16 novembre 2009
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Après eux le déluge.
Depuis une certaine Tour Infernale, BMR est plutôt bon public pour ce qui est des films catastrophes.
Alors bien sûr 2012, la cata des catas, je pouvais pas le louper ! Et je m'y suis bien amusé ! (1)
Attention : je dis presque tout ...
L'histoire d'abord (c'est tellement compliqué, faut que j'explique, c'est quand même la fin du monde) : les mayas l'avaient prévu puisque leur calendrier s'arrête en décembre 2012, alors bien sûr les frustrés de 12.1999 ou même de 09.2001 escomptent bien entendre les trompettes du jugement dernier en 12.2012.
Dans le film, les cassandres sont des scientifiques qui, dès 2010, observent une activité solaire anormale et un bombardement de neutrinos (habituellement inodores et indolores) qui réchauffent le coeur de notre planète, façon micro-ondes, ... et comme il n'y a pas de soupape ...
Alors ça pète de tout côté : tremblements de terre, éruptions volcaniques, tsunamis et raz-de-marée, dérive accélérée des continents, tout y passe !
Disons le tout de suite, c'est plutôt bien amené, bien vu et bien fait : superbes images, poursuites infernales, pièges géodiaboliques, rythme d'enfer, etc...
Sauf que c'est pas tout : puisque les scientifiques ont annoncé tout ça en 2010 (voilà ! y'en a qu'ont pas suivi, pfff) certains ont eu le temps de se préparer à sauver le monde (à commencer par eux-mêmes).
Et c'est là que passe la subliminale leçon de géopolitique de Roland Emmerich : les gouvernements du G8 (les autres peuvent crever, ils ont l'habitude) se réunissent en 2010 (sous les huées des altermondialistes) et préparent en catimini un plan secret que l'on découvre peu à peu tout au long du film. Il s'agit tout simplement de construire des arches de Noé (façon Enterprise Star Trek) dans une haute vallée du Tibet (qui sera inondée en dernier).
D'ailleurs qui d'autre que l'efficacité chinoise (je cite) pouvait venir à bout de ce projet dans des délais aussi serrés ?
Comme y'en n'aura pas pour tout le monde, on vend les places à 1 milliard d'euros (le dollar n'a plus la côte) aux milliardaires et autres mafieux russes.
Pour que le plan reste secret, il faut libérer les lieux et déplacer les indigènes et comment fait-on en Chine pour déplacer en masse les populations ? On leur annonce qu'on va construire un barrage !!! Le film est bourré d'allusions de ce genre, absolument iconoclastes, hilarantes et politiquement incorrectes !
Le président US est un vieux black qui pourrait être le père de Michelle Obama, les moines tibétains prennent le thé sur leurs montagnes en attendant zen la montée des eaux, le conservateur du Louvre (faut bien sauver La Joconde) s'explose en voiture dans le tunnel de Lady Di, ...
Quelques clins d'oeil à la clientèle européenne (rappelez-vous : le G8 ...) comme par exemple le décollage poussif des héros dans un gros Antonov qui décime un monument pyramidal et élancé tout en fer : merde, c'était pas la Tour Eiffel ? Si ! Ou presque, puisque c'était ... celle qui est en face du Caesars Palace à Las Vegas !!!
Moralité (ou plutôt amoralité) du film : à la cata, survivront les états-majors du G8, quelques milliardaires et bandits, 4 tibétains plus futés que les autres et une poignée de héros (7, si j'ai bien compté). Après eux le déluge !
Seul scène morale du film que j'ai pu relever : le Pape et ses cardinaux se réfugient bêtement dans la prière à Saint-Pierre de Rome et prennent le plafond de la Chapelle Sixtine sur la tête ...
Bref, c'est pour dans trois ans : dépêchez-vous de trouver 1 milliard d'euros ou bien à défaut, l'endroit secret où nos gouvernements avisés planquent leurs navettes ! Si ça se trouve, le global warming c'est juste pour nous endormir d'ici là (2).
Tout cela est bien sûr à prendre au second degré, si, si.
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(1) d'abord parce que dans la salle (comble) il fallait au moins 2 ou 3 des (jeunes) spectateurs pour faire mon âge et je parle pas de l'âge mental : portables, blabla, sms, pop-corn, blabla, bruits divers, blabla, sms, ... ont-ils eu le temps de jeter un oeil sur l'écran pourtant géant ?
(2) ça c'est pas dans le film.
Pour celles et ceux qui aiment les catastrophes.
Cedric a compris mais on peut aussi trouver ça nullissime.