22 septembre 2009
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Bas les masques |
Espérons que le réalisateur Mathias Gokalp n'y verra Rien de personnel, mais il est bien difficile de résumer son film (son premier long métrage).
Ce pourrait être l'histoire d'une entreprise, un labo pharmaceutique, qui organise une soirée pour ses cadres et leurs conjoints.
Avec un jeu de rôle, un jeu de rôle qui n'est pas un jeu drôle, mais alors pas du tout.
Un exercice de coaching (tiens, c'est à la mode, à l'écran comme dans la vraie vie, enfin celle du business) destiné à sélectionner les cadres à faire monter dans la prochaine charrette ...
Oui, ce pourrait être une histoire un peu comme ça.
Mais ce n'est pas ça du tout.
Parce que c'est avant tout un film et qu'un film c'est avant tout un scénario (un montage) et des acteurs.
Côté acteurs on y retrouve, entre autres, Darroussin et Podalydès qui n'ont plus rien à prouver mais qui font encore la démonstration de leurs talents. Ah, Darroussin capable en quelques mots d'endosser un personnage ou un autre !
Mais c'est aussi côté scénario et montage que se trouvent les bonnes surprises.
La première partie du film nous raconte cette soirée et ce jeu féroce où l'on voit le petit chef d'usine de province se faire malmener par la jeune louve aux dents longues ... enfin c'est presque ça !
La seconde partie du film nous fait revivre la même soirée ... à quelques détails près, filmée d'un autre point de vue et retourne les deux personnages (le petit chef et la jeune louve) comme des gants. Attention, un cadre peut en cacher un autre ! Un cadre d'entreprise comme un cadre de caméraman.
Mathias Gokalp nous a roulés dans la farine.
Ce second épisode approfondit également d'autres personnages de la soirée ... alors il faut bien sûr une troisième partie à ce film !
Un dernier épisode où l'on revit (où l'on revoit) une troisième fois cette soirée, filmée sous d'autres angles encore, découvrant au passage ce qui nous avait échappé (ou ce qui nous avait été soigneusement masqué), de quoi retourner encore comme des crèpes quelques personnages ... et le spectateur.
Moralité : c'est bien l'habit qui fait le moine ...
Variante : les places de chacun sont interchangeables et ça ne change rien.
Scénario et montage extrêmement habiles. On serait ravis, on jubilerait presque si le propos caustique n'était pas si grinçant et si l'ironie mordante ne nous mettait pas si mal à l'aise.
Car Mathias Gokalp frappe sans relâche (et à trois reprises !) là où ça fait mal : on rit mais on rit jaune.
Très habile et très dérangeant. Sûr que demain on regardera ses collègues ... sous un autre angle !
Pour celles et ceux qui aiment les business models.
Pascale n'a pas aimé, Lo si, ...