La magie du cinéma.
Après les fameuses Triplettes de Belleville, Sylvain Chomet reprend crayons et pinceaux pour un nouveau tour de passe-passe : L'illusionniste.
Hommage mélancolique et appuyé à Jacques Tatischeff himself, auteur du scénario original jamais sorti en film, le dessin animé de Sylvain Chomet est délicieux de nostalgie.
Hommage aux magiciens et artistes en fin de carrière d'un music-hall passé de mode, à une époque (le début des années 60) où le monde découvrait le rock anglais, les juke-box et les premières télés.
Notre illusionniste, croisement réussi entre Mr. Hulot (pas Nicolas, l'autre) et Jacques Tati (célèbre jusque dans les milieux de la mode pour avoir inventé le pantacourt) , s'en va jusqu'au fin fond de l'Écosse pour pouvoir jouer quelques derniers tours et arrive encore à émerveiller une jeune fille perdue en ce trou paumé.
Tous deux rejoignent Édimbourg. L'illusionniste y retrouve quelques collègues (acrobates, ventriloques, ...) dont la carrière sombre tout comme la sienne, la jeune fille y trouvera ...ah, ça vous le saurez seulement en allant voir ce beau dessin animé.
Tout cela est bourré de références aux années 60 en général et à Jacques Tati en particulier.
On a beaucoup aimé le zeste de non-sense qui pimente l'arrivée en Grande-Bretagne jusque dans les Highlands et le début de la relation un peu trouble entre la jeune fille écossaise et son espèce d'oncle magicien.
On a moins aimé le sérieux qui entoure l'épisode Édimbourg : Sylvain Chomet s'y montre trop appliqué.
Mais tous les dessins, on dirait des aquarelles, sont superbes.