Frédéric Féjard, un collègue, n'est pas étranger à la vague de bulles qui envahit ce blog cet automne ...
Il est donc juste qu'on lui rende ce qui lui appartient (outre les albums qu'il nous a prêtés !), à savoir le scénario des Rêves de Milton aux côtés de Ricard. Et de Maël aux pinceaux.
Ces Rêves de Milton étaient quelque peu prémonitoires puisque, parus en 2005/2006 trois ans avant la crise financière mondiale, ils nous replongent en 1929 lors de la Grande Dépression qui jeta tant d'américains sur les routes.
À commencer par la famille Cry aux nombreux enfants dont le grand simplet Milton et le petit hargneux Billy.
Le petit teigneux à la haine. Le grand benêt fait des rêves étranges. Des rêves qui semblent se réaliser au fur et à mesure que les vilains disparaissent le long de la route.
Ces deux tomes nous content une très belle histoire. Une histoire de haine et de violence (c'était l'époque des souris et des hommes) mais aussi une histoire d'amour-haine fraternel.
Une triste et belle histoire servie par de magnifiques dessins à l'aquarelle comme ici et là.
Poussée sur les routes par la crise (et donc par la méchanceté et la bêtise humaine), l'humanité semble se diluer dans les pinceaux de Maël comme dans la pluie, la boue ou la misère. Jusqu'à ce que seules la violence et la haine subsistent.
Le seul trait d'humour ou de légèreté de cette sombre BD viendra avec deux agents fédéraux (obligés de reprendre l'enquête devant l'incapacité de la police locale !) préfigurant ainsi les Dupont et Dupond du FBI !
Pour celles et ceux qui aiment les épisodes historiques.
Dupuis édite ces 2 tomes dans la collection Air Libre.
Krinein en parle.