
Lectures givrées ...


Après les finlandaises endiablées d'Indica, voici un autre groupe de filles.
Un tout autre genre de filles. Encore plus étonnantes !
C'est notre petite princesse Anastasia qui nous envoie ces quelques nouvelles de sa lointaine Russie.
En fait de nouvelles, elles ne sont plus très fraîches : les grands-mères de Buranovo affichent au compteur une moyenne d'âge d'un tout petit peu moins de 75 ans, la faute à une gamine de 43 ans dans la bande.
Elles viennent d'Oudmourtie, au fin fond de l'Oural, et heureusement pour le concours, c'est encore tout juste l'Europe !
Les Buranovskie Babushki avaient déjà tenté l'aventure de l'Eurovision en 2010. Sans succès. Mais à cet âge-là, on ne se décourage pas facilement et cette fois ça y'est (il était temps !) et les Бура́новские бабушки seront donc à l'Eurovison 2012. Et c'est en ce moment même à ... Bakou, en Azerbaïdjan !
Fallait bien un mot de notre petite A. pour nous rappeler tout ça !
Et la chanson alors (Party for everybody) ?
Ben ... le début est superbe, qui rappelle les mises en musique ethniques de Deep Forest.
La suite tourne au tube disco pour faire danser les mariages de campagne, et c'est dommage : on aurait bien aimé rester dans le ton de l'intro, mais ça n'aurait pas eu le succès escompté évidemment.
Allez, bien sûr on ne peut pas ne pas écouter ce dépaysant souffle venu de l'est ! Come on, everrrybody, come on and dance, avec les Babushki !
Pour celles et ceux qui aiment les grands-mères.
Un peu d'humour musical à prendre au second degré.
Mais ça s'écoute quand même. Enfin, ça se regarde surtout (Youtube propose plein de clips de bonne qualité visio et audio). Et puis ça dépayse. Et ça rajeunit !
Elles sont cinq et elles sont ... finlandaises.
La grande au cheveux rouges c'est Jonsu, Johanna Salomaa, la chanteuse (une voix à la Kate Bush).
Les autres girls : Jenny Mandelin à la guitare, Laura Häkkanen, la petite brune qui déménage à la batterie, Heini Säisä à la basse et Sirkku Karvonen qui allège (un peu !) le tout de ses claviers. Cinq nanas venues d'Helsinki et qui déménagent : c'est Indica. Un bonne dose de gothique, un soupçon de mystique et une louche de médiéval.
Leur dernier album est le plus audible mais est malheureusement chanté en anglais (Lilja's Lament) : il faut donc faire absolument le détour par les précédents opus pour les écouter rouler les "rRrRr" dans leur pétillante langue natale (Pyromaani). Ainsi on préfère l'ancien Pidä Kadestä à la nouvelle version Precious Dark.
Allez, fin de la rékrrré musikale !
Pour celles et ceux qui aiment les finlandaises.
Jamais BMR n'aurait pensé qu'un jour, fusse-t-il lointain, la philosophie occidentale avancée puisse être rattrapée, que dis-je : devancée, par la sagesse tiers-mondiale.
Mais voilà, crise, élections, re-crise, re-élections, c'est fait.
Sors de ma télé, Sors de ma télé hé !
T’es toujours au journal télévisé
T’as appris à promettre et à causer
Tu fais des plans sur la comète, allez,
On y croit, on n'y est jamais allé, on est désolés
Sors de ma télé, Sors de ma télé hé !
Tu nous endors, tu dis qu’on est des frères
Et tant pis si tu penses le contraire
Tu dis que t’as trouvé le médicament
Le bon remède mais tu dis pas comment ?
Tu fais des gestes avec les bras
Tu dis qu’un jour le peuple te comprendra
Qu’il faut un chef pour montrer le chemin
Que le bonheur, c’est pour demain
Sors de ma télé, Sors de ma télé hé !
Tu fais de belles phrases la main sur le cœur
Mais la fin de tes phrases on la connaît par cœur
On pourrait même, si tu laisses ta place,
Faire le discours à ta place
Bien entendu, dans cette chanson (qui date déjà de 2010 !), Tiken Jah Fakoly parlait de son pays africain.
Bien entendu ? Toute ressemblance avec un pays européen serait bien entendu, fortuite. Avez-vous bien entendu ?
Allez : éteindez la télé et allumez la zik !
Lui, c'est Philippe Chevalier.
Elle, c'est Charlotte Savary.
Eux deux, c'est Felipecha, un gentil duo franco-français aux ritournelles acidulées.
Un couple qui ne révolutionnera pas notre paysage musical mais qui nous laissera deux ou trois chansonnettes comme ce très joli De fil en aiguille. où se marient agréablement la douceur de Charlotte et le grave de Philippe.
Pour celles et ceux qui aiment les duos.
Le moins que l'on puisse dire c'est qu'il y en a des qui naissent sous une bonne étoile !
Deux bonnes étoiles, en l'occurrence.
Elle, c'est Ara, la fille de Philippe Stark. Elle touche sa bille en peinture.
Lui, c'est David, le fils de Jean-Michel Jarre (et de Charlotte Rampling, excusez du peu). Il touche sa bille comme prestidigitateur.
Mais ça ne leur suffisait pas et les voici en duo de musicos : The two.
Citons Ara la fine mouche : C’est sûr qu’on n’est pas comptables et ça vient forcément de quelque chose !
Un mariage réussi entre la magie et la peinture.
Leur pop est même moins lisse que celle du duo presque homonyme The Dø.
David y joue de sa voix magique (normal pour un prestidigitateur) et Ara pose là-dessus ses vocalises sucrées, couleur pastel.
Une pop-folk très acoustique (I wanna be with you again), aux accents parfois groove (Piece of you).
Mais c'est vraiment la basse et le swing de Close to me qui valent le détour (yakakliker pour écouter).
[...] I wanna leave my wife for you
I wanna leave my car for you
I can even leave my country too
If that means being close by you ...
... But I don't wanna feel you close to me
I don't wanna see you stand by me
The things you say make no sense to me
I don't wanna feel you so close to me [...]
The two : too much !
On espère qu'ils sauront transformer ce premier essai réussi ... pour avoir bientôt un autre album.
Allez, bon anniversaire Véro !
Pour celles et ceux qui aiment les duos.
Après le country jazzy de l'anglaise Tammy Pain, après les petites bottes rouges de la canadienne Lindi Ortega, voici encore cette année une autre voix new-country. Celle de Claire Denamur.
On connaissait déjà la jeune dame par quelques petites chansons franco-françaises à l'humour bien tourné (Le prince charmant, par exemple).
Mais Claire Denamur s'est rappelé avoir vécu son enfance aux States et a fort bien su renouveler son répertoire : tout a changé, look, textes, orchestrations, ...
Et tout son nouveau disque (Vagabonde, 2011) transpire de cette nostalgie des grands espaces :
Tellement sûre j'étais
Tellement sûre j'étais
De ma nature, de ma jeunesse,
Tellement sûre, j'aurais aimé que ça dure, que je reste ...
Sa voix chaude et doucement cassée se prête parfaitement à ces complaintes de l'Ouest bercées d'americana : chansons écrites en français avec Da Silva ou reprises de standards américains (ou encore le dernier tube à la mode, celui de Lana del Rey : Video games), l'album mérite d'aller vagabonder au loin en compagnie de cette voix.
Pour celles et ceux qui aiment (un peu) la country.