La Suède encore ?
Dans la série des femmes fleurs aux voix fluettes, voici Lia Kessel, aka Lia Ices, venue tout droit de la côte est des Etats-Unis.
Une sorte de croisement folk entre Kate Bush et Cat Power pour ceux qui aiment les références.
La voix haut perchée s'écoute à petites doses et on aime bien : Lilac, Daphne et surtout la chanson-titre de l'album, Grown Unknown aux échos Aleladianesques.
Dont voici un extrait.
Pour celles et ceux qui aiment les voix éthérées.
On n'aime guère les vocalises prétentieuses de notre Camille nationale.
On n'apprécie qu'à petites doses les orchestrations intellectuelles d'Emily Loizeau.
Mais voilà que ces deux-là se sont retrouvées sur un bien joli titre : Marry, Gus and Celia où le souffle éthéré de l'une vient soutenir la voix un peu effacée de l'autre.
On est méchant parce que le titre est vraiment réussi avec des guitares saturées au millième de décibel pour accompagner le duo des deux oiselles.
Oh, they exhange their hearts in the dark ...
Comme un autre d'ailleurs tiré également de ce nouvel album d'Emily - Mothers & Tygers - ce second titre repêché de l'album, c'est The Angel, où Emily nous sert un bien joli folk, accompagnée (et oui il faut bien ça, mais ne recommençons pas) par Herman Dune.
L'oiseau Emily n'a guère de voix mais la dame reste une excellente musicienne, alors souhaitons qu'elle sache encore se faire accompagner comme ici.
Cliquer sur les liens pour écouter : cadeau de rentrée, on vous livre les deux chansons en version [presque] intégrale.
Pour celles et ceux qui aiment les voix éthérées.
Belle rentrée musikale avec Lou Doillon.
On pouvait craindre le buzz médiatique de rentrée avec encore une fille de ..., venue faire son cinoche au micro.
Faut dire que l'héritage de Serge pour les uns, de Jane pour d'autres, est lourd à porter.
Et ben non, à 30 ans tout juste, Lou Doillon tire son épingle de ce jeu difficile et s'en sort fort bien.
Sans doute doit-on un grand merci à Etienne Daho qui signe, sans faute, les arrangements des chansons écrites et composées par Lou.
Sur le fond généreux de cuivres, de cordes et de claviers, Lou Doillon réussit à placer sa voix (oui, oui, elle en a une, ... elle), une voix têtue, désabusée, ...
Une voix qui évoque Patti Smith ou mieux encore, Leslie Feist (qui justement avait repris quelques morceaux du Velvet).
On aime beaucoup I.C.U. (très beaucoup), Same old game, Devil or angel, Make a sound, ... Un peu moins la chanson-titre : Places, dont l'envolée finale (très années 60 justement) est moins maîtrisée.
Des ballades sombres faites pour accompagner des balades nocturnes.
[...] ICU in every cab that goes by, in the strangers,
at every cross road, in every bar.
It takes a glass or two,
For it to settle down,
For your shadow to stop following me around,
[...] And of course I wonder,
Does it happen to you ?
Does my ghost ever come looking for you ?
Pour celles et ceux qui aiment les voix de la nuit.
Et bien non cette dame-ci ne vient pas d'Afrique mais de nos Antilles, de Guadeloupe plus précisément, après quelques détours par le froid Canada.
Elle c'est Laetitia (L, A, E dans l'A etc ...), lui c'est FM, François Marie, arrangeur et producteur.
Très jazzy, très soul, cette jolie voix des îles vire parfois sur des chemins folky-bluesy qui nous plaisent bien comme Sunken Dream et Show me the way.
Elle chante même en duo avec Fatoumata Diawara dont on parlait ici il y a quelques jours.
Pour celles et ceux qui aiment les voix des îles.
Est-ce pour la photo ? Est-ce pour la musique ?
En tout cas la voix de Fatoumata Diawara est à l'image de la dame : hiératique et exotique.
Fatou est un peu la divine diva du Mali.
On n'apprécie pas toujours à leur juste valeur les ambiances jazzy de son répertoire mais son Wilile vaut certainement le détour.
Fatou Diawara tenait le rôle de la sorcière Karaba dans la comédie musicale tirée du dessin animé de Michel Ocelot.
Pour celles et ceux qui aiment les voix venues d'ailleurs.
Il est des petites musiques qui ne pèsent guère plus de 21 grammes mais qui sonnent, sonnent, sonnent ...
Tel est le folk de Jali, world music aux accents de reggae, entre Afrique et chanson française.
Jean-Pierre Antouali (dit Jali, le nom d'une montagne de son pays) est né au Rwanda, il a grandi en Belgique(1). Il gratte comme un maestro et chante avec brio.
Jali a fort bien réussi son Paris et ne va pas tarder à trouver où décrocher des ailes ...
Guitare, texte et voix, tout cela résonnent à l'unisson, un peu bruyant, un peu brouillon, mais mélodies sympas, on aime bien ce folk rafraîchissant.
[...] Haut - perché, à - sa fenêtre ...
Ses petits poèmes sautillants sont tout plein de fraicheur.
Bon vent au jeune Capitaine Jali sur son Española ...
(1) - ah ! j'étais sûr et certain d'avoir la question : non, la montagne Jali est une montagne du Rwanda et pas de la Belgique, pffff ...
Pour celles et ceux qui aiment les jolies petites histoires.
Le vieux bonhomme (bientôt 78 ans !) vient de sortir un nouvel album : Old ideas, avec quelques pépites comme la ferveur d'Amen ou le swing de The darkness.
L'occasion aussi de (re)passer par deux lives qu'on avait zappés bien à tort : Live in London et Songs from the road, une compile des meilleurs moments de son world-tour des années 2008.
Quelle puissance.
Jamais Leonard Cohen n'aura été aussi fervent prométhée, qui blasphème, jetant son notre humanité à la face de dieu, incarnant une sorte d'équivalent profane ou judéo-chrétien du reggae.
Jamais la mâle voix gravissime accompagnée de c(h)oeurs féminins, aériens et pluriels, n'aura été aussi sexy.
Mais c'est aussi que la musique de Cohen est avant tout physique : ce ne sont pas des voix qui chantent mais bien des corps qui soufflent.
Tell me again when I'm clean and sober
Tell me again when I've seen through the horror
Tell me again, tell me over and over
Tell me that you love me then
Amen, Amen, Amen... Amen
C'est ben la première fois que BMR entonne ces mots sacrés, Amen ! (MAM a heureusement bénéficié d'une meilleure éducation).
There is a crack in everything, that's how the light gets in ...
Les orchestrations sont sublimes. D'habitude on n'est pas trop fan des lives, mais là, chapeau l'artiste, les deux albums Songs from the road et London revisitent et magnifient les vieux standards comme Suzanne ou The partisan. Dans ces derniers albums, les cordes de Javier Mas (ah, quel Partisan !), la guitare de Bob Metzger (ah, ce I tried to leave you !), les cuivres de Dino Soldo (ah, les sanglots longs d'Amen !), l'orgue Hammond de Neil Larsen (Hallelujah !) sont tout simplement de pures merveilles, de petits miracles. Et les Webb sisters autour de Sharon Robinson, les choristes, oh les choeurs !
So, as Mr. Cohen says :
There's nothing left to do
when you've got to go on waiting
waiting for the miracle to come
Nothing left to do ... just listen to this music.
Pour celles et ceux qui aiment les prières profanes.
Après Imany, belle surprise 2012 également que ce Michael Kiwanuka, fils de réfugiés ougandais qui vit à Londres.
Sa musique plane quelque part entre soul langoureuse et folk sensuelle. Et sa voix chaleureuse n'oublie pas de se faire accompagner par de très très belles guitares (Michael Kiwanuka fut d'abord musicien et composa pour les autres avant de se lancer sur le devant de la scène).
Les chansons qu'on préfère ici sont celles qui tirent du côté du folk-song mélancolique comme Home again ou Always waiting.
Coqueluche des milieux branchés, le voici promu révélation de l'année et il semble promis à un bel avenir, à l'ombre de ses inspirateurs comme Marvin Gaye, Van Morrison ou Otis Redding.
Pour celles et ceux qui aiment (encore) les voix chaleureuses.