Claude Chabrol toujours égal à lui-même nous sert un nouveau polar grinçant, à la sauce aigre-douce et aux parfums de province : Bellamy.
Tour de force, il réussit même à faire que Depardieu joue autre chose que Depardieu !
D'ailleurs, tous les acteurs y sont dirigés de main de maître : Jacques Gamblin double et inquiétant, Clovis Cornillac fougueux et imprévisible, ...
À noter l'agréable surprise de Marie Bunel, actrice trop méconnue, sortie de la Cour des grands, qui joue ici la femme du commissaire Maigret (pardon, du commissaire Bellamy) alias Depardieu, toute en sensualité : elle illumine leur couple.
Puisqu'on a parlé de province, situons le film à Nîmes, près de Sète, là où repose Georges Brassens.
Et puisqu'on a parlé du commissaire Maigret (auquel ressemble beaucoup le commissaire Depardieu-Bellamy), rappelons la dédicace du film : "aux deux Georges", le Simenon et le Brassens.
Une escroquerie à l'assurance, un faux meurtre maquillé en vrai crime (ou bien est-ce l'inverse ?), une maîtresse au sang chaud, quelques ragots de province, ...
Mais les apparences sont trompeuses et une histoire peut en cacher une autre.
Le commissaire Bellamy-Depardieu est en effet affligé d'un frère (d'un demi-frère ? d'un faux-frère ?) un peu encombrant : ivrogne toujours, délinquant peut-être, violent parfois, ...
On ne vous dévoile pas la fin, bien sûr, mais ce commissaire Bellamy de Chabrol semble bien traîner un passé fraternel un peu lourd, tout comme les commissaires Adamsberg de Vargas ou Erlendur d'Indridason. Décidément !
Bien sûr ça reste du Chabrol : l'histoire se la coule douce au rythme de la province, l'humour est grinçant et les duplicités sont troubles, ... pour les connaisseurs donc, c'est ce qu'on disait déjà de la fille coupée en deux.
Pour celles et ceux qui aiment le poulet au vinaigre.
D'autres avis sur Critico-Blog. Lorraine en parle.
Critikat en parle aussi (et en dit même du bien !) mais dévoile le dessous des cartes.