Chaque film des studios Ghibli est un événement pour un public acquis et conquis d'avance dont on fait partie.
Et même si le grand-paternel Miyasaki commence à lâcher les manettes, la relève semble bien assurée.
Témoin, Arrietty, cette originale adaptation tokyoïte (signée Hiromasa Yonebayashi) d'une histoire anglaise : The borrowers, les chapardeurs.
Des “petites personnes”, des êtres minuscules qui se glissent le long des murs pour emprunter de quoi survivre au monde des humains : un morceau de sucre ou une feuille de thé.
Mais ces petits êtres sont en voie de disparition (parce que la plupart des humains ne croient pas à leur existence ?) et dans la maison du jeune Shô il ne subsiste qu'une petite famille, Arrietty, maman et papa qui part la nuit bien équipé pour aller “faire les courses”.
Le jeune Shô est gravement malade et sa rencontre avec la minuscule Arrietty lui redonnera peut-être le goût de la vie.
On est loin du souffle épique qui animait les classiques de Miyasaki et nous voici plutôt cette fois dans un registre beaucoup plus intimiste, même si les standards du studio Ghibli (l'écologie, la forêt, les créatures, le chat, le jeune Spiller, ...) restent bien présents. Mais cette fois la forêt luxuriante est réduite à la taille d'un jardin !
Et du coup, l'histoire gagne en complexité “humaine” : la trouble relation que tisse la minuscule Arrietty avec le jeune Shô est pleine d'ambiguïté et les plus jeunes spectateurs(1) passeront à côté de pas mal de choses. Mais aussi, comment ne pas tomber amoureux de la jeune Arrietty quand elle part fièrement à la conquête d'un monde géant, sa pince accrochée dans les cheveux, sa petite robe rouge flottant dans le vent, emportée par la musique de Cécile Corbel que ne renierait pas Joe Hisaishi.
Et oui, car la musique est signée d'une bretonne bretonnante : Cécile Corbel a travaillé avec les studios Ghibli pour signer une jolie partition.
Un dessin animé pour les fans des studios Ghibli.
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(1) : allez le voir en VO, c'est pas la même tranche d'âge !
Pour celles et ceux qui aimeraient avoir un plus petit que soi.
Critikat, Nicolas et Nicolinux en parlent. Télérama parle de Cécile Corbel.