Après Salt, la saison ciné reprend lentement. Voici Crime d'amour avec une belle affiche ou plutôt, deux belles à l'affiche : Kristin Scott Thomas et Ludivine Sagnier.
Ça commence plutôt bien lorsqu'Alain Corneau décortique froidement au scalpel le petit monde d'une grande boîte avec une troublante relation professionnelle/amoureuse entre la presque PDG Kristin(1) et sa jeune assistante préférée Ludivine.
L'histoire du requin et du remora.
Sauf que le poisson pilote profite des leçons du requin et apprend vite, très vite.
Et lorsque la jeune Ludivine découvre les trahisons de son aînée ... le film tourne alors à la vengeance et au crime (presque) parfait.
Même si tout est soigneusement décortiqué et largement expliqué (même le titre en dit trop long) on ne s'ennuie pas tout à fait.
Juste un peu de mal à "participer" ou entrer dans le jeu : en cause, le parti pris d'un film lisse et glacé.
Ludivine est maniaque : chignon et tailleur, bien propre sur elle, tout est rangé et classé, elle dort les bras sur la couverture bien lissée ... Et Kristin ferait passer le requin pour un animal à sang chaud.
Les bureaux sont sinistres et impersonnels (ben, des bureaux, quoi). Les maisons sont des images de catalogue (catalogues chics mais catalogues quand même). On comprend (trop) bien le message d'Alain Corneau, mais cette froideur délibérée ne nous facilite pas la tâche et le tout finit par ressembler à un téléfilm. Dommage.
Mauvais hasard ou triste coup du sort : Alain Corneau vient tout juste de décéder fin août alors que son film était encore à l'affiche ... De quoi regarder ce film désabusé d'un autre oeil peut-être ...
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(1) : pour laquelle on avoue un petit faible et qui décidément excelle dans ces rôles ambigüs : voir ici.
Pour celles et ceux qui aiment la vie de bureau.
Sandra et Rob sont beaucoup moins indulgents que nous qui venions de rentrer de vacances ...