27 février 2009
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Quelques enquêtes du «Simenon» japonais
On avait déjà parlé ici de Matsumoto Seicho avec son roman Tokyo Express qui était même candidat à notre best-of polars 2007.
Avec La voix, revoici cet auteur réputé au Japon (le Simenon japonais, dit-on) avec un recueil de six nouvelles, six petites enquêtes policières pleines de charme.
On y retrouve toutes les caractéristiques déjà découvertes dans Tokyo Express.
L'attention portée aux petits riens, aux choses ordinaires de la vie ordinaire.
La fascination pour les chemins de fers japonais : il est vrai que le Japon est un petit pays [par la superficie] et que, là-bas, on prends le Shinkansen [le TGV local] avec autant de facilité et de simplicité qu'on prend le métro à Paris, on l'a constaté nous-mêmes lors de notre dernier voyage.
Et bien sûr, l'intérêt pour les crimes parfaits, aux alibis imparables ... qu'une enquête approfondie ou tout bonnement le hasard ordinaire viendra démonter de manière tout aussi imparable.
[...] J'imaginai diverses manières de le tuer. Le meurtre en soi ne posait pas de problème ; il y a de nombreux moyens de commettre un crime. Mais il me fallait mettre au point une méthode à toute épreuve, digne de l'auteur d'un meurtre, afin que je ne sois pas découvert. Car, mon objectif atteint et l'homme tué, à quoi cela servirait-il si j'étais pris ? Sa revanche prendrait finalement le pas sur la mienne.
Je consultai de nombreux livres sur la question. Beaucoup de criminels font des efforts démesurés pour dissimuler leur forfait. Pourtant, ce sont souvent leurs méthodes puériles qui les perdent. Il est vrai que la plupart des cas décrits dans les livres relatent ceux de criminels qui finissent par être arrêtés. Mais à travers le monde, il doit bien y avoir de nombreux crimes restés ignorés et des meurtriers qui courent toujours.
Le crime parfait existe, j'en suis persuadé.
Dans ces quelques nouvelles, c'est bien souvent le hasard qui viendra mettre à mal ces crimes presque parfaits : un visage apparu sur un écran de cinéma, un article de journal lu rapidement, une voix reconnue au téléphone, ... à chaque fois un petit détail vient remettre le crime à sa place (et le criminel !).
Comme on le disait déjà pour Tokyo Express, un moyen bien agréable de découvrir la littérature japonaise et la vie quotidienne au pays du soleil levant.
Pour celles et ceux qui aiment Simenon et les policiers au rythme sage.
Picquier Poche édite ces 253 pages qui datent de 1956-1958 en VO et qui sont traduites du japonais par Karine Chesneau.
Cottet en parle.