On se méfiait un peu des Actes Noirs d'Actes Sud depuis leur trop grand succès et leur trop célèbre saga.
Mais non, voici une bonne vraie découverte, et pas nordique : nipponne !
Comme l’indique le titre, c’est l’histoire d’une maison, La maison où je suis mort autrefois de Keigo Higashino.
Une maison où deux jeunes gens se rencontrent à nouveau après plusieurs années, venus cette fois à la recherche d’un passé occulté. Ils vont explorer cahiers d’école, journaux intimes, photos, lettres et bric-à-brac …
Rapidement on devine qu’il y a eu enfance maltraitée, ce qui explique certainement ce passé oublié.
Rapidement on devine que l’on devine un peu tout, quelques pages avant les deux apprentis détectives, mais aussi qu'on ne devine qu’une partie de la vérité toujours plus complexe. C’est fort bien écrit et bien maîtrisé. La traduction est fluide.
- Regarde.
Elle désignait la pendule octogonale tout à fait ordinaire accrochée au-dessus de la porte qui donnait sur le salon.
- Eh bien quoi ?
- Tu ne trouves pas ça bizarre ? Elle indique aussi onze heures dix. Exactement comme celle du salon.
J’ouvris la porte du salon pour regarder à nouveau la pendule du salon. Sayaka avait raison.
- Qu’est-ce que ça signifie ?
Et 150 pages plus loin, après de multiples et diverses investigations dans cette maison mystérieuse :
Bientôt je trouvais un petit réveil rond. Le rebord métallique était rouillé et le cadran tout rayé, mais les chiffres étaient en bon état.
Le réveil indiquait onze heures dix. Je le montrais à Sayaka.
- Nous comprenons enfin à quoi cette heure correspond.
Avec cette découverte viendra également l’explication du titre impossible.
D’ailleurs, chacun n’a-t-il pas une maison où l’enfant qu’il était est mort autrefois ?
Quant à vous, pour comprendre cette histoire de pendules, pour comprendre le titre, pour comprendre cette histoire de maison, il vous faudra lire ce bouquin, intéressant et curieux, étrange et bizarre, nippon quoi !
Keigo Higashino est semble-t-il un auteur réputé chez lui, et ce sera notre (petit) coup de coeur pour ce début d'année 2012, nul doute qu’on en reparlera ici bientôt …
Et c'est donc Actes Sud qui édite ces 254 pages parues en 1994 en VO et traduites du japonais par Yutaka Makino.
Et c'est, depuis, sorti en format poche.
D'autres avis sur Babelio.