2 février 2007
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20:32
Difficile d'échapper au battage médiatique de la sortie de Blood diamond qui a réussi à faire son auto-promo grâce à la réaction des diamantaires en général et du trust De Beers en particulier.
Mais le film est bien à la hauteur de sa pub : la démonstration est édifiante et la charge virulente contre les diamantaires de Londres, d'Anvers ou d'Afrique du Sud, tout comme contre les mercenaires (d'anciens colons blancs qui ont "fait" l'ex-Rhodésie, l'Angola ou l'Afrique du Sud) et les trafiquants de toute sorte qui, sur place, prélèvent leur commission, arment les rebelles, protègent les gouvernements, arrosent les douaniers, vendent du matériel aux armées régulières et n'hésitent pas à tirer dans le tas en cas de besoin.
On a apprécié qu'Edward Zwick prenne son temps pour installer ses personnages, planter le décor et le contexte puis développer l'intrigue soigneusement documentée.
Pour autant on n'a guère de moment de répit : les scènes d'horreur sont parfois difficilement soutenables et se succèdent à un rythme soutenu, ce qui nous laisse peu de temps pour goûter les plans larges sur la beauté de cette Afrique ensanglantée.
Ames sensibles s'abstenir (mais ce serait vraiment dommage de manquer cette efficace leçon) : les violences s'enchaînent, les carnages se suivent, les cadavres s'empilent, depuis les mutilations systématiques (une tradition héritée des colons belges, merci Léopold) jusqu'à l'embrigadement forcée des enfants dans les milices rebelles.
On avait déjà bien aimé Lord Of War l'an passé (avec Nicolas Cage) mais ce réquisitoire contre le trafic d'armes en Afrique fait ici figure de dessin animé pour ados à côté de ces diamants de sang, les diamants de conflits : les rebelles exploitent leurs compatriotes dans les mines de diamants pour financer leur armement avec l'argent des riches occidentaux.
Dans le film, un vieux noir perdu au milieu de son village massacré, après sans doute avoir perdu toute sa famille, énonce une sinistre vérité sur l'homme blanc, quelque chose comme : "Faites qu'ils ne trouvent pas de pétrole ici. Car pour le coup, là, les vrais ennuis commenceraient vraiment ...".
Depuis début 2003, le Processus de Kimberley a permis de réduire ces trafics grâce à la certification des diamants qui ne proviennent plus des zones de conflit. Ouf !
Est-ce à dire que la leçon arrive trop tard ? Ou que, plus justement, les acteurs du marché ont fait suffisamment de ménage pour que maintenant l'histoire puisse sortir au grand jour ?
Mais le film est bien à la hauteur de sa pub : la démonstration est édifiante et la charge virulente contre les diamantaires de Londres, d'Anvers ou d'Afrique du Sud, tout comme contre les mercenaires (d'anciens colons blancs qui ont "fait" l'ex-Rhodésie, l'Angola ou l'Afrique du Sud) et les trafiquants de toute sorte qui, sur place, prélèvent leur commission, arment les rebelles, protègent les gouvernements, arrosent les douaniers, vendent du matériel aux armées régulières et n'hésitent pas à tirer dans le tas en cas de besoin.
On a apprécié qu'Edward Zwick prenne son temps pour installer ses personnages, planter le décor et le contexte puis développer l'intrigue soigneusement documentée.
Pour autant on n'a guère de moment de répit : les scènes d'horreur sont parfois difficilement soutenables et se succèdent à un rythme soutenu, ce qui nous laisse peu de temps pour goûter les plans larges sur la beauté de cette Afrique ensanglantée.
Ames sensibles s'abstenir (mais ce serait vraiment dommage de manquer cette efficace leçon) : les violences s'enchaînent, les carnages se suivent, les cadavres s'empilent, depuis les mutilations systématiques (une tradition héritée des colons belges, merci Léopold) jusqu'à l'embrigadement forcée des enfants dans les milices rebelles.
On avait déjà bien aimé Lord Of War l'an passé (avec Nicolas Cage) mais ce réquisitoire contre le trafic d'armes en Afrique fait ici figure de dessin animé pour ados à côté de ces diamants de sang, les diamants de conflits : les rebelles exploitent leurs compatriotes dans les mines de diamants pour financer leur armement avec l'argent des riches occidentaux.
Dans le film, un vieux noir perdu au milieu de son village massacré, après sans doute avoir perdu toute sa famille, énonce une sinistre vérité sur l'homme blanc, quelque chose comme : "Faites qu'ils ne trouvent pas de pétrole ici. Car pour le coup, là, les vrais ennuis commenceraient vraiment ...".
Depuis début 2003, le Processus de Kimberley a permis de réduire ces trafics grâce à la certification des diamants qui ne proviennent plus des zones de conflit. Ouf !
Est-ce à dire que la leçon arrive trop tard ? Ou que, plus justement, les acteurs du marché ont fait suffisamment de ménage pour que maintenant l'histoire puisse sortir au grand jour ?