14 novembre 2006
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22:35
Après Million Dollar Baby, Clint Eastwood revient dans le registre fort et poignant avec Mémoires de nos pères.
Le film retrace l'histoire d'une photo de guerre très controversée à l'époque, qui immortalise un groupe de soldats en train de hisser le drapeau US au sommet de l'île du Pacifique Iwo Jima, conquise au prix de très lourdes pertes - cette photo avait pour titre Raising the flag on Iwo Jima et fait l'objet d'un article entier dans Wikipédia (mais il vaut mieux éviter de lire l'article avant de voir le film ...).
Plus que la photo elle-même, c'est le sort des Marines de l'image qui intéresse Eastwood : que sont ces "héros" devenus ? comment ont-ils été happés par la foire médiatique qui s'ensuivit et qui les transforma en VRP des emprunts d'état destinés à financer l'effort de guerre qui faiblissait trop vite ?
Le film nous promène entre l'époque contemporaine (le fils de l'un des héros écrit un livre : celui même dont est tiré le film, la boucle est bouclée), la bataille d'Iwo Jima proprement dite, la propagande au pays et l'immédiat après-guerre.
Les scènes du débarquement dans les sables noirs de l'île volcanique d'Iwo Jima sont particulièrement "fortes", comme l'on dit pudiquement. Il faut dire qu'après notre visite des plages de Normandie cet été, nous étions particulièrement sensibilisés ...
La seconde partie du film avec le périple des "héros" de retour au pays s'allonge un peu, alors qu'on a hâte, de flash-back en flash-back, de découvrir le fin mot de l'histoire et tout ce que ne disait pas cette fameuse photo ...
A noter que dans ce film, on ne voit que l'ombre de 2 ou 3 japonais (ils étaient 20.000 sur l'île) : en effet, Clint Eastwood a préparé un second opus - Lettres d'Iwo Jima - qui traitera précisément du volet japonais de l'histoire. A suivre donc !
Et un dernier mot : ne manquez pas les photos du générique de fin.
Dans le film, l'un des personnages dit en substance qu'une simple photo peut faire perdre ou gagner une guerre, en comparant la photo, glorieuse, d'Iwo Jima à celles, honteuses, des exactions commises au Vietnam.
(Soit c'est effectivement la photo qui change peut-être le cours de la guerre, soit le retentissement que lui donne la nation combattante ne fait-il que refléter son état d'esprit : partie gagnante ou déjà battue ...).
On ne peut s'empêcher de songer à la photo d'Irak qui a fait le tour du monde (celle qui montre un prisonnier humilié et tenu en laisse dans la prison d'Abu Grahib) : si l'on s'en tenait aux leçons de l'histoire, il y a bien longtemps que les américains et leurs alliés auraient dû réviser leur stratégie à Bagdad ...
Pour suivre : les lettres d'Iwo Jima
Le film retrace l'histoire d'une photo de guerre très controversée à l'époque, qui immortalise un groupe de soldats en train de hisser le drapeau US au sommet de l'île du Pacifique Iwo Jima, conquise au prix de très lourdes pertes - cette photo avait pour titre Raising the flag on Iwo Jima et fait l'objet d'un article entier dans Wikipédia (mais il vaut mieux éviter de lire l'article avant de voir le film ...).
Plus que la photo elle-même, c'est le sort des Marines de l'image qui intéresse Eastwood : que sont ces "héros" devenus ? comment ont-ils été happés par la foire médiatique qui s'ensuivit et qui les transforma en VRP des emprunts d'état destinés à financer l'effort de guerre qui faiblissait trop vite ?
Le film nous promène entre l'époque contemporaine (le fils de l'un des héros écrit un livre : celui même dont est tiré le film, la boucle est bouclée), la bataille d'Iwo Jima proprement dite, la propagande au pays et l'immédiat après-guerre.
Les scènes du débarquement dans les sables noirs de l'île volcanique d'Iwo Jima sont particulièrement "fortes", comme l'on dit pudiquement. Il faut dire qu'après notre visite des plages de Normandie cet été, nous étions particulièrement sensibilisés ...
La seconde partie du film avec le périple des "héros" de retour au pays s'allonge un peu, alors qu'on a hâte, de flash-back en flash-back, de découvrir le fin mot de l'histoire et tout ce que ne disait pas cette fameuse photo ...
A noter que dans ce film, on ne voit que l'ombre de 2 ou 3 japonais (ils étaient 20.000 sur l'île) : en effet, Clint Eastwood a préparé un second opus - Lettres d'Iwo Jima - qui traitera précisément du volet japonais de l'histoire. A suivre donc !
Et un dernier mot : ne manquez pas les photos du générique de fin.
(Soit c'est effectivement la photo qui change peut-être le cours de la guerre, soit le retentissement que lui donne la nation combattante ne fait-il que refléter son état d'esprit : partie gagnante ou déjà battue ...).
On ne peut s'empêcher de songer à la photo d'Irak qui a fait le tour du monde (celle qui montre un prisonnier humilié et tenu en laisse dans la prison d'Abu Grahib) : si l'on s'en tenait aux leçons de l'histoire, il y a bien longtemps que les américains et leurs alliés auraient dû réviser leur stratégie à Bagdad ...
Pour suivre : les lettres d'Iwo Jima