Le Petit Palais accueille l'exposition rétrospective de plus de 300 créations d'Yves Saint-Laurent.
Mieux qu'un samedi après-midi de boutiques et de lèche-vitrines, mieux qu'une première journée de soldes, c'est cinquante ans de notre histoire culturelle qu'on parcourt ainsi dans un grand espace particulièrement bien agencé où les oeuvres de l'artiste(1) sont superbement bien mises en valeur.
Dans les salles hautes de plafond, on déambule comme dans une église, vouée aux dieux de la mode, les icônes sont là, les vitraux aussi.
Le Petit Prince de la mode(2) maniait les ciseaux comme d'autres le pinceau et on est convaincu d'admirer ici des tableaux et des peintures et pas uniquement devant les robes Matisse, Braque ou Mondrian.
Les modèles des années 60 ont des lignes si simples, si pures, qu'on les enfilerait sans sourciller aujourd'hui.
Au fil des allées on ne croise pourtant que de simples mannequins de plastique blanc mais l'habit suffit à faire le moine et la robe, la femme car, en sortant du Palais, on est persuadé d'y avoir rencontré les plus belles femmes de Paris.
Dans la dernière salle, magnifique salle de bal, définitivement gagné par le charme des créations de l'artiste, on se surprend à faire tapisserie sur la banquette en souhaitant y flâner des heures, regrettant seulement que ne passe un serveur et son plateau de coupes ...
Ne manquez pas cette expo, originale, bien conçue, qui nous fait re-découvrir un monde que l'on croyait connaître.
MAM et ses copines(3) étaient évidemment aux anges et même BMR fut conquis, c'est dire !
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(1) : fausse modestie ou vraie sincérité, YSL se défendait d'être un artiste, plutôt un artisan, mais son inspiration se nourrissait précisément de celles des cinéastes ou des artistes de son temps comme en témoignent la robe Mondrian, les robes Braque ou Matisse, ...
(2) : s'il te plaît, dessine-moi une femme ...
(3) : commentaire de Claire (j'avais dit que le mettrai, je le mets) : "et y'en a plein des qui sont pas moches" - fin de citation.
Pour celles qui aiment les chiffons et ceux qui aiment celles qui aiment les chiffons.
C'est jusque fin août au Petit Palais. Le smoking n'est pas obligatoire mais le billet coupe-file, lui, si !