Cycle infernal.
Quand on se met en chasse de L'homme qui tuait les voitures, il faut un peu de patience et pas mal de courage.
Un peu de patience pour s'habituer à une mise en page agressive, plus facile que moderne, façon extraits hachés d'e-mail, de journaux, d'écoutes téléphoniques et j'en passe.
Pas mal de courage aussi pour passer outre les diatribes vindicatives du journaliste Éric Le Braz.
Car il y a de la haine dans ce thriller écolo où un homme qui vient de voir son petit garçon écrabouillé par un chauffard en voiture, a décidé de parcourir Paris à vélo et de s'en prendre aux conducteurs de grosses bagnoles.
[...] Belle pièce : la lippe méprisante et le pif bourbonien, troisième génération bourgeoise, profil balladurien, avec son double menton qui s'effondre sur la cravate comme un airbag rose bonbon. Beaux morceaux, premier choix avec une carte Gold.
Les motivations de ce tueur en série nouveau genre sentent le drame familial mais de Vélov à Vélib, il n'y a qu'un tour de roue : politiques, libertaires et écolos s'en mêlent et s'emmêlent.
[...] - Ah ! Serait-ce pour cette raison que vous éliminez les conducteurs de voitures ? Auriez-vous une dent contre les vandales à moteur qui saccagent le patrimoine ? C'est cela. Je vois : pour supprimer la pollution, vous avez décidé de supprimer les pollueurs.
Pendant que ça cafouille dans les médias et la police, le tueur fou, écolo ou pas, aligne les numéros sanglants sur les pare-brise : ..., 3, 4, 5, ...
Ça dérape bien vite et ça dégénère rapidement en bataille rangée entre cyclos et autos, entre deux et quatre roues, avec as usual, la maréchaussée perdue au beau milieu de la mêlée.
On songe une fois ou deux à Crash (Le Braz cite même cette référence) mais n'est quand même pas J.G. Ballard qui veut ...
Malgré tous ces clichés faciles, cette histoire invraisemblable finit par nous accrocher et nous tenir en haleine.
On se prend au jeu, ne serait-ce que pour savoir comment cet extrémiste du polar urbain qu'est Éric le Braz va se sortir de ce guêpier ...
Bon, nous on s'en fout, on n'a pas de voiture ...
J'ai lu édite en poche ces 246 pages qui datent de 1999.
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