Après pas moins de deux voyages magiques au pays Dogon, au Mali, un à la saison sèche, un autre à la saison des pluies [nos photos sont ici ne les manquez pas !], on ne pouvait pas rater l'expo Dogon au musée Branly.
D'autant que ce fut l'occasion de réunir à Paris, la mémorable drim-tim du dernier voyage.
D'autant que la visite fut guidée par Audrey, excellente accompagnatrice.
La fascination de tant de monde (nous en faisons partie) pour le pays Dogon et ses magies supposées ou avérées semble être une lubie très française. Depuis les études néo-coloniales des années 30, Desplagnes, Griaule et ses disciples, marchands d'art à demi ethnologues ... tous ont été subjugués, à tort ou à raison, par ce peuple qui garde jalousement et sagement ses secrets, ne livrant finalement que ce que l'hominis occidentalis est venu chercher.
Branly, c'est moins loin. Si vous connaissez déjà les greniers à toit de paille, ne manquez pas cette occasion de replonger dans l'ambiance du pays. Si vous ne connaissez pas encore la falaise de Bandiagara, c'est peut-être l'occasion de vous en approcher.
L'expo rassemble un grand nombre de pièces, bien sûr en partie prélevées dans les collections Branly mais aussi prétées par les musées des quatre coins de la planète.
Trois temps forts marquent la visite : la salle des sculptures, très très intéressante, d'autant qu'on ne voit plus guère de telles pièces sur place au Mali. Tous les styles et époques sont représentés avec des explications plutôt éclairantes.
La salle des masques nous a presque déçus : mais nous ne sommes pas bon public ici, après avoir vu les masques danser pour nous au pied de la falaise(1).
Enfin, c'est une succession de petites salles où les vitrines présentent différentes pièces de métal (on aime bien les bronzes africains) comme par exemple des "crochets à nuages".
L'imposante pièce de l'affiche est le clou du pestacle.
Une expo pour les curieux.
Ne manquez pas non plus le hors-série publié par Telerama à cette occasion (en vente à la boutique du musée ou ailleurs) avec des textes très intéressants, dont certains plutôt dérangeants sur nos anthropologues tombés amoureux du pays Dogon et de ses légendes.
_________________________________
(1) : il s'agit bien sûr de danses "folkloriques" reconstituées pour les touristes de passage, mais c'est un grand moment du voyage, même s'il n'a plus rien de "sacré"