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Nos coups de coeur : cinoche, bouquins, pestacles, bd, miousik, et d'autres encore. Livres, cinema, musique, spectacles, BD.

Bouquin : le saut du varan

AmazonPolar Avec Le Saut du Varan, François Bizot nous emmène au Cambodge dans les années 70, une fois la plupart des français partis et alors que les khmers rouges tentent de renverser le gouvernement pro-américain.
Le roman est nourri de l'expérience de François Bizot qui travaillait à cette époque, comme l'un de ses personnages, en tant qu'ethnologue à la restauration d'Angkor, là même où se situe l'intrigue de son bouquin. Il sera même prisonnier des khmers rouges et racontera son aventure dans Portail, son premier livre couronné de plusieurs prix.
Le Saut du Varan nous plonge dans cette ambiance fin de monde (les colons sont sur le point de se faire foutre dehors), un monde où la lumière des femmes asiatiques attire les hommes blancs comme des papillons.
[...] Rénot était très sensible aux femmes. Leur chair exerçait sur lui un pouvoir magique. Le grain duveté, combiné à l'odeur, provoquait en lui de tels transports qu'il n'imaginait pas de séparation entre l'âme et le corps.
Le bouquin démarre comme un polar et Bizot possède l'art de peindre des portraits d'une écriture forte et décidée : des portraits d'hommes, des portraits de blancs, ces hommes blancs en train de se perdre, corps et âmes, dans les jungles d'Asie.
[...] Chez Rénot, c'était tôt ou tard un préalable, une règle infrangible, un test : il avait reçu des khmers que la richesse d'une rencontre se joue à la qualité du silence qu'on est en mesure d'établir. Ce n'est qu'en se taisant qu'on peut percer l'autre, éprouver son ambiance, détecter ses intentions, atteindre son âme sous l'intelligence.
Avant une fin sombre et désabusée, la seconde partie du roman nous a semblé plus pesante où l'auteur, poursuivi par le bouddhisme, se laisse aller à des digressions mystiques, dans une sorte de jungle philosophale où, cette fois, c'est le lecteur qui s'égare un peu ...
[...] D'ailleurs, regarde. L'homme, c'est la seule créature qui vienne au monde en pleurant. Dans la douleur. Tu vises ? La seule ! Et ça, mon vieux, ça se paie toute la vie. Une naissance pareille, c'est un signe. Le drame ontologique par excellence.

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I
Bonjour à vous !!La lecture de vos activités culturelles cinématographiques, livresques ou au spectacle, me laisse pantoise et je bâve d'envie... Je ne trouverais même pas le temps d'en faire le quart ! En tout cas, merci pour votre passage chez moi.Pour ma part, j'ai momentanément quitté l'Asie pour l'Egypte. Un Naguib Mahfouz a survécu une semaine entre mes mains, mais l'arrivée du week end lui a été fatal ! Là dessus, un livre Suisse a été évaporé en un rien de temps. Et encore, je me suis efforcée de ne pas le lire d'une traite. Comme "Mister Mouse " de Delerm, les histoires courtes qui y sont présentées se dégustent par petites gorgées. J'enchaîne avec le personnage charismatique d'Amélia Peabody de Elizabeth Peters qui là encore m'entraine en Egypte pour des fouilles archéologiques et des enquètes policières. Et pour finir, vu l'avancée de ce livre, j'annonce haut et fort que je vais entamer un nouveau voyage vers le grand Nord avec Ake Edwardson. La suite se fera au gré de mes envies. Un peu d'Asie peut être... A bientôt !InF
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