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On A Tout Archivé

28 avril 2012 6 28 /04 /avril /2012 06:17
D'autres avis sur Babelio

Lectures givrées ...

Ici même, on avait déjà parlé de Jørn Riel (il y a ... cinq ans déjà !).
Le nouveau petit bouquin que l'on vient de lire est de la même veine : Jørn Riel nous raconte des histoires invraisemblables venues du fin fond des terres glacées du Groënland.
Avec un tout petit peu moins de cocasseries potaches que dans le précédent ouvrage, Un safari arctique est un recueil de nouvelles, de racontars comme le dit l'auteur, truculentes, savoureuses, hénaurmes, ... à la dimension des landes désolées du pays.
Jørn Riel maîtrise parfaitement l'art de raconter une histoire. Et le plus souvent, il met en scène un personnage qui lui-même, se fait conteur pour ses compagnons. Cette mise en abyme est également celle du gars qui raconte l'histoire du gars qui lui a raconté ...
À chaque étape ou étage, l'histoire est, comme il se doit entre gens de bonne compagnie, embellie, enjolivée. Les fanfaronnades deviennent encore plus exagérées et les invraisemblances encore plus vraies. Si Tartarin n'avait pas été de Tarascon, il eut été de Fimbul ou de Bjørkenborg assurément.
L'histoire d'Emma par exemple, est extraordinaire : à plusieurs reprises, Jørn Riel nous donne le fin mot de l'affaire, la clé de l'histoire, mais non, rien n'y fait, comme les chasseurs du Groënland on a tellement envie de croire à cette jolie histoire qu'on se laisse emporter au fil des quelques pages et on se laisse surprendre par la chute qu'on nous avait pourtant déjà dévoilée. Chapeau !
Emma voyageait beaucoup. Elle se déplaçait de fjord en fjord, de cabane en cabane et de couchette en couchette. Dans certains endroits, son séjour était bref, dans d’autres, il pouvait durer des mois. Malgré les nombreuses expériences de toutes sortes, elle restait douce et candide, comme le jour où elle avait jailli de l’imagination de Mads Madsen. Ses joues de beignets aux pommes rougeoyaient comme le soleil d’août chaque fois qu’on lui présentait un nouveau fiancé, et ses yeux d’un bleu de glacier brillaient d’impatience en attendant que les négociations, après beaucoup de vives discussions, aient pris fin. La vie dans le nord-est du Groenland devint vite aussi passionnante pour Emma que pour les chasseurs. Les mois passèrent. Moins d’un an s’était écoulé qu’elle avait déjà fait le tour de la côte plusieurs fois. Elle passa le mois d’hiver le plus froid chez Valfred dans la Cabane de Fimbul. Ce fut pour la jeune fille une sorte d’état d’hibernation. Une longue période de repos dans la couchette supérieure de la cabane. De bon coeur, Valfred l’avait reprise au Comte qui, par erreur, l’avait achetée à Herbert contre douze bouteilles de vin à étiquettes et la moitié de la récolte de pommes de terre de l’année suivante.
– Est-ce qu’elle est pas un peu du genre olé olé ? demanda Fjordur, sentant à nouveau le doux bourdonnement sous les hanches.
– Emma change de partenaire comme nous autres nous changeons de chemise, avoua Siverts, c’est-à-dire à peu près une fois par mois.
La nouvelle qui donne son titre au recueil est également un morceau d'anthologie quand une riche et noble dame s'en vient chasser le boeuf musqué aux côtés de nos rudes gaillards, puants et barbus :
– Hé, hé, j’ai connu un machin comme ça autrefois. Une vraie dame que c’était, hé, hé, mais y a longtemps d’ça. Tout le monde regardait Valfred. Avoir connu une dame, c’était vraiment quelque chose. Peut-être qu’on pouvait profiter des expériences de Valfred.
– Et t’as connu combien de dames ? demanda Herbert.
– Ah, combien, combien ? Ça dépend, répondit Valfred, sibyllin. Il y a donc longtemps de ça, mais d’une façon ou d’une autre on se souvient quand même. Celle que j’ai connue avait un magasin de broderie à Gothersgade, une rue de Copenhague. Elle avait peut-être rien de particulier à voir, mais c’était une jolie petite chose et une dame surchoix. Elle avait une odeur particulière, et je crois que toutes les vraies dames sont comme ça.
– Quel genre d’odeur ? demanda Anton. Il était avide de s’instruire et n’avait que très peu de connaissance en matière de dames.
– Ouais, Anton, comment te faire comprendre ça ? Valfred se gratta la nuque. C’était un peu du genre de la lotion pour les cheveux du Comte, et puis un brin comme quand on fait bouillir du chou. Pas beaucoup, ça ne piquait pas le nez, juste un peu, vous comprenez. C’est parce que les dames, ça se lave tous les jours avec du savon, et après, ça s’asperge avec de l’eau de toilette ou des choses de ce genre.
– Mais le chou ? Anton était désireux d’en savoir plus. D’où il venait ?
– Je suppose qu’il venait de l’intérieur, mon ami, dit Valfred.
http://carnot69.free.fr/images/coeur.gifQuelques petites nouvelles qui s'enchaînent et se répondent, sans vraiment se suivre mais quand même, qui brodent toute une galeries de portraits de ces chasseurs de peaux venus passer quelques hivers sur la banquise groënlandaise et qui ne repartiront peut-être jamais, trop heureux d'être là, seul(s) et loin de tout.
Dépaysement garanti : Jørn Riel a vécu plusieurs longues années au Groënland dans une base scientifique et désormais, comme le dit son éditeur, il 'décongèle' dans la jungle de malaisie avec en tête, tout plein d'histoires à raconter aux papous.

Pour celles et ceux qui aiment les histoires tout simplement.
10/18 édite ces 157 pages qui sont traduites du danois par Susanne Juul et Bernard Saint-Bonnet
Blanche-Neige en parle (à qui on a piqué le titre).
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27 avril 2012 5 27 /04 /avril /2012 19:21

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Poupées russes.

Après les finlandaises endiablées d'Indica, voici un autre groupe de filles.

Un tout autre genre de filles. Encore plus étonnantes !

C'est notre petite princesse Anastasia qui nous envoie ces quelques nouvelles de sa lointaine Russie.

En fait de nouvelles, elles ne sont plus très fraîches : les grands-mères de Buranovo affichent au compteur une moyenne d'âge d'un tout petit peu moins de 75 ans, la faute à une gamine de 43 ans dans la bande.

Elles viennent d'Oudmourtie, au fin fond de l'Oural, et heureusement pour le concours, c'est encore tout juste l'Europe !

Les Buranovskie Babushki avaient déjà tenté l'aventure de l'Eurovision en 2010. Sans succès. Mais à cet âge-là, on ne se décourage pas facilement et cette fois ça y'est (il était temps !) et les  Бура́новские бабушки  seront donc à l'Eurovison 2012. Et c'est en ce moment même à ... Bakou, en Azerbaïdjan !

Fallait bien un mot de notre petite A. pour nous rappeler tout ça !

Et la chanson alors (Party for everybody) ?

Ben ... le début est superbe, qui rappelle les mises en musique ethniques de Deep Forest.

La suite tourne au tube disco pour faire danser les mariages de campagne, et c'est dommage : on aurait bien aimé rester dans le ton de l'intro, mais ça n'aurait pas eu le succès escompté évidemment.

Allez, bien sûr on ne peut pas ne pas écouter ce dépaysant souffle venu de l'est ! Come on, everrrybody, come on and dance, avec les Babushki !


Pour celles et ceux qui aiment les grands-mères.

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23 avril 2012 1 23 /04 /avril /2012 12:11

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Rékré musikale.

Un peu d'humour musical à prendre au second degré.

Mais ça s'écoute quand même. Enfin, ça se regarde surtout (Youtube propose plein de clips de bonne qualité visio et audio). Et puis ça dépayse. Et ça rajeunit !

Elles sont cinq et elles sont ... finlandaises.

La grande au cheveux rouges c'est Jonsu, Johanna Salomaa, la chanteuse (une voix à la Kate Bush).

Les autres girls : Jenny Mandelin à la guitare, Laura Häkkanen, la petite brune qui déménage à la batterie, Heini Säisä à la basse et Sirkku Karvonen qui allège (un peu !) le tout de ses claviers. Cinq nanas venues d'Helsinki et qui déménagent : c'est Indica. Un bonne dose de gothique, un soupçon de mystique et une louche de médiéval.

Leur dernier album est le plus audible mais est malheureusement chanté en anglais (Lilja's Lament) : il faut donc faire absolument le détour par les précédents opus pour les écouter rouler les "rRrRr" dans leur pétillante langue natale (Pyromaani). Ainsi on préfère l'ancien Pidä Kadestä à la nouvelle version Precious Dark.

Allez, fin de la rékrrré musikale !


Pour celles et ceux qui aiment les finlandaises.

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22 avril 2012 7 22 /04 /avril /2012 20:00

Yakakliker pour écouter


Coup de gueule from Africa.

Jamais BMR n'aurait pensé qu'un jour, fusse-t-il lointain, la philosophie occidentale avancée puisse être rattrapée, que dis-je : devancée, par la sagesse tiers-mondiale.

Mais voilà, crise, élections, re-crise, re-élections, c'est fait.

Ecoutez plutôt

Sors de ma télé, Sors de ma télé hé !
T’es toujours au journal télévisé
T’as appris à promettre et à causer
Tu fais des plans sur la comète, allez,
On y croit, on n'y est jamais allé, on est désolés
Sors de ma télé, Sors de ma télé hé !
Tu nous endors, tu dis qu’on est des frères
Et tant pis si tu penses le contraire
Tu dis que t’as trouvé le médicament
Le bon remède mais tu dis pas comment ?
Tu fais des gestes avec les bras
Tu dis qu’un jour le peuple te comprendra
Qu’il faut un chef pour montrer le chemin
Que le bonheur, c’est pour demain
Sors de ma télé, Sors de ma télé hé !
Tu fais de belles phrases la main sur le cœur
Mais la fin de tes phrases on la connaît par cœur
On pourrait même, si tu laisses ta place,
Faire le discours à ta place

Bien entendu, dans cette chanson (qui date déjà de 2010 !), Tiken Jah Fakoly parlait de son pays africain.

Bien entendu ? Toute ressemblance avec un pays européen serait bien entendu, fortuite. Avez-vous bien entendu ?

Allez : éteindez la télé et allumez la zik !


Pour celles et ceux qui aiment les coups de gueule.
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18 avril 2012 3 18 /04 /avril /2012 08:00
D'autres avis sur Babelio

L'avenir est derrière nous.

Un avenir de Véronique Bizot est évidemment un bouquin qui parle du passé. Les autres opuscules
Au hasard de circonstances, Paul retourne dans la maison de leur enfance (ils étaient six frères et soeurs). Pendant que seul, il tourne en rond dans cette grande bâtisse, peu à peu tout le passé de cette fratrie remonte à la surface des mots.
[...] à vrai dire, aucun de nous n'aurait parié sur le mariage d'Adina et Dorthéa, qui, jumelles, elles aussi, avaient largement dépassé l'âge d'un premier mariage et n'ont pas hérité de la clarté norvégienne de notre mère, ce sont deux femmes d'apparence assez sévère, et Adina a en outre cette cicatrice en travers de la joue. Dorthéa a toujours l'air plus ou moins sale, mais elle peut à l'occasion de montrer enjouée, quoique la plupart du temps je la trouve simplement agitée. Assis dans le fauteuil de velours jaune, notre frère Odd ne desserrait pas les dents et il me semble que notre plus jeune soeur Margrete était comme à son habitude installée à la table derrière le canapé, et comme à son habitude occupée à écrire, c'est-à-dire noircir ses cahiers quadrillés dont a toujours ignoré quelles histoires, quelles inventions, quelles confessions ils pouvaient bien contenir. [...] Elle s'y mettait dès le matin depuis des années, jour après jour, si je n'écris pas sur ces cahiers, disait-elle, tout ce qui est dans ma tête y demeurera et me submergera, nous submergera tous, affirmait-elle. Si bien que notre soeur Adina la laissait faire, se contentait simplement de l'envoyer chercher telle chose à l'étage, à la cuisine ou au jardin, rien d'important, jamais par exemple elle ne lui aurait demandé de sortir le linge de la machine à laver et d'aller l'étendre dehors sur le fil.
L'écriture est originale, simple et sans trop d'effets à la mode [on pense un peu à Échenoz, belle référence] : au fil des scènes qui remontent du passé, il faut se laisser bercer par les longues phrases sans queue ni tête de Véronique Bizot et se laisser promener dans les méandres des digressions et des souvenirs. Jusqu'à une courte fin abrupte et surprenante.
Car c'est l'histoire d'une famille : des frères, des soeurs.
La soeur Margrete déversait dans ses cahiers tout ce qui menaçait de la submerger. Paul avait lui, choisi d'enfouir tout cela dans les tiroirs secrets de sa mémoire : mais pendant ces quelques jours passés seul dans la maison familiale, tout cela va resurgir et le submerger à son tour.
En contre-point, comme en creux, on devine l'histoire des parents ... qui, par le passé, n'ont peut-être pas laissé beaucoup d'avenir à leurs enfants.
Un petit bouquin qui mérite une belle place dans notre répertoire des opuscules minuscules
Avec ce second roman (on n'avait pas encore lu le premier), Véronique Bizot confirme qu'elle a de l'avenir !

Pour celles et ceux qui aiment les courts romans ou les longues nouvelles.
C'est Actes Sud qui édite ces 103 pages qui datent de 2011.
D'autres avis sur Babelio.
 
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16 avril 2012 1 16 /04 /avril /2012 14:10

Yakakliker pour écouter


1+1=1.

Lui, c'est Philippe Chevalier.

Elle, c'est Charlotte Savary.

Eux deux, c'est Felipecha, un gentil duo franco-français aux ritournelles acidulées.

Un couple qui ne révolutionnera pas notre paysage musical mais qui nous laissera deux ou trois chansonnettes comme ce très joli De fil en aiguille. où se marient agréablement la douceur de Charlotte et le grave de Philippe.


Pour celles et ceux qui aiment les duos.

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9 avril 2012 1 09 /04 /avril /2012 06:48

Robinson des glaces.

On n'avait pas cédé (à raison visiblement) aux sirènes de Sukkwan Island, le précédent roman de David Vann : trop d'engouement, trop de ferveur sur les blogs, l'effet de mode nous avait paru suspect.
Mais on ne pouvait pas bouder trop longtemps et le pitch de son second roman, Désolations, semblait prometteur.
http://carnot69.free.fr/images/best-of-livres.png
Au fin de fond de l'Alaska, Gary et Irene sont à la retraite, leurs gosses élevés et devenus adultes.
Gary n'a plus qu'une obsession : construire sa cabane sur Caribou Island (c'est le titre en VO), l'île perdue au milieu du lac en face de chez eux.
Irene est prête à le suivre : tout, même la folie de Gary, plutôt que d'être abandonnée à nouveau (elle ne s'est jamais remise de la fuite de son père et de la pendaison de sa mère).
[...] Au petit matin, Irene porta sa part, rondin après rondin, du pick-up au bateau. On n'arrivera jamais à les caler les uns sur les autres, dit-elle à son mari, Gary.
Je vais devoir les raboter un peu, dit-il d'un air renfrogné.
Irene s'esclaffa.
Merci, dit Gary, Il affichait déjà cette expression inquiète et morose qui accompagnait tous ses projets impossibles.
Pourquoi ne pas construire la cabane avec des planches ? demanda Irene. Pourquoi faut-il absolument qu'elle soit en rondins ? Mais Gary ne lui répondit pas.
Voilà. On est à la page 10 seulement et tout est déjà dit : on sait qu'on va accompagner ce vieux couple finissant dans une lente mais certaine descente aux enfers, jusqu'à un dénouement qui ne pourra être que tragique.
Bientôt Irene sera prise de maux de tête terribles, qu'on devine psychosomatiques. Tous deux s'entêtent, chacun de son côté, Gary à bâtir sa cabane de traviole, Irene à ne pas le lâcher pour ne pas lui laisser l'occasion de la planter là, sur la rive.
Et pour être sûr que cette histoire soit vraiment terrible, David Vann nous a emmenés chez lui en Alaska :
[...] La fin de l'été dans cette région ressemblait fort à l'hiver. Ne te plains pas, se dit-elle. C'est toi qui as voulu venir. Elle avait imaginé l'Alaska comme une véritable aventure, mais à dire vrai la région lui semblait plutôt fade. On voit un ou deux élans et ils commencent à sembler aussi communs que les vaches.
Un pays de désolation. Pluies, neiges, vents et moustiques. Un pays avec ses cohortes de pêcheurs : à la ligne ou au chalut, mais David Vann ne nous donne certainement pas envie d'aller pêcher le saumon avec eux !
Rien à voir, par exemple, avec la pêche de la truite à la mouche dans le Maine où nous conviait William G. Tapply(1).
Le Maine c'est quand tu veux, mais l'Alaska non, sûrement pas !
Autour de Gary et Irene, leurs deux enfants qui sont restés à proximité : le fils Mark fume la marie-jeanne de son jardin, Rhoda rêve d'un mariage avec un riche dentiste qui court déjà le jupon. On se dit qu'ils ont des excuses, ils vivent en Alaska.
Voilà pour l'histoire et son décor.
http://carnot69.free.fr/images/coeur.gifReste le bouquin de David Vann : passées les premières pages, c'est terrible. On dévore ce bouquin à vive allure, impossible de le reposer, il ne s'y passe pratiquement rien mais c'est pire qu'un polar. L'obsession de Gary, courbé sous les muets reproches de sa sorcière de femme, incarnation de la réprobation, devient la nôtre. On partage les affres et les maux de tête d'Irene qui s'obstine à sauver son couple et à suivre son abruti de mari entêté. Tous les personnages, couple, enfants, conjoints, sont attachants, épais, humains et vrais. On croit prendre parti pour l'un ou l'autre, on aimerait bien s'identifier à quelqu'un, ne serait-ce qu'un demi-héros, mais le chapitre suivant nous le dépeint sous un jour encore plus sombre et plus attristant. Les tempêtes et les désolations de l'Alaska ne sont bien évidemment que les reflets de celles des âmes humaines, à moins que ce ne soit le contraire.
David Vann nous décrit des paysages grandioses (désolants mais grandioses !) mais c'est dans les têtes que tout se passe.
[...] Il faut que j'y aille, dit Mark.
Reste déjeuner, dit Rhoda.
J'ai promis de rendre le bateau. Il faut que j'y retourne.
Tu fuis comme ton père, dit Irene. Pourquoi tu ne peux pas rester ? C'est rien qu'un déjeuner. Pourquoi les hommes de cette famille passent-ils leur temps à fuir ?
Je ne sais pas, dit Mark, Peut-être parce que tu nous fous les jetons ? Si je reste une minute de plus ici, je vais hurler. Je ne sais pas pourquoi, mais c'est comme ça. Désolé. Ne le prends pas personnellement. Il avait ouvert la porte, s'enfuyait.
Que je ne le prenne pas personnellement ? dit Irene.
David Vann écrit là où ça fait mal. Et il écrit bien. Vraiment très bien.

(1) : c'était Dérive sanglante, Casco Bay et Dark Tiger, dans la même collection Nature Writing de Gallmeister.

Pour celles et ceux qui aiment les histoires de couple, même finissant. Les portraits aussi.
Et c'est donc la maintenant fameuse collection Nature Writing de Gallmeister qui édite ces 297 pages qui datent de 2011 en VO et qui sont traduites de l'américain par Laura Derajinski.
D'autres avis sur Babelio.
 
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4 avril 2012 3 04 /04 /avril /2012 07:28

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Fils et fille de ...

Le moins que l'on puisse dire c'est qu'il y en a des qui naissent sous une bonne étoile !

Deux bonnes étoiles, en l'occurrence.

Elle, c'est Ara, la fille de Philippe Stark. Elle touche sa bille en peinture.

Lui, c'est David, le fils de Jean-Michel Jarre (et de Charlotte Rampling, excusez du peu). Il touche sa bille comme prestidigitateur.

Mais ça ne leur suffisait pas et les voici en duo de musicos : The two.

Citons Ara la fine mouche : C’est sûr qu’on n’est pas comptables et ça vient forcément de quelque chose !

Un mariage réussi entre la magie et la peinture.

Leur pop est même moins lisse que celle du duo presque homonyme The Dø.

David y joue de sa voix magique (normal pour un prestidigitateur) et Ara pose là-dessus ses vocalises sucrées, couleur pastel.

Une pop-folk très acoustique (I wanna be with you again), aux accents parfois groove (Piece of you).

http://carnot69.free.fr/images/coeur.gifMais c'est vraiment la basse et le swing de Close to me qui valent le détour (yakakliker pour écouter). 

[...] I wanna leave my wife for you

I wanna leave my car for you

I can even leave my country too

If that means being close by you ...

... But I don't wanna feel you close to me

I don't wanna see you stand by me

The things you say make no sense to me

I don't wanna feel you so close to me [...]

The two : too much !

On espère qu'ils sauront transformer ce premier essai réussi ... pour avoir bientôt un autre album.

Allez, bon anniversaire Véro !


Pour celles et ceux qui aiment les duos.

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28 mars 2012 3 28 /03 /mars /2012 12:33

Cold case à la danoise.

Ça ressemble à un best-seller de gare surfant sur la vague du polar nordique.
C'est en partie vrai.
Vrai parce que Miséricorde, le bouquin du danois Jussi Adler Olsen raconte une histoire où l'on joue à se faire peur avec la disparition d'une jolie députée danoise, Merete Lynggaard, qui se retrouve enfermée dans une sorte de grand caisson d'isolement surcomprimé. Qui lui en veut au point de la torturer ainsi ? Un amant éconduit ? Un politicien qu'elle aurait dénoncé ? C'était en 2002. Depuis 5 ans, Merete croupit dans sa cage. Le dossier a été classé, on l'a cru disparue en mer.
S'il n'y avait que ces chapitres, on ne parlerait pas de Jussi Adler Olsen sur ce blog.
Polar noir
Mais il y a l'autre volet du bouquin : en 2007, l'inspecteur Carl Mørck échappe de peu à une fusillade. Ses deux collègues n'ont pas eu sa chance. Il aurait peut-être pu réagir un peu plus vite et les sauver ? Déjà que Carl Mørck n'était pas un compagnon bien agréable avant, désormais il est odieux avec ses collègues. Traumatisé par la fusillade, il déprime.
[...] Pour commencer sa femme l'avait quitté. Ensuite, elle avait refusé de divorcer, tout en continuant à vivre séparé de lui dans son abri de jardin. Finalement, elle s'était offert une brochette d'amants beaucoup plus jeunes qu'elle et avait pris la mauvaise habitude de lui téléphoner pour les lui décrire. Ensuite, son fils avait refusé de continuer à vivre avec elle et s'était réinstallé chez Carl, en plein crise adolescente. Et pour finir, il y avait eu cette fusillade à Amager, qui avait stoppé net tout ce à quoi Carl s'était raccroché.
Pour cuver sa peine, le voici donc relégué au sous-sol avec de vieux dossiers classés à ré-ouvrir, histoire de redorer le blason de la police aux yeux des politiques et d'obtenir des subventions supplémentaires. Bien sûr, le dossier sur le haut de la pile est celui de Merete Lynggaard disparue 5 ans plus tôt. Et le lecteur futé se doute bien que les deux histoires vont finir par se rejoindre.
Mais Carl est affublé d'un aide à tout faire : Hafez el Assad, un pseudo-réfugié syrien (!) qui cuisine des beignets dans le bureau de Carl le bougon. Ces deux-là forment une paire impayable. Et originale.
Assad ne se contente pas de laver par terre et de faire la cuisine, il conduit aussi la voiture comme Samy Naceri dans Taxi, il connaît les filons pour décoder les faux-papiers plus vite que la scientifique et surtout il décrypte les affaires plus vite que Carl ! Ah, j'oubliais, auprès des femmes il a aussi plus de succès que Carl le maladroit.
[...] Carl s'assit lourdement sur son siège en face de son assistant.
« Ça sent très bon, Assad, mais ici, on est à la préfecture de police, pas dans un gril libanais de Vanløse.
- Goûtez ça, chef, et félicitations monsieur le commissaire », répliqua-t-il en lui tendant un triangle de pâte feuilletée fourrée. [...] La situation n'était pas facile à gérer.
« J'ai mis tous les papiers concernant l'accident de voiture sur votre bureau, chef. Je vous parlerai un peu de ce que j'ai lu, si vous voulez. »
Carl acquiesça de nouveau. Il ne manquait plus que ce type se charge aussi de rédiger le rapport quand ils en auraient fini avec cette affaire.
L'humour féroce de Jussi Adler Olsen décoiffe et égratigne ses compatriotes au passage.
Un bouquin qu'on ne lâche plus dès qu'on a eu le malheur bonheur de l'ouvrir.
Heureusement, tout au long du livre, les affreux collègues de Carl le bougon ont déposé tout plein de dossiers mal ficelés sur son bureau du sous-sol : on espère qu'il va bientôt en rouvrir un autre !

Pour celles et ceux qui aiment les danois et les syriens.
C'est Albin Michel qui édite ces 489 pages qui datent de 2007 en VO et qui sont traduites du danois par Monique Christiansen.
D'autres avis sur Babelio.
 
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26 mars 2012 1 26 /03 /mars /2012 04:58

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Far voice from far west...

Après le country jazzy de l'anglaise Tammy Pain, après les petites bottes rouges de la canadienne Lindi Ortega, voici encore cette année une autre voix new-country. Celle de Claire Denamur.

On connaissait déjà la jeune dame par quelques petites chansons franco-françaises à l'humour bien tourné (Le prince charmant, par exemple).

Mais Claire Denamur s'est rappelé avoir vécu son enfance aux States et a fort bien su renouveler son répertoire : tout a changé, look, textes, orchestrations, ...

http://carnot69.free.fr/images/coeur.gifEt tout son nouveau disque (Vagabonde, 2011) transpire de cette nostalgie des grands espaces :

Tellement sûre j'étais

Tellement sûre j'étais

De ma nature, de ma jeunesse,

Tellement sûre, j'aurais aimé que ça dure, que je reste ...

On peut écouter ici.

Sa voix chaude et doucement cassée se prête parfaitement à ces complaintes de l'Ouest bercées d'americana : chansons écrites en français avec Da Silva ou reprises de standards américains (ou  encore le dernier tube à la mode, celui de Lana del Rey : Video games), l'album mérite d'aller vagabonder au loin en compagnie de cette voix.


Pour celles et ceux qui aiment (un peu) la country.

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On A Tout Rangé