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On A Tout Archivé

6 juillet 2012 5 06 /07 /juillet /2012 14:39

D'autres avis sur Babelio


Silence, on oublie.

Jusqu'ici les bouquins nous emmenaient bien souvent parcourir les vastes et somptueux paysages de l'ouest américain.

Avec Charles T. Powers c'est une promenade vers les sombres et impénétrables forêts de l'est. De Pologne plus précisément.

Mais cet américain (un journaliste qui fut longtemps en poste à Varsovie) ne nous emmènera pas souvent en balade : il a eu la mauvaise idée de quitter ce bas monde en 1996, juste avant de remettre son premier et unique bouquin à son éditeur.

Pourtant Charles T. Powers a pris son temps pour planter ses arbres, son décor et ses personnages : nous voici dans un petit village de la campagne polonaise, un bled paumé quelque part entre Varsovie et la Russie.

L'histoire est à peine datée (du tout début des années 90), la Pologne semble sortir du moyen-âge et se relève péniblement de son passé.

[...] C'était la puissance soviétique qui nous avait délivrés de Hitler, qui avait lancé Gagarine dans l'espace et qui ensuite nous avait soumis à un joug d'une injustice flagrante. La première partie, nous l'avions apprise à l'école, la seconde, autour de la table du diner.

Les paysans ont du mal à joindre les deux bouts,  trouver du fourrage pour les bêtes ou du charbon pour la maison. Ils boivent.

Le jeune Leszek a repris la ferme de son père trop tôt disparu.

Bientôt on découvre dans la forêt le cadavre de son ami Tomek, le fils du voisin, le crâne fracassé.

Avec Leszek on arpente les sentiers où s'entremêlent le village et la forêt : le jeune Tomek traficotait visiblement avec les apparatchiks du coin et peut-être les russes. Alcool, armes, contrebande ...

[...] - La pompe que j'ai réparée chez vous l'été dernier, elle marche bien ?

- Oui, merci.

- Bien. Je me demandais ... Est-ce que vous avez discuté avec Karol, le vétérinaire ?

- Non. Pourquoi ?

- Je l'ai entendu dire des choses l'autre jour.

- Quoi donc ?

- Je ne suis pas sûr d'avoir tout compris. Comme quoi lui aussi aurait entendu certaines choses. Il voit du monde, vous savez. Il est intelligent, malgré son penchant pour la bouteille. Très intelligent. Certains hommes intelligents sont comme ça. Surtout dans un village comme le nôtre. C'est leur manière de survivre.

- D'accord, Andrzej. Qu'est-ce qu'il a dit ?

- Je n'en suis pas sûr, mais il a parlé de camions. Des camions russes, peut-être.

- Oui ?

- Quelqu'un les voit régulièrement, ces camions. Je ne sais pas quand. Mais quelqu'un les a vus, peut-être plusieurs fois, sur l'ancienne route de la carrière, près de la distillerie. La nuit, je crois me souvenir. Enfin, vous connaissez Karol ... Parfois c'est difficile de le comprendre. N'empêche qu'il entend des choses.

- La route de la carrière ? Mais il n'y a rien, là-bas, si ?

Il s'agissait d'une petite carrière, qui fournissait autrefois du gravier pour les routes. Elle était désaffectée depuis vingt ans.

- Il y a la distillerie pas loin.

- La distillerie ?

Leszek voudrait bien expliquer la mort de son ami et son enquête, sa quête plutôt, prend tout son temps comme les paysans du lieu.

http://carnot69.free.fr/images/coeur.gif Bientôt on se doute que les trafics de contrebande ne suffiront pas à expliquer le drame et qu'il faudra fouiller plus profond dans les sombres forêts qui entourent le village et préservent ses secrets : des pierres tombales disparaissent et les paysans se mettent à creuser ...

[...] - Je ne comprends pas. Pourquoi est-ce que tous ces gens creusent leurs fondations ? Pour trouver un trésor ?

- De l'or, vraisemblablement.

- Très bien, mais ... pourquoi ? Qui a dit qu'il y avait de l'or ?

- Eh bien, ce sont les vieilles maisons, mon père. Les vieilles maisons. Vous comprenez ... Là où habitaient les Juifs. Avant la guerre.

La mémoire et la forêt (c'est aussi le titre en VO) : une forêt épaisse et dense qui ne suffira pourtant pas à retenir les souvenirs du passé de ce petit village polonais. Une mémoire que chacun voudrait bien oublier ...

[...] - Parle-moi des Juifs, dis-je.

Il replia son journal et le posa sur la table de chevet.

- Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Ils ont souffert, ils sont morts.

- Dis-moi comment ils vivaient.

Il tendit le bras vers la lampe.

- Une autre fois, il est tard.

Bien loin du rayon polar et thriller où certains voudraient le caser, ce roman est un sinistre voyage aux fins fonds d'une campagne polonaise accablée de tristesse et de grisaille, courbée sous le poids d'un passé bien trop lourd à porter.

On retrouve ici un peu de la sombre et oppressante ambiance du Rapport de Brodeck.

Dommage que Charles T. Powers ne soit pas resté encore un peu avec nous ...


Pour celles et ceux qui aiment les secrets du passé.
Sonatine publie ces 477 pages qui datent de 1997 en VO et qui sont traduites de l'anglais par Clément Baude.

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2 juillet 2012 1 02 /07 /juillet /2012 06:59

Le salon où l'on cause en cause


Big sky

Après les mémorables Brumes électriques du bayou [1]  [2], on continue la route de l'ouest avec James Lee Burke, du côté de chez Swan Peak (merci Véro !).

Comme leur auteur, les héros de J.L. Burke quittent de plus en plus souvent la Louisiane où Katrina a ravagé les côtes et les coeurs.

Nous voici donc avec James Lee Burke, Dave Robicheaux et les autres sous le Big Sky du Montana.

Comme toujours avec cet auteur, les paysages font partie non pas du décor mais de l'histoire et même des personnages qui sont indissociables des espaces dans lesquels ils vivent.

Les Rockies vues de la Lolo PassDave Robicheaux, sa femme Molly, son pote Clete, sont venus pêcher dans les rivières du Montana, aux pieds des Rocheuses, sous le grand ciel bleu.

[...] Il y avait encore des endroits où l'on pouvait vivre sans être sur ordinateur, se dit-il, des vallées juste en bord de route, sur les hauteurs de la ligne Idaho-Montana. Il connaissait une ville, au nord du Nevada, à deux mille mètres d'altitude, où l'on allait chercher son courrier à la poste restante et où l'on passait son temps à jouer aux cartes et à pêcher la truite dans une rivière si froide que les arc-en-ciel avaient sur les flancs une bande d'un violet pourpre.

Mais les vacances s'arrêteront là. Avec James Lee Burke pas question de passer de bons moments entre potes à taquiner la truite. Pour la pêche à la mouche, voyez plutôt le regretté William G. Tapply.

Dans l'Amérique de J.L. Burke, les Rockies sont toujours là, le ciel est toujours bleu, mais rien ne va plus. Il ne reste que deux générations de cow-boys meurtris par les guerres du Vietnam (ça on connaissait) et d'Irak (et oui, désormais). Il ne reste que la nostalgie d'un Ouest qui n'est plus ce qu'il était.

Il ne reste que le fric et la violence (j'allais dire gratuite, mais non justement).

Du fric, il y en a dans ces coins de pêche idylliques où sont installés quelques milliardaires peu regardant sur les conditions de leur réussite.Le répertoire des polars

De la violence, il y en a pendant les vacances de Dave et Clete puisqu'un tueur commet des crimes plutôt horribles sur une série de victimes qui ne semblent pas avoir grand chose de commun entre elles.

Mais comme d'habitude avec cet auteur peu importe l'intrigue policière qui n'est là que pour nous tenir en éveil : si on lit J.L. Burke c'est avant tout pour son ambiance et les errances de ses personnages poursuivis par leur passé, tourmentés entre alcool, sexe, violence, religion, amour, vengeance, ... et j'en passe.

Et des personnages, il y en a : les seconds rôles sont largement fouillés, peut-être même plus que Dave Robicheaux lui-même, que l'on est supposé bien connaître désormais. L'histoire est complexe, touffue parfois même brouillée (c'est pas forcément ce qu'on apprécie le plus chez J.L. Burke) et il faut accepter de se laisser balader par le bout du nez sous le grand ciel bleu du Montana.

[...] Il était temps d'envisager les choses sous un autre angle. La convergence de tant d'éléments divergents sur le ranch d'Albert était trop forte pour qu'il s'agisse dune coïncidence. Clete était entré sans le faire exprès sur le ranch Wellstone, suscitant une réaction des employés de Wellstone, puis des Wellstone eux-mêmes. Un étudiant ayant des liens avec les prédicateurs des Wellstone avait été enlevé et assassiné sur la crête derrière la maison d'Albert. [...] Enfin, Troyce Nix, lui aussi du Texas, était apparu sur la scène, à la recherche d'un homme qui lui avait planté une lame, un homme dont je pensais qu'Albert savait qu'il s'agissait de son nouvel employé.

Cet été il y a du théâtre grec dans le Montana. De la tragédie. Les histoires de chacun convergent ici et la conjonction de tous ces destins ne présage rien de bon. Page après page on s'achemine inexorablement vers la catastrophe.

Même le shérif du coin voit bien qu'avec Dave et son pote Clete, ce sont les ennuis qui arrivent :

[...] Vous n'avez pas la maladie de la vache folle, en Louisiane, non ? Au Montana, c'est ce qu'on craignait le plus. Du moins, jusqu'à ce que vous arriviez les gars.

On aurait peut-être dû numéroter les cadavres ...

Il y a quelques années MAM & BMR avaient dû remettre à plus tard un voyage dans ces régions. ... Mais on veut croire qu'un jour ou l'autre, entre Missoula et Spokane, on franchira cette Lolo Pass en relisant James Lee Burke.


Pour celles et ceux qui aiment les grands espaces.
Rivages thriller édite ces 440 pages qui datent de 2008 en VO et qui sont traduites de l'anglais par Christophe Mercier.

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25 juin 2012 1 25 /06 /juin /2012 08:14
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Debriefing.

D'habitude on n'est pas trop fan des espions de John Le Carré, un auteur prolixe qu'on trouve souvent un peu loin de ses personnages.
D'autres avis sur BabelioMais celui-ci, Un traître à notre goût, nous était gentiment proposé par Babelio, alors ...
... alors, ce fut finalement une bonne surprise et on a effectivement trouvé cet espion à notre goût.
On accompagne un gentil couple d'anglais, bcbg c'est rien de le dire, Mr est sportif (tennis, alpinisme) et intello (prof d'université), Mme est jolie (forcément) et intelligente (avocate), bref aucun réalisme(1) mais on ne peut pas s'empêcher de les trouver à notre goût.
Mr et Mme passent de charmantes vacances à Antigua (aux Antilles hein, pas aux Canaries !).
Ils y rencontrent un gros mafioso russe qui les prend en amitié et joue au tennis avec Mr Bond tandis que Mme Bond s'apitoie sur les gentilles petites filles du vilain qui est venu sur l'île accompagné de toute une smala. La vie des mafieux russes a l'air bien compliquée et l'on comprend vite que l'affreux repenti (y'a sans doute des encore plus vilains derrière) cherche à passer à l'ouest moyennant quelques infos croustillantes sur les compromissions des puissances occidentales dans l'industrie du blanchiment d'argent sale, industrie dans laquelle les russes ont désormais damé le pion aux ringards parrains de Sicile.
Voilà, vous savez tout ou presque.
L'intérêt du bouquin n'est pas dans cette histoire qui nous vaut quand même quelques petites parenthèses bien sympas comme celle sur le goulag comme usine à fabriquer de la mafia (ah s'ils avaient su ...) ou sur quelques rouages du blanchiment ou encore sur les fausses pudeurs d'une City londonienne qui ne se montre pas très regardante en ces temps de crise et qui se moque bien de savoir d'où viennent ces liquidités providentielles.
C'est un ponte du Secret Service qui parle ...
[...] Si on regarde les choses en face, qu'est-ce qu'il y a de mal à transformer de l'argent sale en argent propre, en fin de compte ? Oui, l'économie parallèle, ça existe, et dans des proportions énormes. Nous le savons tous. Nous ne sommes pas nés d'hier. L'économie de certains pays est plus sale que propre, nous le savons aussi. En Turquie, par exemple. En Colombie. Et oui d'accord, en Russie aussi. Alors, cet argent, vous préférez le voir où ? Sale là-bas ou propre à Londres, entre les mains d'hommes civilisés, disponible pour des buts légitimes et le bien public ?
Effectivement, présenté comme ça, à l'heure où la machine à laver du Vatican déborde, on comprend qu'il faut se montrer accommodant avec ce nouvel ami venu de l'est. Surtout s'il détient quelques numéros de comptes en Suisse capables de faire tomber quelques personnalités occidentales.
Alors Mr et Mme Bond se retrouvent malgré eux embarqués dans une histoire qui les dépasse.
[...] Moi, je me retrouve avec pour ami et protégé un criminel endurci et impénitent, assassin de son propre aveu et numéro un du blanchiment d'argent.
Finies les vacances à La Barbade. Les voici chaperonnés par une équipe du Secret Service de Sa Majesté, guidés pas à pas pour finaliser la transaction avec l'affreux mafieux repenti qui détient des infos qui nous intéressent et surtout qu'on préfère avoir nous, plutôt que d'autres.
Le livre est une succession de dialogues savoureusement agencés, judicieusement construits, entre Mr/Mme et le vilain, entre Mr/Mme et les agents de Sa Majesté ou entre Mr et Mme tout simplement. Par touches successives on découvre tout cela, la grande histoire et le passé du parrain moscovite et de sa famille, les petites histoires et les dessous des agents du Secret Service chargés de débriefer Mr et Mme ou encore d'habiliter, comme on dit, le candidat transfuge.
Malgré l'absence d'émotion qui caractérise encore une fois Le Carré (ou le milieu qu'il dépeint ?), le livre se dévore agréablement et le suspense sera conservé jusqu'aux dernières pages ...
______________________________
(1) - non, je dis pas ça parce que madame est belle ET intelligente, mais quand même ce gentil petit couple propre, riche et beau est vraiment too much, et finalement c'est ce qui fait un peu le charme du bouquin

Disponible en ebookPour celles et ceux qui aiment les espions amateurs.
Points édite ces 446 pages qui datent de 2010 en VO et qui sont traduites de l'anglais par Isabelle Perrin.
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21 juin 2012 4 21 /06 /juin /2012 08:13

Yakakliker pour écouter


L, A, E dans l'A, T, I, Laeti.

Et bien non cette dame-ci ne vient pas d'Afrique mais de nos Antilles, de Guadeloupe plus précisément, après quelques détours par le froid Canada.

FM Laeti.

Elle c'est Laetitia (L, A, E dans l'A etc ...), lui c'est FM, François Marie, arrangeur et producteur.

Très jazzy, très soul, cette jolie voix des îles vire parfois sur des chemins folky-bluesy qui nous plaisent bien comme Sunken Dream et Show me the way.

Elle chante même en duo avec Fatoumata Diawara dont on parlait ici il y a quelques jours.


Pour celles et ceux qui aiment les voix des îles.

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18 juin 2012 1 18 /06 /juin /2012 14:44
D'autres avis sur Babelio

La croisière picole.

C'est d'abord le lieu (le Spitzberg, la Zona frigida, le Svalbard en norvégien) qui nous a accroché : il y a déjà longtemps, BMR & MAM y avait passé une semaine frigorifique, kayakant entre phoques et glaçons. Beau mais froid, même au mois d'août !
Le bouquin de la norvégienne Anne Birkefeldt Ragde retrace tout cela parfaitement : l'atterrissage à Longyearbyen en provenance de Tromsø tout en haut de la Norvège, la colonie russe de Barentsburg(1), le jour continuel et la fin des horaires, la peur des ours qu'on ne voit pratiquement jamais mais dont on parle tout le temps, l'obsession norvégienne pour garder ces terres propres et sans mégots de cigarettes(2), tout y est.
Mais au-delà de la balade touristique (réussie), on a découvert une auteure méconnue ici et réputée chez elle, quelque part entre Bridget Jones et Anna Gavalda.
Sauf que Anne B. Ragde décoiffe : elle n'a rien de politiquement correct, sa prose est juste et féroce, on se marre, on rit jaune, on jubile, on dévore son bouquin comme un ours dévorerait un phoque.
L'écriture est vive, la traduction visiblement à la hauteur.
L'héroïne de son bouquin (Béa) est caricaturiste pour les journaux politiques : c'est dire si le trait est acéré.
Ça commence avec une petite déprime,
[...] J'ai pris deux cafés en même temps, pour éviter de retourner faire la queue. Ce genre de chose aurait énervé Torvald. Le café était servi à volonté. mais il fallait se lever pour aller le chercher. J'ai donc dépensé quinze couronnes pour pouvoir rester assise. Ça l'aurait rendu fou. Il disait que mon côté panier percé raccourcirait sa vie de plusieurs années. Heureusement pour lui que je l'ai quitté, donc. Même si, au fond, il était adorable quand il dormait. À ce moment-là, il ressemblait à un ange. Sauf que ce n'est pas une vie d'avoir un partenaire qui vous plaît surtout quand il dort. On m'a dit que certaines personnes éprouvaient ça avec leurs enfants, mais je ne suis pas la personne pour en parler.
Et voici Béa notre dessinatrice partie en voyage organisé au Svalbard.
Sauf que la jeune dame ne se contente pas de larguer ses mecs, de dédaigner son rôle de mère potentielle et de boire des cafés.
En réalité elle picole comme un trou. Que dis-je, un gouffre. Elle est organisée. Quasi une scientifique du biberonnage.
[...] C'est un exercice délicat, cette histoire de bière light. Il faut savoir bien doser, pour sentir les effets de l'alcool et éviter la somnolence. On n'a pas ce genre de problèmes avec une bière plus alcoolisée. On est sûr d'avoir l'ivresse avant de devenir léthargique.
Elle ne se cache même pas d'avoir choisi cette destination parce que les alcools y sont détaxés.
Nos flics et inspecteurs avinés habituels sont relégués au dernier rang de la classe. Béa est désignée major de promo, sans contestation possible. Et en plus, sympa, elle n'a pas le vin triste.
Mais tout ça, c'est à la surface de la glace. Dès le début, grâce à quelques indices soigneusement dosés, on nous laisse deviner qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. L'alcool. Le titre. Béa semble avoir entrepris ce voyage moins pour le cognac ou le gin détaxé que pour se venger de quelque chose, sans doute un passé terrible ?
Le mystère se dévoile aux deux tiers du bouquin et on est un peu surpris de découvrir si tôt le pot aux roses et le dénouement. Malgré l'ombre du passé, on s'amusait bien en compagnie de Béa. Pochetronnée ou pas, elle ne gardait pas sa langue dans la poche de sa doudoune et on aimait bien suivre avec elle la croisière dans les eaux glacées et ensoleillées, au rythme des jours et des jours(3).
Mais finalement la dernière partie du bouquin tiendra ses promesses, d'autres masques tombent, d'autres passagers de la croisière se révèlent sous un autre jour : Anna B. Ragde s'avère une sacrée portraitiste.
[...] « Alors, c'était bien ton voyage ? » Bien sûr, je lui raconterai plus tard. Tout. C'est-à-dire rien.
Une fois embarqué à bord, impossible de lâcher le bouquin qu'on dévore en quelques heures, un bouquin qui mériterait presque un petit coeur ... le prochain peut-être ?

(1) - c'est le charbon qui fut un temps la richesse de l'archipel
(2) - la Norvège n'a que des droits d'administration sur ces îles et se voulant irréprochable aux yeux des Nations, elle veille jalousement sur leur écosystème : on y débarque avec ses sacs poubelles et on repart avec, aucune trace !
(3) - notez cet habile jeu de mots(4) puisqu'il n'y a pas de nuit là-haut ...
(4) - oui bien sûr, l'habitude vous a rendus attentifs à ces traits d'esprit, fins, spirituels et désormais fameux, mais des fois je souligne quand même, des fois que l'un de vous somnole un peu après une dure journée et passe à côté de l'un de ces grands moments de la blogoboule, ce serait dommage, après tout le mal que je me donne !

Disponible en ebookPour celles et ceux qui n'aiment ni les ours, ni les phoques.
Balland édite ces 396 pages qui datent de 2011 et qui sont traduites du norévgien par Hélène Hervieu et Eva Sauvegrain
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14 juin 2012 4 14 /06 /juin /2012 09:11

Yakakliker pour écouter


La sorcière de Kirikou.

BMR & MAM, deux baobab-cool

Est-ce pour la photo ? Est-ce pour la musique ?

En tout cas la voix de Fatoumata Diawara est à l'image de la dame : hiératique et exotique.

Fatou est un peu la divine diva du Mali.

On n'apprécie pas toujours à leur juste valeur les ambiances jazzy de son répertoire mais son Wilile vaut certainement le détour.

Fatou Diawara tenait le rôle de la sorcière Karaba dans la comédie musicale tirée du dessin animé de Michel Ocelot.


Pour celles et ceux qui aiment les voix venues d'ailleurs.

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11 juin 2012 1 11 /06 /juin /2012 09:01
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Robinson des glaces (1/2).

Finalement, on avait bien fait.
Bien fait de ne pas céder aux sirènes de Sukkwan Island, le premier roman de David Vann. Bien fait de résister à l'effet de mode qui nous avait paru suspect.
Bien fait d'attendre un peu et de ne prendre un billet que pour le vol suivant, direction Alaska toujours bien sûr, pour Caribou Island et Désolations, voyage éprouvant dont nous ne sommes pas revenus tout à fait indemnes.
À la lecture (surtout dans cet ordre-là !), Sukkwan Island n'est finalement qu'une pâle copie, un brouillon du roman suivant, beaucoup, beaucoup plus abouti.
Autant Désolations nous aura marqué d'une forte empreinte, autant Sukkwan Island nous laisse sur notre faim de saumon fumé.
On y (re)trouve les mêmes thèmes et les mêmes personnages : parents et enfants, couple plus que finissant, mâle coureur de jupons, homme fuyant sa propre vie sur une île déserte et glacée, cabane en planches de guingois, vaine pêche au saumon, paysages grandioses et hostiles, homme en perdition que seule l'obstination entêtée semble maintenir en vie, désolations ...
Notre billet Il aurait voulu ne pas être celui qu'il était, ne jamais trouver personne. S'il trouvait quelqu'un, il faudrait lui raconter son histoire qui, il devait bien l'admettre, semblerait terrible.
Certes l'histoire est terrible mais celle de Désolations, moins tape-à-l'oeil s'avère finalement plus puissante et mieux construite et il faut avouer qu'ici on peine un peu à suivre ces deux personnages, père et fils, perdus sur Sukkwan Island. Emporté par la violence sourde et la force inéluctable de son histoire, David Vann a délaissé l'écriture. C'est tout l'inverse dans Désolations où il ne se passe presque rien et le second roman, peaufiné, affiné, est beaucoup, beaucoup plus fort.
Qu'y avait-il de magique dans ces endroits ? Qu'y avait-il dans cette idée de Frontière qui le poussait à penser que rien d'autre n'avait d'intérêt ? Ça n'avait aucun sens, il aimait son confort et ne supportait pas la solitude. À chaque instant de la journée, désormais, il avait envie de voir quelqu'un. Il avait envie d'une femme, de n'importe quelle femme. Peu lui importait le paysage s'il devait l'admirer seul.
Alors résumons-nous : si vous ne connaissez pas encore David Vann précipitez-vous sur l'île des Désolations, et si vous aviez déjà succombé aux charmes de Sukkwan Island, ne manquez pas le remake en bien plus mieux.
Dans tous les cas, ne passez pas à côté !
Évidemment avec des romans d'une telle puissance dévastatrice on se dit que David Vann n'a pas dû avoir une vie toujours facile, alors on se renseigne : James Vann, le père de David donc, aime les femmes, la pêche et la chasse. Quand son fils nait, il est dentiste sur l'île d'Adak à la pointe ouest de l'Alaska. Mais James Vann est infidèle. Les parents se séparent, le père reste dans ces froides contrées tandis que la mère, David et sa soeur partent pour la Californie. Finalement le père se suicidera au pistolet.
Trente ans après, David Vann a refait surface : il est devenu écrivain célèbre (!) et fait de la voile dans les eaux turques.
Il s'apprête finalement à réaliser le rêve du garçon de Sukkwan Island : faire le tour du monde en bateau ...
Après avoir lu ses deux bouquins, bon sang, c'est tout ce qu'on lui souhaite : bon vent !

Pour celles et ceux qui aiment les histoires (terribles) de père et fils.
C'est Nature Writing de Gallmeister qui édite ces 200 pages qui sont traduites de l'américain par Laura Derajinski.
D'autres avis sur Babelio. 
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7 juin 2012 4 07 /06 /juin /2012 09:22

Yakakliker pour écouter


Une autre image du Rwanda.

BMR & MAM, deux baobab-cool

Il est des petites musiques qui ne pèsent guère plus de 21 grammes mais qui sonnent, sonnent, sonnent ...

Tel est le folk de Jali, world music aux accents de reggae, entre Afrique et chanson française.

Jean-Pierre Antouali (dit Jali, le nom d'une montagne de son pays) est né au Rwanda, il a grandi en Belgique(1). Il gratte comme un maestro et chante avec brio.

Jali a fort bien réussi son Paris et ne va pas tarder à trouver où décrocher des ailes ...

Guitare, texte et voix, tout cela résonnent à l'unisson, un peu bruyant, un peu brouillon, mais mélodies sympas, on aime bien ce folk rafraîchissant.

[...] Haut - perché, à - sa fenêtre ...

Ses petits poèmes sautillants sont tout plein de fraicheur.

Bon vent au jeune Capitaine Jali sur son Española ...


(1) - ah ! j'étais sûr et certain d'avoir la question : non, la montagne Jali est une montagne du Rwanda et pas de la Belgique, pffff ...


Pour celles et ceux qui aiment les jolies petites histoires.

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4 juin 2012 1 04 /06 /juin /2012 15:16
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Géométrie appliquée.

BMR & MAM, deux baobab-coolAvec son titre curieux, Mathématiques congolaises est un bouquin qui ne paie pas de mine mais qui vaut vraiment le détour : enfin un roman africain moderne et à l'écriture très contemporaine, avec de l'humour et même un petit air de polar pour rendre le tout encore plus lisible à nos yeux européens.
Le Congo dont il s'agit n'est pas l'ancienne colonie française mais celui d'en face, le Congo-Kin, celui de la RDC et de Kinshasa.
À travers une très belle galerie de personnages savoureux qui se croisent et dont les vies s'entrecroisent, In Koli Jean Bofane nous fait découvrir la vie quotidienne de Kinshasa et au-delà, la vie quotidienne de nombreux pays africains(1).
Dans les rues de Kinshasa, Célio Mathématik trime et frime.
Son (sur)nom, il le tire d'un manuel de maths qui ne le quitte plus :
[...] Lui, qui n'avait plus de parents et personne d'assez intime pour lui servir de guide à travers la vie, commença à bâtir ses convictions à partir de ce qui était écrit dans le manuel. En grandissant, sa confiance en le livre s'était renforcée. [...] Parfois même, lorsqu'il lui avait fallu jauger ses semblables, il lui avait été utile de savoir que deux pyramides, qu'elles soient droites ou obliques, étaient identiques si les bases et les hauteurs étaient les mêmes. L'apparence ne comptait pas, il fallait savoir mesurer ce qu'il y avait à l'intérieur, comme chez les êtres humains.
Leçon de choses ou leçon de maths, leçon de gens surtout : petites gens, frimeurs, militaires, politicards, ...
[...] Les bailleurs de fonds nous ont fuis depuis longtemps. Tout cela donne du carburant aux troubles sociaux de toutes sortes. Comment voulez-vous démocratiser dans ces conditions ? [...] Toujours là à donner des leçons. Pourtant les Occidentaux ont bien bâti leur puissance sur l'oppression du monde, eux ! Combien de peuples n'ont-ils pas dû opprimer et massacrer avant d'asseoir leur soi-disant démocratie ? On ne bâtit pas sur rien, Celio. Ils le savent pourtant bien. Il y a un prix à payer pour tout. Qu'on nous laisse un peu de temps, bon Dieu !
Très intéressant regard (à la fois tendre et lucide) sur les africains. 
In Koli Jean Bofane est né en RDC mais vit désormais à Bruxelles et c'est là son premier roman. Chapeau.
______________________________________
(1) : ceux qui ont eu la chance de vivre quelques temps ici ou là, retrouveront dans ces descriptions, tout “leur” quotidien 

Pour celles et ceux qui aiment l'Afrique.
C'est Actes Sud (Babel) qui édite ces 318 pages qui datent de 2008.
D'autres avis ici et .
 
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31 mai 2012 4 31 /05 /mai /2012 09:38

Yakakliker pour écouter


Hallelujah, le rasta blanc.

Le vieux bonhomme (bientôt 78 ans !) vient de sortir un nouvel album : Old ideas, avec quelques pépites comme la ferveur d'Amen ou le swing de The darkness.

L'occasion aussi de (re)passer par deux lives qu'on avait zappés bien à tort : Live in London et Songs from the road, une compile des meilleurs moments de son world-tour des années 2008.

Quelle puissance.

http://carnot69.free.fr/images/coeur.gifJamais Leonard Cohen n'aura été aussi fervent prométhée, qui blasphème, jetant son notre humanité à la face de dieu, incarnant une sorte d'équivalent profane ou judéo-chrétien du reggae.

Jamais la mâle voix gravissime accompagnée de c(h)oeurs féminins, aériens et pluriels, n'aura été aussi sexy.

Mais c'est aussi que la musique de Cohen est avant tout physique : ce ne sont pas des voix qui chantent mais bien des corps qui soufflent.

Tell me again when I'm clean and sober
Tell me again when I've seen through the horror
Tell me again, tell me over and over
Tell me that you love me then
Amen, Amen, Amen... Amen

C'est ben la première fois que BMR entonne ces mots sacrés, Amen ! (MAM a heureusement bénéficié d'une meilleure éducation).

There is a crack in everything, that's how the light gets in ...

http://carnot69.free.fr/images/etoile.gifLes orchestrations sont sublimes. D'habitude on n'est pas trop fan des lives, mais là, chapeau l'artiste, les deux albums Songs from the road et London revisitent et magnifient les vieux standards comme Suzanne ou The partisan. Dans ces derniers albums, les cordes de Javier Mas (ah, quel Partisan !), la guitare de Bob Metzger (ah, http://carnot69.free.fr/images/leonard cohen2.jpgce I tried to leave you !), les cuivres de Dino Soldo (ah, les sanglots longs d'Amen !), l'orgue Hammond de Neil Larsen (Hallelujah !) sont tout simplement de pures merveilles, de petits miracles. Et les Webb sisters autour de Sharon Robinson, les choristes, oh les choeurs !

So, as Mr. Cohen says :

There's nothing left to do
when you've got to go on waiting
waiting for the miracle to come

Nothing left to do ... just listen to this music.


Pour celles et ceux qui aiment les prières profanes.

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