15 juin 2009
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Une souris et deux hommes
Merci à Véro-les-bons-tuyaux pour cette pièce de Tennesse Williams (plus connue par le film d'Elia Kazan), Baby Doll, au théâtre de l'Atelier.
Une mise en scène très dynamique, une utilisation de l'eau qui rend la présence des corps plus physique, un décor qui restitue presque les grands espaces américains sur la petite scène et surtout, surtout, Mélanie Thierry qui porte le role et la pièce sur ses jolies épaules.
On est en pleine crise et en pleine récession (je veux dire dans les années 30 aux US) et Baby Doll, peu sportive et plutôt délicate (ce sont ses mots), a été promise par son père mourant à un bouseux du coin, actif il y a encore peu mais désormais au bord de la ruine, ... promise, du moins quand elle se sentirait "prête" et au plus tard le jour de ses vingt ans.
Depuis Baby Doll dort dans un lit d'enfant pour tenir à distance la brute qui sera bientôt son mari mais ... on est à la veille du vingtième anniversaire de la belle.
Débarque alors un beau sicilien, concurrent direct du mari, en affaires comme en amour ...
Le temps est à l'orage et tout est en place pour que le drame inéluctable se noue.
Mêmes lieux, même époque, on retrouve la force inexorable du destin qui se dégageait du texte de Steinbeck, Des souris et des hommes, ou encore le poids des non-dits des romans de Thomas Savage.
Une formidable tension se dégage de la pièce et des acteurs, le désir anime ces trois-là, la violence suinte des dialogues et la sensualité des gestes esquissés ...
Et surtout, surtout, Mélanie Thierry (qu'on avait aperçu en brune dans Largo Winch) a trouvé le ton juste pour rendre le rire de Baby Doll et la métamorphose de la femme enfant en femme fatale.
Pour celles et ceux qui aiment les soirées orageuses.
C'est jusque fin juin à l'Atelier et Bottes sexy en parle.