2 février 2009
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Coup d'éclat
Voilà bien un début d'année studieux et riche en leçons d'Histoire.
Après la guérilla du Che, voici que nous est raconté l'attentat de juillet 44 contre Hitler, attentat fomenté par l'état-major de la Whermacht en général et le colonel von Stauffenberg en particulier.
Un film un peu trop critiqué (est-ce dû à l'aura scientologiste qui précède Tom Cruise ?) alors qu'il ne s'agit que d'une mise en scène très fidèle des événements historiques.
On lira avec intérêt un commentaire du Frankfurter Allgemeine Zeitung repris dans Courrier International et qu'on vous livre ici.
Comme dans les deux épisodes du Che, le film expose les faits bruts sans y ajouter la dimension mélodramatique que l'on aurait pu craindre d'Hollywood.
La Walkyrie de Bryan Singer relève presque du huis-clos théâtral : quelques vues des forêts bavaroises, quelques autres des rues de Berlin, mais l'essentiel est dans les dialogues entre les conjurés en uniforme.
Ces conjurés que le film se garde bien de poser en héros de la résistance allemande au führer : ce ne sont pas des enfants de coeur mais plutôt des aristocrates de l'armée allemande sentant le vent de l'Histoire tourner et voulant se ménager la possibilité de négocier avec les Alliés.
Bien sûr, il y a eu plusieurs tentatives et l'attentat a été préparé depuis plusieurs mois, mais il est grand temps de se poser des questions : on est quand même déjà en juillet 44, Hitler n'a pas pris le pouvoir la veille et les Alliés viennent justement de débarquer en Normandie ...
Malgré tout, la moitié de ces putchistes hésite encore à choisir le meilleur camp (ce qui explique en partie l'échec de l'opération).
Au-delà de l'aspect historique ou pédagogique évident, l'intérêt du film est aussi de nous plonger au beau milieu d'un putsch, d'un coup d'état (a coup comme ils disent en VO). Car il ne suffit pas d'assassiner le dictateur, il faut également prendre le pouvoir. C'était l'objet de cette fameuse opération Walkyrie, initialement conçue pour contrer un coup d'état et détournée ici par le colonel von Stauffenberg pour neutraliser les SS.
En ce sens, la dernière partie du film est passionnante : après l'explosion, pour différentes raisons, les conspirateurs font croire à la mort d'Hitler (certains y croient encore, d'autres s'obstinent pour mener le plan à son terme) et déclenchent cette opération Walkyrie destinée à mettre aux arrêts les chefs de la Gestapo et ceux de la SS, à prendre le contrôle de Berlin (Prague et Paris également) ainsi que des centres névralgiques du pays (radios, ...). On s'y croirait.
Pour celles et ceux qui aiment toujours les leçons d'Histoire.
Yohan et Pascale ont vu également. D'autres avis sur Critico-Blog.
L'article de Courrier International. L'article de Wikipédia sur cet attentat.