuse sur ces portaits de femmes dans leur environnement.
Du Brésil au Japon en passant par l'Afrique, un voyage autour du monde, au coeur de notre humanité.
Un peu comme si le Musée de l'Homme avait fait sienne la devise d'Aragon qui veut que la femme est l'avenir de l'homme.
En contre-point, c'est l'occasion aussi de jeter un oeil sur l'autre expo du musée (celle qui avait motivé la visite initiale) : L'homme exposé.
Une muséographie astucieuse, comme si le Musée avait sorti ses caisses de ses réserves (c'est d'ailleurs un peu le cas), pour mettre en scène la représentation de l'homme par l'homme.
Les autres vus par les uns.
Depuis l'aube des temps, le déni d'âme humaine permet de s'en prendre à ceux que l'on ne comprend pas ou ne veut pas comprendre.
Il a fallu attendre la naissance de la paléontologie et la découverte des oeuvres d'art rupestre pour accepter comme tels, nos ancêtres à face simiesque.
Plus tard, ce sera en 1550 la Controverse de Valladolid, puis la Guerre de Sécession en 1865 qui mettront fin aux esclavages.
Plus tard encore, ce seront bien sûr les années noires du nazisme, l'expo épinglant au passage quelques théoriciens bien français du racisme des années 30.
Plus tard enfin, il faudra attendre 1991 et la fin de l'apartheid pour que cesse le racisme d'état.
L'expo met tout cela en perspective de manière édifiante.
Depuis l'époque, il y a quelques millions d'années, où régnait sur Terre une incroyable diversité humaine entre Australopithèque, Néanderthal ou l'étonnant Homme de Florès (découvert en 2003 près de Java).
Alors que les quelques milliards d'homo sapiens que nous sommes aujourd'hui ne semblent descendre que d'une petite ville d'à peine plus de 100.000 habitants dont nous nous partageons aujourd'hui le maigre code génétique, tous ensemble.
Salutaire.
Pour celles et ceux qui aiment les gens et les portraits.