Avec ce qu'elle sait de Vera Candida, Véronique Ovaldé nous conte une fable baroque et colorée dans une amérique latine imaginaire.
Une mini-saga, depuis la grand-mère (Rose) à la petite-fille (Vera Candida), en passant par une mère (Violette) un peu demeurée. Et même jusqu'à la génération suivante (la petite Monica Rose).
Une histoire agitée : la grand-mère Rose exerçait le plus vieux métier du monde et la Violette un peu simplette était du genre facile.
Heureusement, Vera Candida trouvera, un temps du moins et après quelques péripéties dignes de ses aïeules, un peu d'amour auprès du bel Itxaga :
[...] On lui aurait annoncé qu'il ne pourrait jamais coucher avec Vera Candida mais qu'il aurait le droit de rester avec elle sa vie durant, Itxaga aurait signé immédiatement. Il se rendit compte que ce qu'il voulait faire le plus intensément du monde c'était lui rendre service. Il se dit, Je vieillis. Merde.
Mais Véronique Ovaldé souffre, comme beaucoup de ses confrères de l'hexagone, du syndrome aigü de l'écrivain-français-à-la-mode et se croit donc obligée, sans doute pour faire branchée in, de faire des effets de mots entre chaque virgule.
C'est parfois adroit et bien venu :
[...] Pendant des années, quand Monica Rose s'assoirait sur le canapé entre Vera Candida et Itxaga, elle se serrerait conte eux, bougerait son minicul comme si elle faisait un nid, les prendrait par le bras et dirait, On est bien tous les deux.
La première fois, Vera Candida rectifierait, On n'est pas deux, on est trois.
Et Monica Rose répondrait, On est bien quand même.
Mais il faut bien avouer qu'au fil des pages, on se lasse. Je dis, On se lasse.
Reconnaissons à la décharge de dame Ovaldé que Vera Candida est arrivée après les fraîches et limpides Prodigieuses Créatures : ça ne pardonne pas et le challenge était difficile à relever. Deux histoires de femmes écrites par des femmes : l'une nous a véritablement emporté sur les plages anglaises du XIX°, l'autre nous aura amusé ... quelques pages.
La fable de Vera Candida ressemble plutôt à celle que Carole Martinez nous avait déjà contée en Espagne avec son Coeur cousu : mêmes qualités ... et mêmes défauts.
Les éditions de l'olivier éditent ces 293 pages parues en 2009.