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On A Tout Archivé

18 octobre 2010 1 18 /10 /octobre /2010 06:42

Critikat en parle


Le choix de Sarah.

Dans cette automne ciné poussif, il ne faudrait surtout pas manquer le film de Gilles Paquet-Brenner(1) : Elle s'appelait Sarah, l'adaptation du bouquin de Tatiana De Rosnay(2).

Mais on est fan de Kristin Scott-Thomas et elle ne nous avait pas échappé sur l'affiche.

...

Le soir du 16 juillet 42, la police française frappe à la porte de la famille Starzynski.

La petite Sarah fait le mauvais choix : pour lui éviter la rafle, elle enferme son petit frère dans un placard ...

Quelques jours plus tard, trop tard, elle réussira à s'échapper du camp de Beaune-la-Rolande, non loin d'Orléans, où furent emmenés la plupart des juifs parqués au Vel d'Hiv ...

La première partie du film, tout en bruit et fureur, reconstitue ces sombres événements sans éviter quelques lourdeurs académiques.

http://carnot69.free.fr/images/coeur.gifMais c'est après cet exercice difficile que le film prend vraiment tout son sens et tout son intérêt en se recentrant sur notre époque et une histoire très actuelle : Kristin Scott-Thomas est une américaine qui vit à Paris, elle est journaliste, ... elle enquête sur cette Rafle du Vel d'Hiv.

Son architecte de mari retape l'appartement de son enfance dans le Marais ...

Le Marais c'était bien sûr le quartier juif en 1942. L'appartement était justement celui de la petite Sarah : les grands-parents du mari architecte avaient récupéré l'appartement en août 42 dès qu'il fut "libre" ... La grande Histoire se mêle à la petite, le film oscille habilement entre alors et aujourd'hui, les souvenirs du passé viennent bouleverser les équilibres du présent, ... Kristin Scott-Thomas se met en quête de retrouver la trace de Sarah et de ses descendants. Le film est un peu l'histoire de cette enquête, une quête intérieure et personnelle de Kristin également.

Tous les acteurs sont admirables : comme à son habitude Kristin Scott-Thomas illumine l'écran, le rôle semble écrit pour elle. On est également ravi de revoir Michel Duchaussoy (dans le rôle du le beau-père donc contemporain que la petite Sarah) : il est remarquable. Niels Arestrup (lui aussi se faisait trop rare mais il est sur plusieurs affiches en ce moment) campe le paysan qui recueillit la jeune Sarah à l'époque : son Heil Hitler (3) fera date ! Tous les personnages sont fouillés, intéressants, et tous les acteurs sont vraiment très bons.

Une fois passé l'exercice imposé du début, le film est tout en équilibre, plein de justesse et de finesse. Aucun jugement sur des personnages complexes, ceux d'hier comme ceux d'aujourd'hui.

Même la réplique finale qui est bien sûr celle qu'on attend, sans surprise, parvient à nous émouvoir.

À l'unanimité de MAM, BMR et de notre teenageuse maison, un film très réussi sur un sujet pourtant casse-gueule : après quelques pas hésitants, le suprenant Gilles Paquet-Brenner(4) a trouvé la bonne foulée.

On y voit notamment quelques images du Mémorial de la Shoah à Paris (les premières au ciné apparemment).

______________________________

(1) : dont apparemment, on a bien fait de louper les films précédents ...

(2) : bof le livre ? pas lu ici, sauf par notre teenageuse maison

(3) : lorsque les allemands viennent fourrer leur nez dans sa ferme

(4) : ce réalisateur est d'origine juive, le vieux juif à la bague empoisonné est un hommage à son grand-père


Pour celles et ceux qui aiment l'Afrique.
Critikat en parle. Une interview du réalisateur.
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4 octobre 2010 1 04 /10 /octobre /2010 20:07

Une interview du réalisateur


Le choix du père.

BMR & MAM, deux baobab-coolDécidément après notre voyage au Pays Dogon, après l'expo des Masques-coeur du musée Branly, l'Afrique est toujours à l'honneur : quelques jours après Benda Bilili au Congo-Kinshasa, voici Un homme qui crie dans N'Djamena au Tchad de Mahamat-Saleh Haroun (prix du jury de Cannes).

Cet homme qui crie, c'est un peu le côté sombre de l'Afrique que l'on avait vue (et écoutée !) avec le Staff Benda Bilili.

Les deux films dépeignent pareillement des situations très dures et plutôt sombres et tous deux partent également du même constat : livrée à l'adversité, l'Afrique est abandonnée des dieux.

Mais là où Benda Bilili réussissait à délivrer un peu d'espoir avec la débrouille et la musique pour Papa Ricky et ses acolytes, Un homme qui crie ne laisse aucune échappatoire à son héros, Champion.

Adam (abandonné des dieux, on l'avait bien dit !) est un ancien sportif, champion de natation (d'où son surnom). Désormais âgé, c'est le maître-nageur de la piscine d'un grand hôtel de N'Djamena. Cette piscine est toute sa vie ou plus justement, ce qui le raccroche à toute sa vie.

Mais les temps ont bien changé et l'hôtel (désormais dirigé par une chinoise !) se restructure : le Champion doit céder la place à son propre fils (à qui il a tout appris) qui sera le jeune et beau maître-nageur de l'hôtel.

Adam se voit relégué au rang de garde-barrière à l'entrée du parking, et encore c'est une faveur.

Mais il n'y a pas qu'à l'hôtel que les temps changent : N'Djamena vit en état de siège, les rebelles approchent, les blindés de l'ONU patrouillent, les hélicos survolent la ville ... rappelez-vous c'était en 2008 lorsque les rebelles tentaient de reprendre le pouvoir et s'approchaient dangereusement de la capitale(1).

En ville, les loyalistes collectent et recrutent pour l'effort de guerre. En dépit de sa gloire passée, Adam n'a sans doute que trop peu de moyens pour répondre aux demandes du chef de quartier. Les miliciens viendront donc enrôler son fils de force ... et du même coup, le Champion retrouvera sa chaise de maître-nageur.

C'est le choix impossible et peu glorieux qu'Adam, abandonné des dieux, a dû faire, ou plus exactement et c'est peut-être pire, a laissé faire.

Bien sûr tout cela finira plutôt mal et Champion aura beau "marcher sur l'eau" dans la dernière scène du film (la photo de l'affiche), cela ne renouera pas le lien avec les dieux.

Malgré la violence guerrière de l'arrière-plan, malgré le tragique de l'histoire, le film est très lent : c'est presque un album photos, un album de très beaux portraits.

Avec de très beaux personnages : Adam bien sûr, mais aussi sa femme Mariam, son fils Abdel, ... même les rôles secondaires comme la gérante de l'hôtel (Madame Wang) ou le vieux cuistot (David) sont dépeints avec peu de mots mais beaucoup de tendresse.

Et enfin l'amie du fils, Djénéba Koné, une chanteuse malienne (la boucle est bouclée avec notre voyage au Mali !) qui joue en quelque sorte son propre rôle (et signe quelques chansons).

Paradoxalement, le personnage de ce père qui commet l'indicible - vendre son fils à la guerre et récupérer ainsi au passage son statut social - n'est jamais mis en accusation dans un film qui ne porte aucun jugement et se concentre sur les faits, de terribles faits. Il en est d'autant plus convaincant.

Comme le dit lui-même Mahamat-Saleh Haroun, on n'est pas à Hollywood et il n'y a pas les bons d'un côté et les méchants de l'autre : Je laisse ça à Hollywood, pour qui il y a des bons qui finissent toujours par triompher des méchants. Le cinéma hollywoodien est devenu l’idéologie du pays lui-même. Mais, pour moi, il n’y a pas de bons ni de méchants, je laisse ce jugement à Dieu, si tant est que Dieu existe.

Et oui tout est là : si tant est que Dieu existe ... mais manifestement Il a déserté l'Afrique, y laissant les hommes désemparés et sans plus de repères.

Pour finir sur une note plus légère, quelques mots encore du réalisateur, qui éclairent le rapport des africains à la cuisine, particulièrement évident dans ce film, que ce soit avec Mariam qui prépare le repas d'une famille sur le point d'exploser ou ici, avec David le cuistot de l'hôtel bientôt mis au rencart :

"J'ai eu envie de rendre hommage à l'acte de cuisiner. Pour moi, la générosité ne peut pas mieux s'exprimer qu'à travers la cuisine : on cherche à donner le meilleur de soi en voulant nourrir l'autre.C'est la philosophie qu'il partage et il ne comprend pas ce qui lui arrive car il se considère comme pourvoyeur d'amour. Tout comme Adam, il se sent perdu et décalé dans un monde qu'il ne reconnaît plus".

______________________________

(1) : le Tchad avait même failli en découdre avec le Soudan, accusé de servir de base arrière aux rebelles ...


Pour celles et ceux qui aiment l'Afrique.
Critikat en parle. Une interview du réalisateur.
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29 septembre 2010 3 29 /09 /septembre /2010 07:02

Frodon en parle


  Devoir de mémoire.

Après Indigènes, Rachid Bouchareb poursuit sa trilogie algérienne avec Hors la loi qui met en scène, non pas la Guerre d'Algérie dans son ensemble, mais plus précisément l'activisme du FLN en France et à Paris, des bidonvilles de la banlieue ouest aux usines Renault, et notamment la collecte des fonds destinés à financer la révolution et la guerre d'indépendance.

Histoire (avec un grand H !) de bien planter le décor, de bien ancrer le propos, le film s'ouvre(1) sur la manifestation de Setif, le 8 mai 1945 et se termine sur celle de Paris, le 17 octobre 1961 où notre bienveillant préfet Papon s'illustra.

Disons le tout de go, le film de Bouchareb est plutôt maladroit et appliqué : le sujet est (toujours) sensible, le cinéaste veut (trop) bien faire.

Le résultat est très académique et entend visiblement coller à ses modèles comme L'armée des ombres de Melville.

Cela étant dit, ce film a le mérite d'exister et d'éclairer, pour le grand public, une page de notre Histoire rarement mise en scène.

On connait bien maintenant l'épisode sinistre du 17 octobre 61 et la répression féroce qui suivit, au point que la Seine charriait des cadavres.

Ce que l'on feint souvent d'ignorer par contre, c'est la manifestation de Sétif et les massacres qui s'ensuivirent.

Le 8 mai 45 à Sétif on fête la victoire comme partout ailleurs. Les nationalistes algériens profitent de cette tribune pour défiler pacifiquement.

La manifestation dégénère et on déplore quelques morts ... mais pendant plusieurs jours l'armée française va s'acharner sur la population et cette affaire tournera vite au véritable massacre organisé. L'aviation et la marine bombarderont les villages. Les estimations les plus basses parlent de plus de dix mille morts !

Le film de Bouchareb (sans doute soucieux de consensus) n'évoque ce massacre que de façon très light et très partielle(2) mais a le mérite d'ancrer le sentiment nationaliste algérien au coeur de ces terribles événements.

Même si la guerre d'Algérie ne commencera officiellement que neuf ans plus tard, lors de la Toussaint Rouge de 1954.

Outre le rappel de ces événements historiques, Hors la loi a également l'intérêt de bien enraciner ses personnages dans toutes les guerres de cette époque décidément très agitée.

Bien sûr la Guerre de 40 (voir Indigènes) mais également la Guerre d'Indochine puisqu'à Dien Bien Phu, l'armée coloniale et les algériens seront également présents aux côtés des soldats de métropole. Ils verront les combattants du Viet-Minh conquérir leur indépendance. Puis tout le monde rentrera d'Indochine pour se retrouver parfois dans des camps opposés, à Alger comme à Paris.

S'il vous fallait une dernière raison - et non des moindres - d'aller voir ce film, lisez cet article du Monde, daté du mois de mai (peu avant le Festival de Cannes) et co-signé par plusieurs personnalités, qui évoque le financement du film et les critiques de certains députés de droite regrettant ouvertement de ne pas avoir pu censurer l'apport des fonds publics.

__________________________

(1) : en fait, la scène d'ouverture est encore plus ancienne, avant Guerre(s), avec l'humiliation des paysans algériens lors des expulsions coloniales

(2) : quelques cadavres alignés sur les trottoirs de Sétif le jour même de la manifestation


Pour celles et ceux qui aiment l'Histoire, même si elle est pas jolie jolie.
JM. Frodon en parle très bien.
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28 septembre 2010 2 28 /09 /septembre /2010 07:11

Yakakliker pour écouter


Miousik ET Cinoche.

Après l'expo du musée Branly, restons encore un peu sur les rives du Congo ...


BMR & MAM, deux baobab-coolIls sont nés sur des tonkars mais ils feront un carton lors de leur tournée en Europe. Ils sont noirs, ils sont SDF, ils vivent dans la misère à Kinshasa, ils ont eu la polio et ils sont devenus infirmes, mais ils réussiront à enflammer les Eurockéennes de Belfort et d'autres festivals encore, jusque sous la neige à Oslo.

Au fil d'un reportage en Afrique sur les musiques urbaines, Renaud Barret et Florent de La Tullaye (les réalisateurs de ce documentaire) font la rencontre du Staff Benda Bilili ! dont les membres vivotent entre les tonkars des rues de Kinshasa et le zoo de cette capitale de la RDC (l'ancien Zaïre, lui-même ancien Congo Belge) qui leur sert de “salle” de répétition (sans doute le seul endroit calme de la ville !).

Pendant plusieurs années, les deux cinéastes suivront le staff de Papa Ricky, la tête pensante de cette petite cour des miracles, et aideront cet improbable équipage d'éclopés à enregistrer un album (Très très fort !) et finalement à tourner en Europe.

Fil conducteur de cette épopée, Roger, un gosse des rues qui joue du satongué (une seule corde et un bout de bois sur une boîte de lait) : une sorte de Jimmy Hendrix de la boîte de conserve, qui deviendra vite la mascotte et l'emblème du Staff(1).

Pendant plus de cinq ans, on voit Roger grandir (et son regard changer) dans le sillage des tricycles à manivelle du Staff Benda Bilili !

Ces éclopés de la vie (au sens propre comme au figuré) ont le rythme et la musique dans la peau. Ils composent des chansons militantes qui évoquent les galères et la débrouille dans les rues nocturnes grouillantes de Kinshasa (l'une des plus grandes villes africaines, coupée en deux par le fleuve et surtout la décolonisation qui laissera Brazzaville sur l'autre rive, celle du Congo français). Ils exhortent les mères à vacciner leurs enfants contre la polio. Ils invitent les gosses des rues à ne pas se laisser embringuer dans les gangs mais à travailler. Ils chantent la volonté farouche de vivre et de s'en sortir, l'humour et l'optimisme indéfectibles qui leur permettent de survivre.

Il n'est jamais trop tard et un homme n'est jamais fini ... avant la fin ! C'est bien le message de Ricky et de son staff, et pour sûr, ils savent de quoi ils parlent.

Le film-documentaire s'efface entièrement (trop peut-être ?) derrière ses personnages que l'on suit depuis la galère congolaise jusqu'à l'euphorie de la tournée européenne.

Quelques images de blindés de l'ONU ou de manifestations électorales (les élections de 2005) sont là pour nous rappeler que, comme de nombreux pays d'Afrique, la RDC est - à peine sortie de la guerre civile - encore loin de nos standards européens.

Car, comme tous les africains, Ricky, Roger et son Staff kinois rêvaient de l'Europe sans trop savoir : ce qui est sûr à leurs yeux c'est qu'il s'agit [je cite] d'un pays où n'entre pas qui veut et où les poulets sont gras et bien nourris, voilà la mondialisation résumée en peu de mots.

Vous pouvez écouter notre playliste ou même acheter leurs chansons et ainsi aider Ricky et son staff à agrandir leur bistrot et leur épicerie. Car même après l'euphorie du succès (dont il n'avait d'ailleurs jamais douté !) Papa Ricky reste un sage. Sa devise ? Benda Bilili ! C'est à dire, voir loin, voir au-delà des apparences.

Leur épopée est une véritable leçon de vie, presque philosophique. Le film est un véritable éclairage sur notre monde.

Bon cinoche ou bonne écoute, c'est au choix. Mais leur musique est, avant toute chose, une musique vivante, une musique de scène, qui supporte peut-être mal le format “album”, d'où l'avantage du film pour ceux qui, comme nous, ont loupé le Staff en concert.

__________________________

(1) : mais tout n'est pas rose dans le conte de fée Benda Bilili ! Ainsi, on peut voir au début du film un autre “shégué” (un autre enfant mendiant dans la rue), Randi, percussionniste doué qui ne finira ni l'album ni le film (nul ne sait ce qu'il est devenu, perdu dans la jungle kinoise). Lui, ne sera pas de la tournée européenne.


Pour celles et ceux qui aiment la musique du monde.
Bien sûr tout le monde en parle : Ruminances, RFI, Cluny, Boustoune, ...
Le site Zéro de conduite propose même un dossier pédagogique.
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21 septembre 2010 2 21 /09 /septembre /2010 07:31

Guillaume en parle


  I had a dream last night ... 

On doit bien être parmi les derniers à être allé voir Inception, le film de Christopher Nolan avec Leonardo di Caprio. La faute à BMR qui avait un mauvais préjugé sur ce film tapageur et trop annoncé.

Et c'est bien dommage car ce film est particulièrement intéressant et pas uniquement parce que notre Marion Cotillard nationale y joue le rôle de la femme de Leonardo(1).

Contrairement aux apparences, le sujet en est assez simple : dans un futur proche, diverses techniques et substances chimiques permettront de « partager » des rêves à plusieurs.

Leonardo di Caprio et son équipe, façon Mission Impossible (savoureux !), utilisent ces techniques pour s'infiltrer dans l'esprit  et l'inconscient de cadres haut placés dans de grosses multinationales et leur extorquer quelques secrets de fabrication.

Les débuts du film sont déroutants à souhait : on ne sait jamais trop si on se trouve dans la réalité ou dans un rêve ... le décor est planté.

Et quand on dit décor ... évidemment dans un rêve (et au cinéma !) on peut s'en donner à coeur joie ! escaliers d'Escher sans fin, Paris qui s'enroule sur lui-même, décors qui s'effondrent au réveil, ... de belles images !

http://carnot69.free.fr/images/coeur.gifBientôt, une nouvelle mission est proposée à Leonardo : cette fois, il s'agit non pas de voler un code dans une mémoire inconsciente mais au contraire de déposer le germe d'une (mauvaise) idée dans l'esprit du futur patron d'un rival économique. Le procédé est sans doute plus complexe (au moins pour les besoins du scénario et du film !) car le sujet ne doit se douter de rien et se réveiller bien évidemment avec cette idée comme sienne.

L'équipe de Leonardo monte alors  tout un échafaudage de manipulations et de rêves emboîtés.

Quand vous rêvez 5 minutes, votre rêve semble durer 1 heure ou plus.

Si dans ce rêve vous vous endormez et que vous vous mettez à rêver à nouveau (vous rêvez que vous rêvez), le second rêve peut sembler durer des jours entiers. Si dans ce rêve, à nouveau ...

Le film exploite à fond ce mécanisme des échelles de temps et des rêves imbriqués à plusieurs niveaux. C'est étonnamment bien fait, parfaitement maîtrisé et jubilatoire : stress, suspense, tension, on est sans cesse sollicité pour aller plus loin dans la complexité ... et le plaisir du cinéma (ou du rêve, c'est pareil).

Mais tout cela reste compréhensible : le réalisateur prend soin de ne pas nous perdre en route(2) et nous sommes astucieusement guidés par une novice fraîchement embarquée dans l'équipe de Leonardo. C'est Ellen Page, excellente comme dans Juno. Une jeune architecte (il en faut pour imaginer les décors des rêves ...) qui nous accompagne dans les méandres labyrinthiques du cerveau de Leonardo, car bien sûr on ne vous a pas tout dit et il y a encore plein d'autres niveaux à découvrir !

À tel point qu'il faut qu'on vous dévoile un truc infaillible : désormais n'oubliez pas mettre une petite toupie dans la poche de votre pyjama le soir avant d'aller au lit. Lorsque vous ne saurez plus où vous en êtes, si vous rêvez ou êtes revenu à la dure réalité, faites tourner la toupie ! Si elle finit par tomber, comme toute bonne vieille toupie qui se respecte, vous êtes rentré chez vous ! Si elle tourne, elle tourne sans cesse, ... vous êtes encore en train de rêver, ou de rêver que vous êtes réveillé, ou de rêver que vous rêvez, ou ... ! Il y a d'ailleurs un petit parfum de Shutter Island lorsque Marion Cotillard (sa femme : morte, pas morte ? réelle, rêvée ? folle, pas folle ?) explique par A+B à Leonardo que c'est lui le plus parano des deux ...

Bon, tout ça c'est bien sûr du cinéma. Mais du bon cinéma, comme lorsque le décidément très habile Christopher Nolan nous avait déjà manipulés et emberlificotés(3) avec Memento ou Le Prestige.  

______________________

(1) : avec un clin d'oeil musical à La Môme.

(2) : C. Nolan est lui-même l'auteur du scénario, un scénario que n'aurait pas renié Philip K. Dick

(3) : détail amusant - la fin du film est plus ouverte qu'il n'y parait et donc sur le web des théories entières s'affrontent pour déterminer si la "réalité" du film est bien réelle ou n'est qu'un niveau de rêve supplémentaire ! Wiki en parle.


Pour celles et ceux qui aiment les châteaux en Espagne.

Lyricis, Seb, Pascale, ... en parlent et sur Wiki, les théories s'affrontent déjà ! 

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19 septembre 2010 7 19 /09 /septembre /2010 12:08

Nico en parle


  Le syndrome de Boston. 

Une affiche inutile, de trop rares bandes annonces, un titre transparent(1), ... on a bien failli passer à côté de The Town, et il aura fallu un article des Echos pour nous faire faire le détour par Charlestown, un quartier pauvre de la banlieue de Boston.

À Charlestown, tout le monde rêve de changer de ville, de changer de vie, sans jamais avoir seulement la chance de passer le pont (THE bridge) qui sépare les quartiers ouvriers de la ville chic des yuppies.

À Charlestown, chez les McRay on est braqueur de père (Chris Cooper) en fils (Ben Affleck).

Belles scènes de braquages : banques et fourgons blindés, en veux-tu, en voilà.

Belles scènes de courses de voitures : si vous croyiez (comme nous avant hier) avoir tout vu après 350 poursuites de bagnoles au cinoche, filez vite, toutes jantes dehors, voir The town : époustouflant !

Lors d'un braquage survolté, le gang de Ben Affleck prend la directrice de l'agence en otage.

Depuis les années 70 on connaissait le syndrome de Stockholm, mais voici celui de Boston : le beau voyou tombe amoureux de l'otage et se charge de la surveiller d'un peu trop près.

Parce qu'elle représente sans doute pour lui, cette part de rêve de changer de ville et de changer de vie.

Parce que Dieu ne viendra pas vous sortir de votre impasse et que seul un Eskimau pourra vous y aider(2) : la jolie Rebecca Hall sera-t-elle l'Esquimaude de Ben Affleck.

L'histoire n'est guère vraisemblable : Ben Affleck est un voyou trop beau et trop gentil, Charlestown est un joli quartier presque pimpant, la prison respire le propre, etc ...

Et tout est trop bien qui finit trop bien : même la patinoire de Charlestown, délaissée par la mairie, retrouvera finalement la glace qui permet aux gosses défavorisés de jouer au hockey.

Mais outre plusieurs bonnes scènes d'action, l'intérêt du film tient dans ses personnages, plutôt bien développés, bien joués et finalement attachants.

Outre nos deux tourtereaux (Rebecca Hall était la Vicky de Woody Allen), on remarque également Jeremy Renner (Démineurs) dans le rôle du pote-presque-frère de Ben Affleck et Jon Hamm (série Mad Men) dans le rôle de l'agent du FBI obsédé par l'arrestation des voyous (on n'ose pas écrire des méchants).

Décoiffant et sympa. Et bien plus cool que Les Infiltrés (The Departed) de Scorcese.


PS : ne manquez pas au générique de fin, Jolene, chanson de Ray LaMontagne(3) dont voici un extrait qui prend tout son sens après l'une des scènes du film (nine pound hammer ...) :

[...] A man needs something he can hold onto
A nine pound hammer or a woman like you
Either one of them things will do
Jolene, I ain't about to go straight
It's too late
I found myself face down in a ditch
Booze in my hair, Blood on my lips
A picture of you holding a picture of me
In the pocket of my blue jeans
Still don't know what love means

_________________

(1) : et un Ben Affleck pas vraiment charismatique même si MAM le trouve beau gosse

(2) : jolie histoire racontée lors d'une séance des AAA ; je fais court :

J'étais pris dans les neiges de l'Alaska, à demi gelé, à demi perdu. J'ai prié Dieu de me sortir de là mais il n'est jamais venu.

Pourtant si vous êtes ici pour nous raconter cela, c'est que Dieu vous a bien sauvé non ?

Non, c'est un Eskimau qui m'a trouvé et qui m'a ramené ...

(3) : et non pas une reprise de celle de Dolly Parton


Pour celles et ceux qui aiment les gentils braqueurs de banques.

Nico, Ariane et Sandra en parlent.

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7 septembre 2010 2 07 /09 /septembre /2010 07:12

Guillaume en parle


  Amis de la poésie, bonsoir ... 

C'est la rentrée et on a repris le chemin des cantines. Après notre cantine-théâtre avec Nunzio au Lucernaire, cette fois c'est la cantine-ciné des 7-Parnassiens.

Pour y apprécier ce qui pourrait bien être le film de la rentrée : Poetry du coréen Lee Changdong.

Attention ! Coréen ? Film asiatique ? Lent et contemplatif ? Poésie ? Ça promet !

D'autant que Lee Changdong se vante d'avoir eu l'idée de son film en regardant en pleine nuit à la télé une espèce d'interlude destiné à rendormir les insomniaques ! Ça craint ! Résultat : MAM a déclaré forfait. Dommage.

http://carnot69.free.fr/images/coeur.gifParce que c'est bien le coup de coeur de BMR pour cette rentrée ciné après les décevants Salt et Crime d'amour.

Difficile de donner une vraie idée de ce film porté par une actrice magnifique (réputée chez elle semble-t-il, tout là-bas en Corée) : Yoon Jung-Hee.

À 65 ans, Mija, qui affectionne les fleurs, les robes pimpantes et les petits chapeaux, s'est mis en tête de réaliser un vieux rêve : écrire de la poésie. Elle suit donc des cours à la maison de la culture, elle s'inscrit à un club de lecture.

Mais il n'est pas facile de trouver l'inspiration et la poésie qui se cache derrière la réalité un peu sordide du monde.

Un monde où le seul plaisir de Mija est de regarder manger son exécrable petit-fils, en pleine crise d'ado, qu'elle élève seule depuis que la mère est partie travailler à Pusan.

Un monde où Mija subvient à leurs besoins en prenant soin d'un riche vieillard paralysé dont elle fait la toilette et le ménage(1). Entre le vieil infirme qui passe péniblement de son lit à sa baignoire et son ado qui partage son temps entre son lit et la télé, Mija n'a guère de temps pour sa passion, les fleurs.

Un monde où Mija rentre à l'hôpital pour des fourmillements au bras et ressort avec un début d'Alzheimer.

Un monde où une jeune fille vient de se suicider, victime d'un viol collectif au collège. Un monde où, bien sûr, le petit-fils de Mija faisait partie de la bande.

Un monde où les enseignants et les parents d'élèves préfèrent étouffer cette vilaine affaire et où les parents des jeunes violeurs voudraient bien s'entendre pour indemniser la mère de la jeune fille et éviter ainsi l'enquête de la police. Un monde où la vie d'une jeune fille est donc évaluée à trente millions de wons soit un peu moins de vingt mille euros.

Difficile dans le monde de Mija de trouver l'inspiration nécessaire pour écrire un joli poème ... Et difficile pour Mija de trouver l'argent nécessaire.

Mais ce n'est encore rien de tout cela qui fait vraiment le charme du film de Lee Changdong : le propos du cinéaste est ailleurs et pour être vraiment envouté, il faudra attendre le moment magique où les élèves du cours de poésie se racontent, à tour de rôle, seuls face à la caméra. Leur plus beau souvenir. Leur plus grande douleur. Plus tard, au club de lecture d'autres coréens ordinaires viendront déclamer quelques écrits. Dans ces moments-là, de pure humanité, la caméra de Lee Changdong est d'or.

Alors le professeur de poésie explique à Mija et aux autres élèves que pour parler joliment des choses il faut savoir les regarder autrement, d'un oeil neuf, savoir déceler leur beauté, parfois cachée. Bref, lire entre les lignes, regarder derrière la face cachée du monde. Apprendre à regarder les arbres (c'est l'affiche), écouter le bruissement de leurs feuilles et le chant des oiseaux(2).

Et le film, très elliptique, est entièrement construit sur ce non-dit que le spectateur est invité à lire entre les images, à déceler dans les regards.

Entre Mija et son petit-fils on ne dit pas qu'on s'aime (à la fin d'un repas trop vite expédié : Tu sais ce que ta mamie aime par dessus tout ? Ouais ! Tu le sais vraiment ? Ouuuiii ! Et c'est quoi alors ? Pfff... : me regarder manger. Et il se rassoit à table en reprenant ses baguettes.).

Entre enseignants et parents d'élèves on ne parlera pas de ce qui s'est passé (Personne n'est au courant, n'en parlez pas. Même en dormant : surveillez vos paroles).

Entre Mija et les toubibs on ne dit pas qu'on a peur d'Alzheimer(3) : on disserte sur les fleurs du rebord de la fenêtre.

Entre Mija et la mère de la jeune victime on ne dit pas qu'on est brisé par cette tragédie : on parle du temps qu'il fait et de la récolte des abricots.

Le commissaire qui mène l'enquête (dont on ne voit rien) est lui aussi, amateur de poésie. Lui aussi se cache derrière quelques déclamations amusantes et bien tournées mais un peu osées. Entre Mija et le commissaire rien n'est dit non plus. C'est même une voisine de Mija qui énoncera tout haut ce que Mija pense tout bas des grivoiseries policières.

Une très belle scène, vers la fin du film, vaut tous les résumés : à la nuit d'été tombée, Mija et son petit-fils jouent au badminton dans la rue au pied de leur immeuble. Une voiture s'arrête. Le commissaire et son adjoint descendent. Le commissaire ramasse une raquette et se met à jouer avec Mija. Son adjoint emmène le petit-fils et la voiture démarre pendant que la grand-mère et le flic échangent encore quelques volants. Pas un mot. Mais plein de regards qui en disent beaucoup, beaucoup plus long.

Le film s'ouvrait sur la rivière qui charriait le cadavre de la jeune fille. Il se referme secrètement sur les mêmes bruissements d'eau. Ce sera donc à chacun d'écrire sa propre fin.

La seule chose dont on est sûr c'est que Mija a enfin trouvé l'inspiration et écrit son poème.

Un très beau film, peut-être réservé à un public averti, quelque part entre Mother et Lola, où l'on apprend aussi tout plein de choses sur la vie quotidienne tout là-bas, en Corée.

Un pays étrange et méconnu : ils fabriquent nos micro-ondes et nos voitures mais on ne les connait guère. Nul doute qu'un voyage prochain va s'imposer !

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(1) : cela nous vaut d'ailleurs une très surprenante mais très belle scène d'amour ... (chut !)

(2) : au début du film, Mija aime à s'asseoir en bas de chez elle et regarder les feuilles bruisser dans les arbres. Une voisine qui vient à passer, regarde d'un drôle d'air cette mamie un peu toquée. À la fin du film, on retrouvera la voisine assise sous le même arbre, le nez en l'air !

(3) : au début de cette terrible maladie on commence par oublier les noms puis les verbes. C'est embêtant quand on veut écrire de la poésie. Surtout les noms.


Pour celles et ceux qui aiment la poésie et le badminton.

Dasola en parle comme Kathel, Boustoune et Guillaume.
 

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1 septembre 2010 3 01 /09 /septembre /2010 06:26

Le décès d'Alain Corneau


  Les dents de l'amer ... 

Après Salt, la saison ciné reprend lentement. Voici Crime d'amour avec une belle affiche ou plutôt, deux belles à l'affiche : Kristin Scott Thomas et Ludivine Sagnier.
Ça commence plutôt bien lorsqu'Alain Corneau décortique froidement au scalpel le petit monde d'une grande boîte avec une troublante relation professionnelle/amoureuse entre la presque PDG Kristin(1) et sa jeune assistante préférée Ludivine.

L'histoire du requin et du remora.

Sauf que le poisson pilote profite des leçons du requin et apprend vite, très vite.

Et lorsque la jeune Ludivine découvre les trahisons de son aînée ...  le film tourne alors à la vengeance et au crime (presque) parfait.

Même si tout est soigneusement décortiqué et largement expliqué (même le titre en dit trop long) on ne s'ennuie pas tout à fait.

Juste un peu de mal à "participer" ou entrer dans le jeu : en cause, le parti pris d'un film lisse et glacé.

Ludivine est maniaque : chignon et tailleur, bien propre sur elle, tout est rangé et classé, elle dort les bras sur la couverture bien lissée ... Et Kristin ferait passer le requin pour un animal à sang chaud.

Les bureaux sont sinistres et impersonnels (ben, des bureaux, quoi). Les maisons sont des images de catalogue (catalogues chics mais catalogues quand même). On comprend (trop) bien le message d'Alain Corneau, mais cette froideur délibérée ne nous facilite pas la tâche et le tout finit par ressembler à un téléfilm. Dommage.

 

Mauvais hasard ou triste coup du sort : Alain Corneau vient tout juste de décéder fin août alors que son film était encore à l'affiche ... De quoi regarder ce film désabusé d'un autre oeil peut-être ...

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(1) : pour laquelle on avoue un petit faible et qui décidément excelle dans ces rôles ambigüs : voir ici. 


Pour celles et ceux qui aiment la vie de bureau.

Sandra et Rob sont beaucoup moins indulgents que nous qui venions de rentrer de vacances ...

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31 août 2010 2 31 /08 /août /2010 06:34


  Réchauffé de guerre froide ... 

Allez, les affaires reprennent. La trêve estivale est (déjà) finie et la saison ciné reprend.

Avec Angelina Jolie et un film pas prise de tête : Salt, à l'intrigue minimaliste comme pour se remettre les neurones en marche en douceur.

Enfin, la douceur est pas vraiment au programme : ça cogne, ça cartonne, ça bastonne, ça tamponne !

Car la jolie Angelina n'a rien d'un ange. Aussi têtue et musclée que Bruce Willis, aussi subtile et expressive que Schwarzie, elle ferait presque passer ces derniers pour des enfants de choeur. Espionne de la CIA, elle se retrouve avec ses collègues aux trousses, accusée d'être un agent dormant du KGB, infiltré aux US depuis des lustres.

Mais ça va pas se passer comme ça et quand elle aura le fin mot de l'histoire (un peu après nous), sa vengeance sera terrible. Façon agent double doublé par des agents triples ou l'inverse.

Las, malgré son titre, ce film manque un peu de sel et ne casse quand même pas des briques contrairement à son héroïne. Pas de quoi TOMBer RAIDer.

La jolie Angelina a tout d'un surhomme, façon Bruce Willis : bastonnée, canardée, enchaînée, amochée, elle court toujours et joue à saute-camions, mais elle y perd en féminité(1).

Heureusement, en bonne professionnelle, elle sait observer un certain code déontologique : les gentils américains sont seulement assommés et mis hors d'état de nuire (bon, les plus collants, elle leur tire une balle dans la jambe, faut bien s'en débarrasser) tandis que les méchants soviétiques sont délibérément et carrément zigouillés. Tout cela est quand même plein de finesse, avouons-le.

L'intrigue est basique à souhait (idéale pour un retour de vacances on l'a dit) mais gagnerait à un peu plus de mystères et beaucoup plus d'humour(2). La fin du film se permet même de dévoiler le pitch du prochain épisode : il reste encore des méchants et Angelina n'a pas fini de se venger, qu'on se le dise ! Il y aura donc sans doute un SALT II, dont le titre pourrait bien être la seule subtilité de tout ce boum-boum !

Reste que ce réchauffé de guerre froide(3), même sans sel, a un petit goût de nostalgie pas désagréable. Ça nous manquait !

Et puis saluons tout de même la performance physique de la dame qui n'a décidément rien à envier à ses collègues masculins déjà cités (on dit le rôle initialement prévu pour Tom Cruise).

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(1) : et elle a beau enlever sa culotte pour aveugler les caméras-espions, n'est pas Sharon Stone qui veut ...

(2) : je mets de côté l'irrésistible scène où Angelina (qui commence et finit le film en sang) s'écorche un doigt en préparant un bazooka à l'eau de javel, ouille !

(3) : dans le film, les présidents US et Russe s'entendent désormais comme deux vieux potes ! pffff ... ! tout fout le camp !


Pour celles et ceux qui aimaient bien la guerre froide avant le réchauffement planétaire.

Pascale est plus indulgente que nous. Rob est plus sévère, Critikat encore plus.

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27 juillet 2010 2 27 /07 /juillet /2010 18:06

Satoorn en parle


  So british ... 

Décidément, l'été cinéma sera british.

Après la campagne anglaise de Tamara, voici Petits meurtres à l'anglaise de Jonathan Lynn, un remake de Cible émouvante de Pierre Salvadori.

Mais peu importe l'original, la copie 2010(1) est certifiée conforme à nos attentes estivales : fraîche, attendrissante, amusante, sans prise de tête, ... "LA" comédie de l'été.

Recommandée après le (un peu décevant) Stephen Frears et l'insipide téléfilm Millenium 2 dont on n'a même pas osé parler ici (l'opus 1 était pourtant prometteur, dommage(2)).

Bill Nighy incarne un tueur professionnel, compassé, maniaco-obsessionnel et un brin rigide(3).

Emily Blunt est une ravissante miss catastrophe, cleptomane à ses heures, qui réussit à escroquer un grand méchant avec un faux Rembrant.

Les méchants lancent un tueur aux trousses de la belle ... le meilleur et le plus cher de la profession. Mais notre Bill Nighy s'émeut et répugne à revolveriser, étrangler, poignarder, ... la belle.

Ils se retrouvent donc bientôt tous deux avec d'autres méchants à leurs trousses.

Pas de quoi traumatiser la blonde qui sommeille en chacun de nous (l'été seulement, hein !).

http://carnot69.free.fr/images/coeur.gifMais l'intrigue tout le monde s'en fout un peu, cinéaste, acteurs et spectateurs.

L'essentiel est ce trio mal assorti : le vieux coincé, la jolie nymphette et un jeunot dont nul ne sait s'il pourrait être le fils adoptif du tueur vieillissant (version politiquement correcte) ou son boy-friend (version plus subversive).

Ces trois-là (plus la mère dans son fauteuil roulant avec son fusil à pompe) s'amusent et nous amusent.

On rit de bon coeur (si, si), même si le rythme s'essoufle un peu dans la seconde partie plus intimiste.

C'est délicieux de non-sense so british.

Il n'y a pas de poisson nommé Wanda (juste un chat nommé Snowflake) mais on peut aussi penser aux Agatha Christie façon Catherine Frot et André Dussolier.

Quelque chose comme Chapeau Melon et Stilettos ...

Pour ne rien gâter, une BOF extra avec quelques titres de notre discothèque comme Regina Spektor ou Yaël Naim et quelques autres qu'on ne connaissait pas comme le Fishtank Ensemble ou l'irlandaise rockabilly Imelda Mary Clabby (Imelda May) qui déménage [un long extrait de Mayhem ici].

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(1) : ... et il est justement question de copie ...

(2) : même Noomi Rapace y est incolore et sans saveur, c'est dire le gâchis !

(3) : dans la famille Maynard, on est tueur de père en fils. Le père n'est plus là et même si le fils est brillant et réputé le meilleur et le plus cher de la profession, la maman s'inquète de la relève : à 54 ans, son fils vit toujours avec elle, n'aurait-il pas des tendances peu hortodoxes hétéros ?


Pour celles et ceux qui aiment les tueurs à gage.

Satoorn en parle.


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On A Tout Rangé