Voilà un film à ne pas manquer et qui vaut beaucoup mieux que ce que à quoi on pouvait s'attendre.
Le Hitchcock de Sacha Gervasi (illustre inconnu qu'on a bien sûr oublié depuis le Terminal de Spielberg) raconte non pas l'histoire ou la vie d'Hitchcock mais celle de son film le plus célèbre : Psychose.
Et c'est bien une leçon de cinéma : après le succès de la Mort aux trousses, mais contre vents et marées (et contre tout Hollywood) le Grand Maître décide de se lancer dans le film d'horreur.
On suit alors toute la genèse de Psychose depuis le financement (Hitchcock paiera de sa poche) jusqu'au montage final (ah, l'importance du montage !), en passant par le comité de censure. C'est passionnant.
Et puis bien sûr, on découvre tous les secrets de la si fameuse scène de la douche.
L'une des toutes dernières scènes du film vaut à elle seule le déplacement : lors de la première de son film Psycho, Hitch traîne son anxiété dans les coulisses du cinéma puis à l'approche de la scène fatidique, tel un marionnettiste, il se met à rythmer en silence les réactions du public qu'il a orchestré depuis le banc de montage. Et alors que toute la salle (celle du film Psycho) frémit de peur dans les mains de Hitch, toute la salle (la nôtre) vibre aux mains d'Anthony Hopkins.
C'est tout simplement magique. La magie du cinéma.
Le reste du film est pimenté de petits clins d'oeil comme l'ouverture et la clôture du film, façon série télé, où Hitch y va de son commentaire, quelques apparitions furtives de l'ombre de Hitch, l'absence de toute image de l'original Psycho, ou encore le montage même du film qui dramatise ‘à la Hitchcock’ même les situations domestiques les plus anodines !
Et puis ce film est aussi la très belle histoire d'un très beau couple : Hitch (Anthony Hopkins, imposant et diaboliquement ressemblant) et Alma son épouse et co-directrice (Hélène Mirren, la classe as usual). Tous deux sont d'une rare présence et donnent réellement vie à leurs personnages jusqu'à éclipser tous les autres qui passent ... comme dans un décor de cinéma. Un très beau rôle pour Anthony Hopkins.
Enfin, il faut noter que ce film est tiré d'une histoire vraie (ah, ah) : l'histoire du tournage de Psycho, film lui-même inspiré d'une histoire vraie, celle d'Edward Théodore Gein, surnommé le boucher de Plainfield, qui inspira également le Silence des agneaux où sévissait ... Anthony Hopkins !
Un dernier conseil avant d'aller voir le film : assurez-vous d'avoir le DVD de Psycho à la maison, car le film de Sacha Gervasi donne une furieuse envie de re-re-re-voir celui de Maître Hitch !
Pour celles et ceux qui aiment les blondes hitchcockiennes.