Avant que l'hiver ne s'installe définitivement, il est prudent de profiter des derniers rayons de soleil, par exemple pour aller musarder le long des grilles du Luxembourg et découvrir les photos de Nicolas Mingasson (et d'autres) sur La Terre des Pôles.
Une expo réalisée dans le cadre de l'année polaire internationale.
Bien sûr, c'est encore un prétexte pour mettre en avant les risques liés au réchauffement climatique mais quand on sait que l'expo est sponsorisée par une multinationale pétrolière qui essaie ainsi de se blanchir après avoir totalisé plusieurs accidents écologiques à son passif, on se dit que plus sûrement et plus rapidement que le global warming, ce seront les profit warning qui auront bientôt raison de ces terres encore presque vierges.
Pourtant, au-delà des polémiques, ces photos nous content une formidable aventure humaine.
Car après les inévitables manchots empereur (après quelques films et dessins animés, on n'ignore plus rien de ces bestioles !), on reste baba devant ces contrées lunaires où tentent de survivre une poignée d'hommes et de femmes perdus tout en haut là-haut (ou tout en bas là-bas : en quelques dizaines de mètres on passe d'un pôle à l'autre).
Avec un contraste très photogénique entre les bases occidentales rutilantes et colorées et le noir et blanc des photos des stations russes qui met en valeur la vétusté des matériels.
Ce sont bien ces météorologues russes, ces militaires soviétiques, ces éleveurs de rennes dolganes qui valent le détour : des vrais gens qui passent des mois et des années dans la nuit, le froid et la neige polaires et qui se transmettent de père en fils leur savoir-survivre, comme par exemple l'art et la manière d'aplanir la glace pour réaliser la piste d'atterrissage nécessaire à l'Antonov qui viendra les ravitailler.
Beau voyage.
Pour celles et ceux qui aiment rester au chaud.