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20 février 2010 6 20 /02 /février /2010 06:09
Jean-Marc en parle

M comme Milan.   


Hasard des coïncidences fortuites, c'est en sortant du ciné après le décevant Océans(1) que l'on a entamé le polar du journaliste Piero Colaprico : La dent du narval, premier épisode d'une trilogie milanaise. Mais cette dent de narval sera le seul élément maritime du bouquin.
L'Italie est sans doute le pays d'Europe qui nous est le plus proche et ses habitants ceux qui nous ressemblent le plus, par la langue et la culture et par bien d'autres aspects encore.
Jusqu'en politique : on a même maintenant un clone de leur président, en plus petit.
Chacun connaît, selon son histoire et ses voyages, soit les rues de Rome, soit celles de Turin ou celles de Vérone sans parler des quais de Venise.Cliquez pour faire le tour du monde en classe polar
Piero Colaprico nous propose de (re-)découvrir les rues de Milan où s'est égarée une corne de narval ... plantée en plein coeur d'une jolie fille.

Le papa revient tout juste d'une mission d'agent secret et la maman s'enfuit avec la caisse ...
L'inspecteur Francesco Bagni mène l'enquête.
Un flic désabusé, presque nostalgique du bon vieux temps où les bandits étaient encore de vrais bandits.
[...] au début des années 1980, quand Bagni faisait les nuits pour apprendre à "lire" les cadavres des types qu'on avait descendus. Cette ville violente et féroce, bourrée de tripots, d'entraîneuses assisses sur les genoux des politiciens et des mafieux, grouillante d'acteurs et de chanteurs, cette ville avide et corrompue, Bagni la regrettait un peu, et pas seulement parce qu'il n'était plus aussi jeune qu'alors.
Encore un inspecteur aux prises avec une grande ville, sa ville, mais qui, contrairement à la plupart de ses collègues anglo-saxons, est plus porté sur les filles que sur la bouteille ... (on est en Italie !).
On retrouve dans ce bouquin un peu de l'ambiance milanaise du film de Francesca Comencini : A casa nostra.
Quelques piques politiques également à l'égard de la politique berlusconienne que l'on avait déjà décelées dans les polars vénitiens de Dona Leon :
[...]"Quand on aura fiché tout le monde, les Italiens comme les étrangers, ça ne se passera plus. Ceux qui ont la conscience tranquille n'auront rien à craindre !"
L'inspecteur Francesco Bagni, Francè pour les ami(e)s, a pour modèle le détective catalan Pepe Carvalho(2) au point qu'on finira par le surnommer dans cette enquête : Pepe Narvalho ...

Un narval qui sera le fin mot de l'histoire pour un dénouement qui laisse une toute petite lueur d'espoir poindre dans Milan la grise, une ville sur laquelle tombe une pluie fine qui pue la corruption, la concussion et la prévarication.

_________

(1) : très très belles images bien entendu (où l'on voit effectivement quelques narvals), mais film brouillon où Papy Perrin explique à son petit fils (en peu de mots fort heureusement) qu'il ne faut plus manger de sushis.
(2) : il faut absolument qu'on ressorte Manuel Vasquez Montalban de nos étagères et qu'on parle de lui ici !

Pour celles et ceux qui aiment les escalopes.
Rivages Noir édite ces 206 pages qui datent de 2004 en VO et qui sont traduites de l'italien par Gérard Lecas.
Jean-Marc en parle.
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