Rarement film d'animation aura fait preuve d'un tel équilibre : Là-haut est vraiment une belle réussite.
On parle à dessein (animé) de film d'animation car on se croirait vraiment dans un vrai film : des paysages plus beaux que les vrais, autant d'émotion que dans une comédie, autant de palpitations que dans un james bond, autant d'humour que dans un ... dessin animé.
L'ambiance graphique du vieux monsieur et de sa maison volante vaut le déplacement (en ballon).
Le début du film raconte, avec une rare économie de mots, la vie émouvante du vieux monsieur bougon qui, depuis tout petit, rêvait de devenir explorateur en ballon dirigeable (le Spirit of adventure) sur les traces d'un aventurier célèbre disparu en Amérique du Sud. Toute sa vie défile en quelques minutes depuis son enfance et son mariage avec Ellie, une jolie rêveuse comme lui, jusqu'à la solitude du veuvage. La vie de ceux qui courent après leurs rêves sans jamais les réaliser.
Excédé par des promoteurs qui veulent le caser en maison de retraite pour raser sa maison, le vieux monsieur bougon gonfle des ballons (c'était sa profession : vendeur de ballons de baudruche) et décolle vers l'Amérique du Sud ... emportant à l'insu de son plein gré un jeune scout rondouillard qui veut absolument accomplir sa B.A. : rendre service à une personne âgée.
La mécanique de ce couple improbable (le vieux ronchon et le petit grassouillet) fonctionne à merveille et situations et dialogues sont tout sauf bébêtes : c'est parti pour l'Aventure, celle avec un grand A, celle de Jules Verne, celle du Spirit of Adventure, celle des rêves du vieux monsieur et de sa regrettée Ellie.
Le tandem improbable fera bien évidemment quelques rencontres impossibles : aventure(s) et humour sont au rendez-vous, on vous laisse la primeur des découvertes.
Vous pourrez lire ici ou là que la première partie du film (la rétrospective de la vie du vieux monsieur) est magnifique mais que la suite laisse plus à désirer : c'est vrai que le changement de ton est notable mais pour notre part à tous les trois on était impatients de décoller et on ne s'est pas ennuyés un seul instant, bien accrochés à nos fauteuils (une bonne partie du film se passe quand même ... là-haut !).
Une réussite bien plus aboutie que le récent Coraline.
Juste un petit regret pour la 3D qui, certes donne de la profondeur aux différents plans du dessin, mais sans plus : visiblement, producteurs et distributeurs ont trouvé là un filon pour extorquer 3€ de plus aux spectateurs.
Signes des temps vieillissants de nos sociétés modernes ? ici le vieil homme bougon qui ne veut pas de l'hospice et dans le dernier Miyazaki (Ponyo), le petit Sosuke qui fréquente le jardin d'enfants comme la maison de retraite voisine ...
Pour celles et ceux qui aiment l'esprit de l'aventure.
D'autres avis sur Critico-Blog.
Le site du film qui permet de composer soi-même son fond d'écran (super).
Au passage, ne manquez pas la bande annonce de Numéro 9, le film d'animation de Tim Burton et Shane Acker prévu pour août et dont la palette graphique, façon steampunk, semble très très prometteuse (ici aussi).