On a déjà dit tout le bien qu'on pensait d'Etienne Davodeau et de ses BD, humbles et touchantes.
Le voici qui récidive avec Les ignorants, sans doute la meilleure de ses oeuvres avec Lulu femme nue.
La recette est connue : un dessin tout en douceur, une profonde humanité et une histoire ordinaire de gens ordinaires.
Sauf que là, les deux personnages ne sont pas tout à fait tout à fait ordinaires : l'un est viticulteur en Anjou, élevant avec amour et professionnalisme ses vignes et son vin blanc.
L'autre, c'est Etienne Davodeau lui-même.
Le viticulteur ne connaît rien à la BD.
Le dessinateur ne connaît rien à la vigne.
Alors pendant un an ils vont se faire découvrir, l'un l'autre, leurs deux univers (ah encore une histoire vraie !).
Et c'est cette découverte réciproque que raconte l'album.
Avec eux, on apprend plein de choses sur la vigne et le vin.
Avec eux, on apprend plein de choses sur les albums de BD.
Et on apprend plein de choses sur la profonde humanité qui relie ces deux amis.
Comme d'habitude la magie Davodeau opère : qu'on soit fan ou ignorant de BD, qu'on soit amateur ou néophyte en oenologie, tout le monde tombe sous le charme de cette histoire ordinaire.
Un très bel album à conseiller à ceux qui aiment le vin, la BD ou qui sont ignorants.
On vous livre deux planches : ici et là.
Et une citation :
La dégustation d'un livre est peut-être plus solitaire que celle d'un vin. Mais ils ont ceci de commun que leur goût se déploie et s'affine à la discussion.
Décidément, après Les gouttes de dieu, il est clair que le vin s'accompagne volontiers de bulles ...
Pour celles et ceux qui aiment les vrais gens.