De bonnes nouvelles aujourd'hui !
Côté Asie bien sûr, avec une centaine de pages glacées de Yoko Ogawa (une japonaise couronnée de nombreux prix littéraires) intitulées : l'annulaire. Une histoire d'amour et de fascination entre une jeune femme et un taxidermiste un peu spécial ... (publié chez Babel).
"Ici, le travail n'est pas aussi compliqué qu'il n'y parait. Il suffit d'un peu d'ordre et de circonspection pour s'en acquiter sans problème. Il est même presque trop simple."
"Cela fait déjà un certain temps que le laboratoire existe, et jusqu'à présent la plupart des jeunes filles sont parties en moins d'un an. Enfin, je me demande si le mot partir est exact."
Et du côté France, avec deux nouvelles de Maylis de Kerangal publiées chez Verticales : Ni fleurs ni couronnes, suivi de Sous la cendre. Une écriture très recherchée (avec même quelques tics, mais qui passent bien dans ces courtes histoires), une écriture sensuelle qui dit le langage des corps et des désirs dans une nature mortifère : l'océan pour ni fleurs ni couronnes et le volcan Stromboli de sous la cendre.
Ni fleurs ni couronnes a pour décor le naufrage du paquebot Lusitania coulé près de l'Irlande par les allemands en 1915.
"Une livre pour un noyé. C'est ce que ça rapporte. Une livre égale un cadavre. Un cadavre égale une livre. Pas de quoi se creuser la tête."
"Alors ils temporisent. Occupent la nuit comme ils occupent le morceau de terre où ils se sont assis, cherchent des gestes à faire pour leur corps, pour leurs mains et pour leurs pieds, grattent la terre avec le bout de leurs chaussures, y tracent machinalement des signes avec des brindilles, cueillent des feuilles de bambou qu'ils déchirent dans le sens des fibres."
Et pour finir, Béatrice Hammer (chez Mercure de France) nous livre, sous le titre de l'une d'elles : L'homme-horloge, quelques histoires d'amour des gens très très ordinaires (certaines romantiques, d'autres inégales, mais plusieurs valent le détour).
"Il y a des histoires d'amour qui ne commencent jamais, et qui mettent toute une vie à se terminer".