La crise (re et re).
Encore la crise ... et c'est sûrement pas fini.
Arbitrage, c'est un peu Margin Call(1) côté famille, un peu la version comédie ou tragédie hollywoodienne.
Avec des stars : Richard Gere et Susan Sarandon, viellissantes comme on les aime.
Richard Gere est impérial en vieux lion des affaires, à croire que ce rôle n'attendait que lui et ses 63 ans.
La première partie du film nous le montre en vieux beau, impeccable, élégant, puissant, aux commandes d'une grosse affaire et d'une grande famille, on l'aime.
Puis on l'aime moins (on vous racontera pas).
Puis on l'aime encore moins, voire plus du tout.
Les masques tombent : la scène de ménage avec Susan Sarandon (toute en demi teinte), chacun de son côté du lit matrimonial aux draps de soie, est magistrale. Ces deux là étaient faits pour cette scène là.
Son affaire part en ..., ses histoires d'amour partent en ..., sa famille part en ..., tout part en ...
Le vieux lion, habitué à tout monnayer depuis American Gigolo et Pretty Woman, tente de résister dans la tempête financière et personnelle qu'il a lui même semée.
À demi patriarche, à demi tyran.
Après une mise en situation un peu rocambolesque, le film se faufile habilement entre thriller et comédie de moeurs et vaut surtout pour sa fin tout à fait immorale : les masques sont tombés mais la fête continue et chacun continue de faire bonne figure.
C'est ça la crise chez les riches.
Face aux riches, deux ou trois personnages dont Tim Roth, intéressant lui aussi en flic teigneux, façon pittbull.
Monté comme un polar, tout l'intérêt du film est de nous balader entre ces différentes postures : Richard Gere est agréable et suscite l'empathie ... sauf lorsqu'on se met à le haïr, Tim Roth est acharné au-delà du raisonnable ... mais on voudrait bien qu'il réussisse, Susan Sarandon est effacée ... jusqu'à tirer habilement son épingle du jeu, etc. Tout est en clair-obscur, parce que tout le monde est compromis et que la fête continue et qu'il faut toujours et encore faire bonne figure.
Alors arbitrage ? Et bien la recommandation de l'agence de notation BMR&MAM sera “titre sous-évalué, acheter”.
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(1) - il est d'ailleurs fait allusion au fameux "margin call"
Pour celles et ceux qui aiment les vieux lions.