Qu'on leur coupe la tête.
Le
Théâtre 13, notre salle de quartier avec son aimable petit amphithéâtre, nous offre une leçon d'Histoire.
Au XVI° siècle, l'histoire de l'affrontement entre deux reines : Élisabeth 1
ère et
Marie Stuart, la protestante et la catholique, la bâtarde et l'héritière légitime de la couronne d'Angleterre, la progressiste et la conservatrice. La reine vierge (Élisabeth ne s'est jamais mariée, préférant le pouvoir à l'amour) et l'inspiratrice de de plusieurs rois, amants, complots et maris.
Rappelons au passage pour ceux qui dormaient près du radiateur en cours d'Histoire, que Marie Stuart fut également pendant un peu plus d'un an ... Reine de France, épouse de François
II.
Car déjà à l'époque ces maudits français rêvaient de prendre la perfide Albion à revers et soutenait donc la reine d'Écosse, histoire d'emmerder la couronne britannique.
La langue classique de
Schiller (oui le poète) n'est pas d'un abord facile mais l'effort est récompensé avec ce texte, respectueux de l'Histoire, qui parle du pouvoir, de celui exercé par ces deux femmes, reines des hommes mais soumises à la raison d'état.
Pour une fois, on peut même vous dévoiler la fin qui figure dans tous les manuels : la progressiste Élisabeth et sa Réforme auront raison de la réactionnaire et catholique Marie Stuart qui finira la tête en moins, en 1567.
C'est aussi la naissance d'une époque : après la découverte de l'Amérique, le boom démographique après la peste noire, la fin de l'unité religieuse chrétienne, les liens nouveaux entre la monarchie et l'État, ...
Une mise en scène sobre et limpide, toute au service du texte et des deux actrices, très convaincantes.
Pour celles et ceux qui aiment réviser leur Histoire.