Descente aux enfers.
Qui donc nous avait mis sur la piste de Jeanne Desaubry et de ses Dunes froides ?
Jean-Marc peut-être ? Enfin, la piste était bonne et facile à suivre, même dans le sable des plages de la mer du nord.
Mais stop, la carte postale s'arrête à la couverture. Dès les premières lignes, l'auteure nous sort la tête du sable pour nous la plonger dans l'ambiance glacée d'un polar plutôt cynique.
Dans la petite maison perdue dans les dunes, un couple. L'homme, âgé, vient de perdre son épouse malade et file le parfait amour avec une jeunette. Une ancienne élève. Dehors, un voyeur. Un journaliste, Un rôdeur aussi. Quelques gendarmes ensuite, par l'odeur du sang attirés.
Cela fait beaucoup de monde autour de la petite maison perdue dans les dunes. Beaucoup trop de monde.
Il y en aura moins à la fin.
[...] Le couple Markievicz-Rollin est au centre de l'affaire. C'est le seul moyen de faire correspondre les morceaux de ce drôle de puzzle qui rassemble un voyeur, un rôdeur, un cadavre, un incendie. Mais elle a rarement rencontré le cynisme qu'elle devine dans l'agencement des pièces. L'innocence de Duchamp se déduit de l'absence de preuves directes. Quant aux preuves indirectes ... Elles leur ont été offertes comme sur un plateau. Qui leur a servi le plateau ?
Un polar de bonne facture, au montage original, pratiquement sans héros, où l'on découvre peu à peu les pièces du puzzle comme le disait ci-dessus la gendarmette, grâce aux points de vue des uns puis des autres, dévoilés au fil des chapitres, comme dans une spirale. Une spirale infernale car, sur les traces des personnages, on s'enfonce peu à peu dans le sable et l'horreur, en découvrant à chaque tour de roue un peu plus du passé des uns et des autres ...
L'écriture sèche et glacée de Jeanne Desaubry (1) ne nous laisse aucune chance ...
Un petit polar sympa et original, pas prise de tête mais plutôt bien écrit : une auteure à suivre ...
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(1) : elle écrit même à la troisième personne du singulier, comme dans l'extrait cité ci-dessus du monologue de la gendarmette : elle a rarement rencontré ... elle devine ...