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On A Tout Archivé

25 septembre 2010 6 25 /09 /septembre /2010 20:00
Le Lucernaire

Au commencement était le verbe.

Il est rare qu'au théâtre les textes contemporains trouvent grâce à nos oreilles trop classiques.

Les 5 clés de Jean-Paul Wenzel feront une nouvelle exception.

C'est que nous sommes retournés (encore) au Paradis, la petite salle perchée tout en haut du Lucernaire.

Pour y déguster une petite pièce, en famille, comme à la maison : la salle est minuscule, Jean-Paul Wenzel introduit lui-même sa pièce, il y tient un rôle, sa fille également ...

Mais le bonhomme n'a rien d'un amateur.

Ses 4 courtes piécettes(1), réunies par quelques musiques, par un mot (-clé, elle est facile celle-ci), sont autant de petits bijoux ciselés à l'or fin : l'or des mots.

Quatre histoires sur le fil, entre chien et loup, où tout est sur le point de basculer, d'un côté du fil ou de l'autre.

Quatre histoires de couples où tout est suspendu aux lèvres des acteurs ...

Un couple pas encore formé de deux jeunes tourtereaux. Un couple déjà défait de deux vieux amants. Un couple d'ennemis. Et même un très beau duo féminin.

Un petit coup de coeur (partagé par MAM et BMR) pour l'histoire de cette rencontre entre une bourgeoise aigrie, comblée mais frustrée et une jeune femme paumée, meurtrie mais vivante.

Un coup de chapeau pour les deux actrices qui incarnent avec beaucoup de présence(2), de justesse et d'humanité ces deux femmes dont les existences se télescopent le temps d'une rencontre, le temps d'un « échange ». Le texte est superbe et les dames aussi.

Lou Wenzel (à gauche) et Jade Duviquet (à droite).

http://carnot69.free.fr/images/les5cles2.jpg

__________________

(1) : et la cinquième clé alors ? c'est vous, nous dira joliment JP. Wenzel.

(2) : et il en faut pour danser le rock toute seule, sans décor, dans une salle minuscule, devant une trentaine de spectateurs.


Pour celles et ceux qui aiment les histoires de couples.
Dépêchez-vous, c'est jusqu'au 9 octobre au Lucernaire.
Les 3 coups, Rue89 et même Télérama en parlent
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6 septembre 2010 1 06 /09 /septembre /2010 08:30

Le Lucernaire


  Des pâtes oui, mais celles de Pino ... 

Ce week-end nous sommes montés au Paradis.

C'est le nom de la troisième petite salle du Lucernaire, au-dessus du théâtre Noir, au-dessus du théâtre Rouge, tout en haut des escaliers en colimaçon, dans les combles de l'immeuble de la rue Notre-Dame des Champs.

Pour y voir Nunzio, un texte de l'italien Spiro Scimone, une pièce dont on avait lu le plus grand bien, au point que certains citaient même Beckett ou Steinbeck.

Las, le texte de Spiro Scimone n'est quand même pas tout à fait à la hauteur de ces (trop) illustres références.

Reste que les deux acteurs qui portent ce texte, Christian Abart et Christian Lucas, sont formidables (et dans cette toute petite salle ils ne sont qu'à trois ou quatre mètres de nous ...).

On est en Italie. Christian Lucas est Nunzio, un grand type un peu simplet qui tourne en rond en attendant, non pas Godot, mais son pote Pino. Arrive Pino : mauvais garçon(1), un peu coincé, un brin obsessionnel.

Tout deux partagent une même solitude et les mêmes rêves inaccessibles : les plages de sable blanc et propre du Brésil ou d'Australie là où, je cite, les femmes ont le maillot de bain qui passe dans le cul.

Tout se joue sur la relation et l'amitié entre ces deux meurtris de la vie (l'un à cause d'un cerveau trop léger, l'autre à cause d'un père à la main trop lourde). Mais le texte mériterait d'être plus incisif, les personnages plus à vif.

Reste, on l'a dit, deux acteurs formidables et étonnants de maîtrise : la scène de beuverie où ils se murgent tous deux consciencieusement est un modèle du genre alors qu'elle pourrait justement se prêter à tous les excès et débordements.

Et puis lorsque Pino se lâche (en cachette de Nunzio bien sûr) pour danser la rumba et fredonner des airs brésiliens, on touche à des moments de rare poésie (salués par le petit public).

 ___________________

(1) : devinette : je suis italien, peut-être sicilien. Lorsqu'une mission m'est confiée, je reçois un billet d'avion (par exemple pour le Brésil), une grosse somme d'argent (la motié tout de suite, le reste une fois le travail accompli) et une photo (par exemple d'un brésilien). Qui suis-je ?


Pour celles et ceux qui aiment les pâtes à la tomate.

Lise en parle, Camille également. Dépêchez-vous, c'est jusqu'au 11 septembre au Lucernaire.

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10 mars 2010 3 10 /03 /mars /2010 06:54
Le théâtre des Mathurins
Bête et méchant. 

Le théâtre des Mathurins reprend, avec Les autres, trois textes(1) écrits par Jean-Claude Grumberg à la fin des années 60, à un moment où la France avait peur, au lendemain de la guerre d'Algérie, à l'aube de 68.
Daniel Russo incarne (magnifiquement) le beauf' dans toute sa splendeur, sa bêtise, sa connerie, sa veulerie.
Evelyne Buyle, choucroute sur la tête, lui donne la réplique telle une fidèle Simone plus vraie que nature.
Sauf que le metteur en scène Daniel Colas a repris les textes tels quels, sans aucune mise en perspective.
C'est tout juste si quelques actualités d'époque défilent sur un écran et quelques chansons de notre enfance accompagnent les changements de décor, comme pour nous rappeler que tout cela a été écrit 40 ans plus tôt.
Mais alors à quoi bon ?
À quoi bon cette diatribe féroce et vindicative ?
Certes, il y a vait des cons. Il y a vait des gens vulgaires. Il y a vait des beaufs. Certes.
Sauf que, depuis les années 70, beaucoup beaucoup d'autres nous l'ont dit, montré, démontré, démonté.
Comme par exemple, Michel Colucci qui saura, quelques années plus tard, se montrer beaucoup plus subtil et surtout beaucoup plus efficace.
Alors peut-être faut-il lire le texte de Grumberg avec des lunettes d'archéologue, comme pour y déceler les soubassements de ce qui fera plus tard les années Coluche, Charlie Hebdo, ... ? Peut-être.
On en vient presque à regretter l'étonnante prestation de Daniel Russo qui s'empare avec brio et maestria d'un texte difficile (on peut dire qu'il n'a pas le beau rôle !) et, surtout, celle d'Evelyne Buyle qui manie à la perfection l'art de la réplique idiote qui tombe à plat mais qui permet à son chéri, son minet, son Riton, de rebondir et de redémarrer au quart de tour à l'assaut des sommets de la bêtise et de la vulgarité. Sans ce couple extraordinaire, la pièce ne vaudrait pas qu'on en parle.
Un léger goût d'amertume sur ce texte très dérangeant dont on n'est pas sûr que le public, souvent amusé, ait bien compris que les conneries de l'époque ont malheureusement toujours valeur de vérité aujourd'hui : c'est ce qu'on aurait aimé que Daniel Colas mette en perspective.
_____________
(1) : trois textes malheureusement inégaux, le second (le restaurant avec sa séquence pipi-caca) arrivant malencontreusement à masquer les deux autres, plus subtils.

Pour celles et ceux qui aiment les cons.

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10 février 2010 3 10 /02 /février /2010 19:40
Le théâtre 13
  Astrologie. 

Pedro Calderón de la Barca de Henao y Riaño (rien que ça !) est donné ici ou là comme le petit cousin espagnol de Shakespeare dont il était presque contemporain.

Écrite en 1635, la vie est un songe est la pièce maîtresse de sa nombreuse production et elle est montée au Théâtre 13 par William Mesguich (le portrait juré de son père !).

La mise en scène de Mesguich est délibérément tapageuse et appuyée : on y trouve mécaniques et machineries, écrans de fumée et de vidéos, cages de verre ou d'acier, à la mode steampunk avec cuirs et ferrailles, façon 1984 ou Dune (le film).

Une esthétique aux allures d'anticipation anachronique qui peut paraître bien loin de l'Espagne du XVII° mais qui colle parfaitement au texte modernisé d'une pièce tout en bruit et en fureur.

http://carnot69.free.fr/images/coeur.gifUne fois ce parti pris de mise en scène volontiers accepté (BMR a beaucoup aimé, MAM a parfois trouvé cela un peu appuyé), on se laisse aller avec délectation au plaisir de savourer un texte superbe dit de très belle manière.

La pièce (très longue) de Pedro Calderòn a été raccourcie, adaptée et relookée : les acteurs (sans exception) se sont approprié le texte et en maîtrisent parfaitement la diction.

Le message de Pedro Calderòn date de près de 400 ans mais semble aujourd'hui encore, couler de source ...

En 1635(1), Basyle règne sur la Pologne et se pique d'être un roi savant qui sait lire l'avenir dans la course des étoiles.

Dans les astres, il a pu voir de funestes présages à la naissance de son fils Sigismond dont le futur destin sera donc celui d'un tyran régicide et parricide.

Appliquant le désormais bien connu principe de précaution, le roi Basyle, fort de sa (pré-)science, enferme son fils au secret, dès sa plus tendre enfance, tel une Belle au bois dormant, pour éviter à tout le monde (lui, son fils et la Pologne) un funeste destin.

L'intrigue se noue au moment où Basyle décide de libérer Sigismond "pour voir" : curiosité malsaine, remords paternel ou plus sûrement irrépressible soif de "savoir"(2) ?

Si cette expérience confirme la violence tyrannique de Sigismond, il sera de nouveau enfermé et on lui fera croire qu'il aura rêvé ses quelques jours de pouvoir : ce n'était qu'un songe.

Qui donc préside à nos destinées(3) ? Les astres, l'amour, les hommes eux-mêmes, les dieux ? L'homme savant peut-il en modifier le cours ? Sigismond saura-t-il profiter de sa liberté et donc de son libre-arbitre ?

Mais le principe de précaution est un véritable paradoxe, et pour le roi, avoir enfermé son fils pendant des années était malheureusement le plus sûr moyen de créer le monstre de vengeance qui n'aura de cesse que d'accomplir la sinistre prophétie ...

Un seul petit bémol pour la seconde moitié de la pièce qui semble juste couler de manière un peu moins fluide : c'est peut-être dû aux coupes (nécessaires) effectuées dans le texte original pour faire rentrer la pièce dans les deux heures actuelles (qu'on ne voit guère passer).

Pour le reste ... un texte passionnant et des acteurs qui le maîtrisent parfaitement : tout le plaisir du théâtre !

__________

(1) : comme en témoigne la date qui s'incruste sur les bandes vidéos qui apparaissent sur scène !

(2) : Basyle-Prométhée joue avec le feu et veut tout à la fois savoir si sa prédiction savante était juste et s'il a réussi à infléchir le cours du destin

(3) : chacun des personnages est marqué au front de l'étoile de son destin ...


Pour celles et ceux qui aiment les étoiles dans les yeux.
Céline en parle, Delphine aussi, Sarah est un peu trop sévère.
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7 février 2010 7 07 /02 /février /2010 11:45
Le théâtre
 L'ours et la crevette. 

La petite et très agréable salle du Petit Saint Martin (Paris X°) est comble et le théâtre a réussi un joli coup en accueillant l'adaptation du bouquin à succès de Katarina Mazetti : Le mec de la tombe d'à côté dont on parlait en fin d'année.

Spectacle bien agréable que cette reprise sur scène du texte de la suédoise que l'on comparait un peu à notre Gavalda nationale.

http://carnot69.free.fr/images/coeur.gifOn retrouve évidemment tout le plaisir du texte et les tendres et amusantes oppositions entre, côté féminin, la crevette intello, écolo et bibliothécaire qui cite Lacan dans le texte et côté masculin, le gros nounours qui sent l'étable et cache des photos de ses vaches laitières dans son portefeuille.

Avec une dimension supplémentaire au bouquin puisqu'ils sont sur scène en chair et en os et que les répliques amusantes (même si on les connait presque par coeur) sont encore plus drôles Anne Loiretque sur le papier et que les moments plus sensibles nous serrent un peu plus le coeur.

La Suède est ici transposée en Normandie et les fameuses boulettes de viande sont devenues de simples cuisses de poulet : francisation sans doute indispensable pour le public parisien qui n'a peut-être pas lu le livre mais qui va comme un gant à Anne Loiret, plus bobo-parisienne tu meurs, pour qui le texte semble avoir été écrit. Elle est faite pour incarner la Daphné du bouquin.

Dans le rôle du gros nounours au coeur tendre, Vincent Winterhalter a un peu plus de mal à équilibrer son jeu. Mais tous deux nous offrent un très beau moment ... idéal à quelques jours de la Saint-Valentin !


Pour celles et ceux qui aiment les amours impossibles.


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19 décembre 2009 6 19 /12 /décembre /2009 09:30
Le site du Théâtre
  La famille est fermée pour cause d'inventaire. 

Coup de coeur de quelques sites, Qu'est-ce qu'on attend est une pièce de Salomé Lelouch jouée au Ciné Théâtre 13 à Montmartre, à la superbe déco art-déco dans un quartier superbe aux immeubles à la déco art-déco.
Théâtre en famille, puisque la salle appartient à papa Lelouch et qu'on y retrouve Rachel Arditi (demi-soeur de Pierre) et Sarah Biasini (fille et portrait craché de Romy).
Il fallait un garçon, ce sera le jeune mais impeccable Benjamin Bellecour.
Fin de la rubrique pipole.
Il est rare qu'on apprécie les textes "modernes" (d'où certainement le succès continu depuis 400 ans des Shakespeares et autres Molières) et cette pièce fera exception : les dialogues sont parfaits, vivants et réalistes, vifs et incisifs, parfaitement emmenés par Rachel Arditi et Benjamin Bellecour pour lesquels les textes semblent écrits. On est moins convaincus par la prestation de la fille de Romy Schneider qui avait, certes, un rôle plus ingrat et plus difficile.
Et c'est justement une histoire de famille : se retrouvent le temps d'un week-end, trois enfants d'un même père, artiste-peintre (tout comme celui de Rachel Arditi) et il sera question de soeur et de demi-soeur (tout comme Rachel Arditi ...).
Les trois enfants se retrouvent pour faire l'inventaire des toiles de leur artiste de père avant l'héritage prochain.
Mais ce sera plutôt l'inventaire de chacune de leurs vies et de leurs secrets de famille, dont il sera question, autour d'un vieux 45 tours de Ray Ventura : Qu'est-ce qu'on attend pour faire la fête ...
L'héritage annoncé ne se limitera pas à quelques toiles et sera finalement bien plus lourd à assumer. Merci papa.
On regrette peut-être une mise en scène un peu convenue (malgré les jeux de chaises musicales) et surtout l'horaire tardif (21h30 passés !) peu propice à la concentration nécessaire (1) une fois enfoncé trop confortablement dans les canapés en cuir rouge de cette salle originale.
__________
(1) n'est
-ce pas, MAM ?

Pour celles et ceux qui aiment les histoires de famille.
Laetitia en parle et propose même une petite vidéo. Froggy nous avait alertés. Gilles en parle également.
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14 décembre 2009 1 14 /12 /décembre /2009 06:45
Le site de Sophie la harpiste
  Marathon harpistique. 

Jusqu'au 23 janvier, la petite cave du Théâtre de L'essaïon résonne des arpèges d'Angela.
On peut pas vraiment dire que c'est one-woman-show puisqu'elles sont deux sur la petite scène : Sophie, Sophie Bonduelle, c'est la harpiste.
Angela, c'est la harpe ou la harpie, selon les humeurs de Sophie (1).
Harpe ou harpie car, dans Angela for ever, Sophie nous raconte sa vie de harpiste, enrôlée dès l'âge de six ans dans la course aux concours pour cette tâche ingrate qui consiste à attendre pendant des plombes la minute du solo de harpe au sein d'un grand orchestre. Une harpe possessive, jalouse, encombrante mais passionnante ... et prétexte à de nombreuses anecdotes tout autant qu'à de jolis morceaux de musique, de Pachelbel au tango en passant par L'Internationale ou La Moldau.
Les spectacles musicaux sont à la mode depuis une célèbre Framboise belge(2) et on apprécie beaucoup cette façon amusante de nous faire (re)découvrir des musiques méconnues.
Avec Sophie, c'est carrément la réhabilitation d'un instrument désuet et ringard que l'on croyait définitivement embastillé à Versailles.
La mise en scène du spectacle et les textes manquent encore de maturité, mais on est conquis par la bonne humeur, la sincérité pétillante et la fraîcheur de Sophie ... et par les accords d'Angela.
__________
(1) oui, c'est ça Véro, elles sont bien deux sur scène !
(2) voir (et entendre !) aussi le Quatuor et le Jazz et la Diva.


Pour celles et ceux qui aiment la musique.
C'est jusqu'au 23 janvier au théâtre de l'Essaïon.

Froggy en parle.
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7 décembre 2009 1 07 /12 /décembre /2009 07:28
Le site du Comédia
  L'amour travesti ou la comédie avec contrefaçon. 

Un bouffon sur l'affiche, un théâtre de boulevard, une mise en scène vaudevillesque de Nicolas Briançon, on se croirait très loin du théâtre élisabéthain pour cette Nuit des rois (Twelfth night, la douzième nuit des fêtes de l'Épiphanie), une comédie burlesque de maître Shakespeare.
Mais du haut de ses 400 ans, ce texte vous enchante encore, revivifié par une nouvelle traduction de Jean-Michel Désprat.
Le spectacle est complet : théâtre bien sûr, décor simple mais astucieux, escrime, musiques, chansons et même numéros de gigue.
Au-dessus de la joyeuse mélée (ils sont une bonne douzaine sur scène) on retrouve la très belle Chloé Lambert, la pétulante Émilie Cazenave, le chantant Arié Elmaleh (le frère de Gad) et surtout, surtout, la fraîche et lumineuse Sara Giraudeau (la fille de Bernard et d'Anny Duperey) qui du haut de ses vingt-quatre ans assure une présence extraordinaire sur scène. Tous dominent vraiment leur texte (pas toujours facile) et c'est un plaisir de les voir jouer aussi bien.
Mais au-delà de ces très bons moments de théâtre (et d'amusement) c'est aussi l'occasion de rédecouvrir attentivement le texte très incorrect de cette Nuit des rois, nuit de carnaval, nuit des travestissements et des transgressions.
Deux jumeaux (Viola la fille, Sébastien le garçon) échouent d'un naufrage dans une nouvelle contrée. Ils sont séparés et ignorent chacun que l'autre a survécu.
Viola, la fille, se travestit en jeune homme et se fait embaucher comme page à la cour du duc (où tous les pages sont des jeunes femmes travesties et où les chevaliers sont en kilt  !).
Le duc se pâme d'amour à sens unique pour la comtesse voisine. Viola se pâme d'amour en secret pour le beau duc.
Le duc envoie son page auprès de la comtesse pour plaider sa cause qui semble bien désespérée.
Et la comtesse, à son tour, de se pâmer d'amour pour le beau jeune homme ... qui est donc une jeune fille.
Tout rebascule lorsque le frère de jumeau de Viola réapparait ... sous les mêmes traits que la jeune fille qui s'était travestie en garçon !
Le site du ComédiaThéâtre dans le théâtre : je ne joue pas ce que je suis ...
(À l'époque de Shakespeare tous les rôles féminins étaient joués par des hommes - on retrouve là un peu le même sel épicé des Femmes savantes dont on parlé il y a peu).
Toute une clique de joyeux bouffons, véritables "fous du roi", viennent égayer la pièce et remettre la folie du côté des humains et la sagesse du côté des fous.
Ici, Shakespeare se définit lui-même comme un corrupteur de mots.
Une joyeuse troupe de très bons comédiens pour un texte plein d'esprit.

Pour celles et ceux qui aiment les beaux jeunes hommes.
C'est jusqu'au 3 janvier au théâtre Comedia.

Critikator en parle, l'eboule et Culturofil aussi.
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24 novembre 2009 2 24 /11 /novembre /2009 07:31
Le site du metteur en scène
Boulevard des italiens. 

C'est Clémentine Célarié (il n'en fallait pas plus pour nous attirer !) qui joue les Serva Amorosa au théâtre Hébertot, dans une mise en scène de Christophe Lidon.
Du haut de ses 84 ans (!!!), Robert Hirsch campe magistralement (ah, la scène du jeu de cartes !) Ottavio, le vieux bougon retombé en enfance et en amour : il a épousé en secondes noces l'intrigante Béatrice (Claire Nadeau) moins attirée par sa richesse intérieure que par ses richesses tout court. La servante Coraline (Clémentine Célarié donc) mène toute l'histoire et tout son petit monde à la baguette, rabiboche qui doit aller avec qui, et tout est bien qui finit bien.
Dans le Vérone de Carlo Goldoni, les servantes sont priées de rester à leur place et de ne pas s'amouracher du fils de leur maître : chacun selon sa condition, c'est là, en 1752, le secret d'un monde paisible. Même si dans ce monde (mais ça c'est éternel), ce sont les femmes qui mènent les hommes par le bout du nez.
Goldoni est souvent comparé à Molière (qu'il admirait parait-il) mais, après avoir vu Les femmes savantes il y a quelques jours (avec certains échos entre les deux textes sur la place de la femme dans la société), on doit bien admettre que, cent ans plus tôt, Jean-Baptiste Poquelin était beaucoup plus incisif, satirique, mordant.
Reste avec Goldoni, le pur plaisir de la comédie et du rire : dans un décor astucieux à plusieurs niveaux mettant en scène les différentes maisonnées de la ville, toute la troupe, très homogène, se régale et nous régale, emmenée tambour battant par une Clémentine Célarié touchante et un Robert Hirsch ahurissant.
Et cette fois avantage à Goldoni, la langue de l'italien s'avère étonnament moderne et agréable.

Pour celles et ceux qui aiment les veaudevilles.
Le Figaro en parle, l'Italie à Paris aussi.

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17 novembre 2009 2 17 /11 /novembre /2009 07:05
Le site du Théâtre 13

Les enfants du professeur Tournesol.

Le Théâtre 13, notre salle de quartier avec son aimable petit amphithéâtre, nous emmène en Russie au début du siècle lorsque Maxime Gorki emprisonné écrivait Les enfants du soleil.
Dans cette pièce écrite après la première révolution avortée de 1905, Gorki critique l'intelligentsia russe qui reste confinée dans la théorie au lieu de s'engager aux côtés du peuple.
Le progrès scientifique (le professeur chimiste) et l'art du beau (le peintre) suffiront-ils à éclairer l'humanité pour la sortir des ténèbres ? Alors qu'aux portes grondent la révolte, la famine et le choléra (1).
Depuis 1905, l'Histoire a apporté quelques réponses, malheureusement pas celles espérées, mais dans la Russie de l'époque, ça bouillonnait et ça cafouillait comme dans le tube à essai du Professeur.
Un Professeur qui reste sourd et aveugle à ses proches (l'amour vient le déranger dans ses travaux et ses expériences : il a autre chose à faire, rien de moins que le mystère de la vie à comprendre) tout autant qu'à ses concitoyens (il ne peut s'abaisser à fabriquer des médecines contre l'épidémie de choléra : il a autre chose à faire, rien de moins que le mystère de la vie à comprendre).
Ces propos philosophiques pourraient être rébarbatifs s'ils n'étaient portés par une troupe très homogène de comédiens vraiment excellents : le Théâtre du Fracas.
Le texte a été actualisé et modernisé (le traducteur André Markowicz accompagnait les premières répétitions), les acteurs s'en sont emparés et on se laisse porter agréablement par la vivacité de la mise en scène (Côme de Bellescize) et l'humour et la tendresse des personnages.
Confortablement installés dans l'amphi, au coeur de la maisonnée agitée du Professeur, il ne nous reste plus qu'à apprécier à sa juste mesure le texte de Gorki.
On n'en demande pas plus.
___
(1) amusant écho de cette pièce d'il y a cent ans, à nos phobies grippales contemporaines !

Pour celles et ceux qui aiment la révolution russe.
Marie Ordinis en parle, Delphine également.
C'est jusqu'au 13 décembre 2009 au Théâtre 13.
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On A Tout Rangé