7 septembre 2007
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Un policier charmant et facile du «Simenon» japonais
Après deux semaines passées cet été à sillonner le Japon en Shinkansen, on ne pouvait mieux tomber que sur cette aimable surprise : Tôkyô Express du japonais Matsumoto Seicho surnommé le «Simenon japonais».
Pour ceusses qui n'auraient pas encore goûté à la littérature du pays du soleil levant, cette petite perle (180 pages et en poche) offre une première incursion facile en territoire Ni Hon (incursion timide certes, mais aussi sans risques).
L'écriture est simple et sage et la couverture ne cache ni les étrangetés, ni les bizarreries dont sont coutumiers les extrêmes auteurs orientaux.
On relèvera juste une intrigue minimaliste (on oublie de temps à temps qu'il s'agit d'un polar et qu'il y a peut-être eu crime ...) et puis cette douce répétition des petites choses, cette attention portée aux petits riens.
C'est précisément ce qui fait tout l'attrait de ce charmant polar, de cette minutieuse et progressive enquête, un peu «à la Columbo», alors que le lecteur aura tout deviné ou presque dans les premières pages et qu'il s'agit seulement du démontage patient et obstiné d'un alibi qui avait été élaboré avec tout autant de soin et de minutie.
[...] «Comment se fait-il qu'ils étaient là à cette heure et par le seul fait du hasard ?» se demanda Mihara, mais en même temps, une pensée bien différente naissait dans sa tête.
«Est-ce vraiment un hasard ?»
Quand on commence à douter même du hasard, il n'y a plus de limites.
Avec au passage, de maintes occasions pour pénétrer lentement les délicates et hiérachiques relations feutrées entre les différents personnages.
Pour goûter calmement les rites exotiques de la vie japonaise : apporter des gâteaux, fréquenter les hôtesses de bar, enlever ses chaussures, prendre son bain le soir, déposer son parapluie, ...
Et, enfin, pour avoir un aperçu de la légendaire ponctualité des trains nippons !
[...] Mihara aimait beaucoup ce tramway et le prenait sans même savoir où il allait. Cela pouvait sembler curieux de monter ainsi dans un tramway, mais lorsqu'il était pris dans ses pensées, Mihara aimait à prendre place dans un train et y réfléchir. La vitesse lente et le bercement modéré du wagon l'incitaient à la réflexion.
Après avoir lu récemment plusieurs polars américains ou européens avec leur étalage et déballage de pensées, états d'âme et autres tourments intérieurs des flics occidentaux, quel contraste que cette douceur feutrée du côté des enquêteurs aux yeux bridés !
Pour celles et ceux qui aiment Simenon et les policiers au rythme sage.
Cottet replace ce bouquin dans la tradition du polar japonais des années 60.
Mais sur l'Agora, tout le monde n'a pas aimé, contrairement à nous et à Nicolas.
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