Voilà un étrange petit conte chinois, presqu'une nouvelle.
Une histoire résolument contemporaine, écrite en 1999, ancrée dans la réalité sociale de la Chine d'aujourd'hui : Le maître a de plus en plus d'humour, de Mo Yan.
À l'approche de la retraite, Ding Shikou, ouvrier modèle (et en Chine c'est quelque chose !), se retrouve licencié : « descendu de son poste » en VO.
Avisant un vieil autobus abandonné derrière le cimetière, il entreprend de le réhabiliter et de louer discrètement cette « chambre » pour quelques heures aux couples qui en ont besoin ...
[...] « Maître, lui dit Xiaohu, pourquoi toutes ces embrouilles ? Est-ce que, s'il n'y avait pas votre petite chambre ils s'abstiendraient de faire ce qu'ils font ? Sans elle, ils le feraient, ils le feraient au milieu des arbres, au milieu des tombes, les jeunes de maintenant préconisent le retour à la nature et c'est la mode faire ça dehors, et bien sûr ce n'est pas nous qui diront qu'ils ont tort, c'est humain. Je vous le dis depuis longtemps, faites comme si vous aviez simplement ouvert des W.-C. publics en pleine nature, que vous récoltiez un peu d'argent, c'est l'ordre naturel des choses, la raison est de votre coté. »
Un humour plein de tendresse et de facétie, un peu décalé (effet sans doute accentué par la traduction).
Pour celles et ceux qui aiment l'humour so british, oops pardon : so chinese.
Points édite ces 108 pages traduites du chinois par les étudiants de l'Université de Provence et Liliane Dutrait.
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