Vacances au Congo ...
Avant de parler du dernier
Jo Nesbo Le léopard (ouais, forcément on l'a ! c'était même le cadeau de Valentin de BMR, merci MAM !), avant donc : une parenthèse sur les “hackers” ou plutôt hackeuses qui, modernité oblige, commencent à peupler nos polars.
Passons rapidement sur la punkette suédoise Lisbeth
chez feu Stieg Larsson, elle aura eu au moins le mérite de nous avoir fait connaître la silhouette de
Noomi Rapace à l'écran.
On avait déjà la délicieuse Signorina Elettra en talons aiguilles
chez Dona Leon dont ne sait jamais trop d'où lui viennent ses entrées dans les arcanes informatiques italiennes : surdouée de l'informatique ou bien carnet rose d'anciens amants bien rempli ? Le mystère est bien gardé !
Dans un tout autre genre, Josiane la
acqueuse (sic) valait également le déplacement chez
Fred Vargas, une mamie capable d'égaliser les finances des riches et de donner aux pauvres. Mais visiblement, j'ai regardé le JT ce soir : elle a dû cesser ses activités ... dommage.
Et puis voici donc Jo Nesbo qui y va de sa contribution au panthéon des pirates para-policières : originalité garantie pur jus d'airelles de Norvège, avec cette fois une Katherine mal remise de son aventure avec le
Bonhomme de Neige et devenue hackeuse dans un asile psychiatrique : elle utilise le PC de la salle de récréation quand l'infirmière en chef a le dos tourné ...
On se contrefout des aspects technico-électroniques (y'a suffisamment de séries télé pour ça et puis on n'est pas au boulot) mais alors, nom d'un cookie, quels personnages ! quelles fortes et originales personnalités !
Nul doute qu'on reparlera de cette bientôt fameuse collection de acqueuses .... (tiens, que des femmes ?)
Allez revenons à ce nouveau Nesbo.
On reste exactement dans la veine du précédent
Bonhomme de Neige : polar fleuve, serial-killer, fausses pistes en tout genre. En peut-être un peu mieux.
Disons le tout de go, depuis le Bonhomme de Neige, le filon des premiers épisodes s'est un peu tari : Jo Nesbo semble se cantonner à du bon vieux polar classique. Et à nos yeux, ça ne vaut quand même pas les premières enquêtes de Harry Hole. Bon c'est dit.
Reste du très bon polar, façon
Connelly, revisité Scandinavie, tendance Hannibal Lecter.
Exit le vilain ripoux Waaler, on découvre désormais Bellman un nouveau méchant d'une brigade rivale, beau et ambitieux, grrr...
Comme précédemment, Jo Nesbo confirme qu'il est devenu le maître incontesté de la fausse piste : on aura pas moins de trois arrestations dans cet épisode ! dont une à mi-parcours (mais vu la taille du bouquin, le lecteur futé se doute bien que c'est pas la bonne, ha ha !).
Qui plus est Jo Nesbo a renoué avec son envie de faire voyager son inspecteur Harry : on ira avec lui jusqu'au Congo, on fera une petite virée en NZ (cf.
L'homme chauve-souris) et au début du bouquin, la jolie Kaja Solness est obligée d'aller chercher Harry dans les bas-fonds de Hong-Kong (l'alcool ne suffit plus, il est devenu accro à l'opium après la débâcle du Bonhomme de Neige !).
Bref, tous les ingrédients sont là.
Avec même une petite référence au sinistre roi Leopold II de Belgique connu pour les exactions commises dans sa colonie privée du Congo, un triste sire qu'on avait déjà croisé dans le film Blood Diamond.
Léopold, léopard ... Ce Léopard (l'animal qui adapte sa propre respiration à celle de sa proie pour mieux la surprendre ... brrr), ce léopard donc, pourrait bien être le pavé idéal pour les plages cet été (dès que les températures seront remontées).
[...] Il se rendit compte au même instant que la fenêtre de la chambre était ouverte, qu'il aurait dû ... Il retint soudain son souffle. Quelqu'un parut cesser de respirer en même temps que lui. Pas quelqu'un, quelque chose. Un animal.
Il se retourna. Ouvrit la bouche. Son coeur avait cessé de battre. Comment est-ce que cela pouvait s'être déplacé aussi vite et sans un bruit, comment est-ce que ça avait pu arriver ... aussi près ?
Pour celles et ceux qui aiment se faire peur.
C'est Gallimard qui édite ces ... 760 pages parues en 2009 en VO et qui sont traduites du norvégien par Alex Fouillet.