Oui tout est dans le titre : Les talons hauts rapprochent les filles du ciel.
Y’a des titres comme ça, tout plein de poésie, des titres qui font rêver.
D’autant que les blogs de ci de là promettaient un petit polar enlevé et plein d’humour.
Oui tout est dans le titre.
C’est à dire aussi que après le titre, ben y’a rien d’autre.(1)
Quel livre décevant ! Quelle écriture bâclée !
Un soi-disant polar dans le milieu branché (pardon : hype) des soirées parisiennes.
Le jeune homme deale de la coke pour se payer ses soirées hype et les jeunes filles hype qui vont avec, y’a pas de sot métier.
[…] Pour moi, c’était plutôt Carpe Noctem – profite de la nuit.
Justement, des jeunes femmes sont découvertes, plus trop vivantes, un peu charcutées(2).
Alors (là, tenez vous bien) le jeune dealer est sollicité par son ex, qui est fliquette, pour mener l’enquête. Ben voyons.
Fastoche, il drague la fille du suspect dans les soirées (hype, vous vous rappelez hein ?).
Bon, ben voilà, on a tout dit. Y’avait bien que le titre : tout est dans le titre.
Intrigue nullissime, ambiance hype mais sans aucun intérêt.
Quel dommage de voir ainsi gâché un aussi joli titre …
Et en plus, c’est fort mal écrit et l’humour promis n’est que trop rarement au rendez-vous.
[…] Bon, tu m’as dit que tu avais des ennuis, et c’est vrai que tu n’as pas l’air dans ton assiette. Qu’est-ce qu’il se passe ?
— C’est une histoire de drogue ? T’as les flics aux trousses ? Des trafiquants ? T’as pas honoré un deal ? renchérit Moussah avec sa belle voix de basse.
— T’as baisé la mauvaise fille ? T’es tombé sur une femme mariée ? Tu t’es embrouillé avec un videur ?
— Tu t’es chopé une MST ? Le virus maudit ?
Je secouai la tête devant toutes leurs hypothèses. À les entendre, c’était un miracle que je sois encore en vie avec tous les risques qui me pendaient au nez.[…] Les videurs ici semblaient sortis d’une publicité Benetton : un asiatique, un black, un blanc, un beur.
Avec même de temps à autre un second degré qui confond autodérision et autosatisfaction :
[…] Un dernier regard au Masque de l’année – qui lisait une littérature aussi facile, franchement ?
Nombreuses et nombreux furent celles et ceux qui s’étaient enthousiasmé(e)s sur ce premier roman. Hélas ce n’était pas le dernier et Olivier Gay a déjà commis une suite (au titre moins bien venu, fort heureusement). Mais maintenant on est prévenus.
(1) - bon d’habitude, on préfère donner envie et on n’aime pas trop dénigrer sur ce blog : quand on n’aime pas, on n’en parle pas : à chacun de se faire sa propre idée, souvent différente. Mais de temps en temps ça fait quand même du bien de dire du mal ! Et puis comme ça les coups de cœur prennent du relief !
(2) - mais aucun effet gore dans le bouquin, Olivier Gay sait qu’il ne sait pas faire, et c’est heureux
Pour celles et ceux qui aiment les titres poèmes.
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